la covid-19

Les héros discrets de la crise de la Covid

Dossier : Covid-19Magazine N°758 Octobre 2020
Par Michel BERRY (63)

Pendant plusieurs semaines, les Français ont applau­di à 20 heures les acteurs de san­té. Alors que le sys­tème hos­pi­tal­ier parais­sait à bout de souf­fle, voilà qu’avec la crise de la Covid il mobilise des ressources insoupçon­nées, y com­pris de lui-même, et retrou­ve à son rôle un sens que les règles bureau­cra­tiques et la pres­sion budgé­taire avaient minées. On a aus­si loué les cais­sières, les chauf­feurs et cer­tains ser­vices publics, agents invis­i­bles avant la crise et sans l’engagement desquels le pays se serait effondré. 

Ils n’ont toute­fois pas été les seuls à mobilis­er des tré­sors d’imagination et de dévoue­ment pour faire face à la crise et répon­dre aux attentes dont ils se sen­taient l’objet. Il a bien fal­lu con­tin­uer à pro­duire des médica­ments, à cer­ti­fi­er dans l’urgence les masques pro­duits par des entre­pris­es tou­jours plus nom­breuses, à appro­vi­sion­ner des masques pro­posés en Chine par des fab­ri­cants plus ou moins fiables, à organ­is­er les entre­pris­es avec le télé­tra­vail. Il a bien sûr fal­lu réor­gan­is­er les ser­vices hos­pi­tal­iers. Les maires ont, de leur côté, été dans des posi­tions déli­cates quand ils ont voulu défendre des sin­gu­lar­ités locales dans un pays où l’on a la manie de tout uni­formiser au nom de l’égalité. Ce dossier recueille ain­si des témoignages de héros dis­crets de la guerre de la Covid.

“Il importerait de développer
chez les décideurs
une vraie culture de l’incertitude.”

On par­le aus­si beau­coup du monde d’après la Covid. On répète en par­ti­c­uli­er à l’envi qu’il fau­dra remédi­er aux dépen­dances indus­trielles qui ont men­acé notre sou­veraineté. Si cette idée fait facile­ment con­sen­sus, on ver­ra que les voies pour y par­venir restent incer­taines. Enfin les autorités ont un rôle dif­fi­cile à jouer dans des crises généra­tri­ces d’autant d’incertitudes. Elles doivent énon­cer de façon assurée des mesures pour faire face, alors qu’on est loin de tout savoir – ce qui n’empêche pas cer­tains de dire qu’ils avaient annon­cé la crise depuis longtemps et d’autres qu’ils savent ce qu’il faut faire.

Avec notre obses­sion de tout prévoir, et la con­vic­tion qu’avec les moyens mod­ernes nous y par­venons de mieux en mieux, nous sommes de plus en plus dépourvus devant l’incertitude. Comme celle-ci survient de plus en plus sou­vent, il importerait de dévelop­per chez les décideurs une vraie cul­ture de l’incertitude. Beau pro­gramme pour l’École polytechnique.

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