Les data au service de l’évaluation des politiques publiques

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°777 Septembre 2022
Par Pauline GIVORD (X93)

Pauline Givord (X93), cheffe du pôle Éval­u­a­tion du Plan d’Investissement dans les Com­pé­tences à la Dares*, nous en dit plus sur son par­cours et ses dif­férents postes au sein de l’INSEE.

Quels ont été les moments forts de votre parcours ?

À l’École poly­tech­nique, j’ai dévelop­pé un intérêt par­ti­c­uli­er pour l’économie et les sci­ences sociales. Con­va­in­cue des per­spec­tives divers­es que cela offrait, notam­ment pour éclair­er le débat pub­lic, j’ai fait le choix d’intégrer le corps de l’INSEE à la sor­tie de l’École en 1998. J’ai ain­si débuté comme chargée d’études et cheffe de pro­jet sta­tis­tique avant de rejoin­dre le Cen­tre de recherche en économie et sta­tis­tiques (CREST).

Ensuite, j’ai eu ma pre­mière expéri­ence de man­age­ment et d’encadrement en prenant la direc­tion d’une divi­sion d’études économiques sur les entre­pris­es. J’ai été amenée à encadr­er des chargés d’études sur de nom­breux sujets, dans un con­texte où l’évaluation des poli­tiques publiques à par­tir de méth­odes micro économétriques dérivées des méth­odes expéri­men­tales se dévelop­pait beau­coup en France. J’ai ain­si dévelop­pé mon exper­tise en éval­u­a­tion des poli­tiques publiques ain­si que mon goût pour l’encadrement et le man­age­ment. Suite à cette expéri­ence, j’ai pro­posé en 2011 la créa­tion d’une unité nou­velle à l’INSEE dédiée aux méth­odes sta­tis­tiques inno­vantes. Cette unité était trans­ver­sale et visait à soutenir le développe­ment des études auprès de l’ensemble du ser­vice sta­tis­tique pub­lic (SSP), c’est-à-dire l’INSEE et les ser­vices sta­tis­tiques min­istériels. Les activ­ités de l’unité se sont rapi­de­ment ori­en­tées vers des pro­jets autour des big data et du machine learn­ing… En 2016, elle est dev­enue le Lab du ser­vice sta­tis­tique pub­lic (SSP Lab), dont l’objectif est de stim­uler l’innovation dans la pro­duc­tion statistique.

Souhai­tant décou­vrir d’autres manières de tra­vailler, j’ai rejoint l’OCDE où j’ai été pen­dant 2 ans respon­s­able des études sur les iné­gal­ités dans l’éducation à par­tir de l’enquête PISA**. Puis, j’ai inté­gré la Dares, le ser­vice sta­tis­tique du min­istère du Tra­vail, en tant que respon­s­able de l’évaluation du plan d’investissement dans les compétences. 

Actuellement, vous êtes cheffe du pôle Évaluation du Plan d’Investissement dans les Compétences à la Dares. De quoi s’agit-il ?

C’est un plan très ambitieux qui vise à favoris­er l’accès à la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle et à l’emploi des moins qual­i­fiés, tout en répon­dant aux besoins de l’économie et plus large­ment de la société (notam­ment la trans­for­ma­tion numérique et la trans­for­ma­tion écologique).

Dès la con­cep­tion de ce plan, un bud­get con­séquent a été prévu pour son éval­u­a­tion par un comité sci­en­tifique. L’unité dont j’ai la charge en assure la coor­di­na­tion : elle suit une cinquan­taine de pro­jets menés par des chercheurs extérieurs, et développe un sys­tème d’information sta­tis­tique dédié au suivi des tra­jec­toires chômage/ formation/ emploi. Cette nou­velle mis­sion me per­met d’être à la fron­tière entre l’expertise et la recherche, d’une part, et, d’autre part, le pilotage, la vision stratégique, le man­age­ment et le développe­ment de nou­veaux axes pour con­tribuer à la prise de déci­sion et éclair­er la manière de men­er les poli­tiques publiques.

Qu’appréciez-vous dans votre métier ?

Il répond par­faite­ment à ma quête per­ma­nente de nou­veaux défis et à mon besoin d’apprendre et de con­stru­ire dans le col­lec­tif. En effet, l’INSEE m’a don­né la pos­si­bil­ité de tra­vailler sur des prob­lé­ma­tiques divers­es, comme la fis­cal­ité envi­ron­nemen­tale, l’éducation, la for­ma­tion des chômeurs ou le fonc­tion­nement du marché de l’emploi. J’apprécie aus­si la chance que j’ai de pou­voir inter­a­gir avec des parte­naires et des inter­locu­teurs de très grande qualité.

Et pour conclure ?

Poly­tech­nique m’a per­mis d’acquérir une grande tech­nic­ité, une capac­ité d’analyse et de syn­thèse et une vision trans­ver­sale sur des thé­ma­tiques variées.

On vit aujourd’hui dans un monde où l’information cir­cule à grande vitesse avec de plus en plus de « fake news ». Le véri­ta­ble défi est de dis­pos­er d’informations rigoureuses pour répon­dre aux enjeux socié­taux et guider de manière con­crète les choix poli­tiques, en toute indépen­dance. C’est le défi que relève l’INSEE pour éclair­er le débat public !


* Ser­vice sta­tis­tique du min­istère du Travail

** Pro­gramme Inter­na­tion­al pour le Suivi des Acquis des élèves.

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