Les créations d’entreprises

Dossier : Capital Risque Capital risqué !Magazine N°573 Mars 2002
Par Catherine RENNE

La création d’entreprises

Les entre­pris­es qui se créent sont, en général, de petites struc­tures : près des trois quarts d’en­tre elles n’ont pas de salarié. Ce sont majori­taire­ment des per­son­nes physiques (près de 55 %) et si elles sont créées sous forme socié­tale, ce sont, pour leur grande majorité, des SARL.

Comme toute enquête, l’en­quête SINE a ses contraintes.

Les tests préal­ables ont ain­si con­duit à lim­iter son champ aux créa­tions pures et aux créa­tions par reprise, exclu­ant ain­si les réac­ti­va­tions, soit 20 % des créa­tions du champ ICS.

Par ailleurs, les créa­tions dites ” par acti­va­tion économique ” (créa­tion d’une entité à une date don­née dont l’ac­tiv­ité économique effec­tive démarre plus tard) sont égale­ment exclues (8 % des créa­tions ICS).

Enfin, parce que les ques­tion­nements prévus n’é­taient pas adap­tés à leur activ­ité, on a été con­traint d’ex­clure cer­taines sociétés civiles, les entre­pris­es saison­nières, les GIE et les holdings.

Une enquête SINE est, en fait, for­mée de trois questionnements.

Le pre­mier a lieu dans les six mois qui suiv­ent la créa­tion et porte sur le pro­fil du créa­teur, sur le pro­fil de la créa­tion et sur les con­di­tions de la création.

Les deux ques­tion­nements suiv­ants se font trois et cinq ans plus tard auprès des entre­pris­es encore actives et por­tent sur les con­di­tions du développe­ment, sur les prob­lèmes ren­con­trés et sur les per­spec­tives d’avenir.

De façon à lim­iter la charge sta­tis­tique sur les entre­pris­es et, égale­ment, pour bien étaler les travaux dans le temps, le sys­tème SINE con­duit à s’oc­cu­per d’une nou­velle cohorte de créa­tions tous les qua­tre ans.

Ain­si la pre­mière enquête a porté en 1994, les sec­ond et troisième ques­tion­nements ayant eu lieu en 1997 et 1999.

La sec­onde enquête porte sur 1998, avec un sec­ond ques­tion­nement en 2001 et le troisième en 2003.

La troisième enquête portera sur la généra­tion 2002.

La créa­tion est, en général, classée en trois caté­gories : la créa­tion pure qui cor­re­spond à la créa­tion de nou­veaux moyens de pro­duc­tion, la créa­tion par reprise lorsque la nou­velle entre­prise reprend tout ou par­tie des activ­ités et moyens de pro­duc­tion d’une autre entre­prise (à l’ex­clu­sion des rachats de parts sociales) et la créa­tion par réac­ti­va­tion qui cor­re­spond à la reprise d’ac­tiv­ité d’un entre­pre­neur indi­vidu­el après une mise en som­meil tem­po­raire (que la reprise d’ac­tiv­ité cor­re­sponde à l’an­ci­enne activ­ité ou à une nou­velle). En 1998, sur les 266 000 créa­tions enreg­istrées dans le champ ICS1 de Sirene (voir ci-après), 62 % étaient des créa­tions pures, 17 % des repris­es et 21 % des réactivations.

Le réper­toire inter­ad­min­is­tratif des entre­pris­es, Sirene, enreg­istre de façon très exacte les créa­tions d’u­nités légales, très peu de temps après leur créa­tion à par­tir des déc­la­ra­tions faites auprès des Cen­tres de for­mal­ités des entre­pris­es (CFE).

En effet, l’oblig­a­tion de déc­la­ra­tion est respec­tée par les entre­pre­neurs, l’in­scrip­tion à Sirene per­me­t­tant d’obtenir le numéro d’i­den­ti­fi­ca­tion dit SIREN, exigé pour de nom­breuses opéra­tions (ouvrir ou déblo­quer un compte ban­caire, obtenir une adresse Inter­net ” .fr “…).

Le tableau ci-dessous donne, à par­tir de Sirene, les nom­bres de créa­tions d’en­tre­pris­es du champ ICS de 1993 à 2000 selon dif­férentes modalités.

Comme on pou­vait le penser, la grande majorité des créa­tions se fait dans les secteurs du com­merce des ser­vices et de la con­struc­tion, là où l’en­trée est plus facile et néces­site, en général, des mis­es de fonds rel­a­tive­ment faibles (on le ver­ra plus loin).

Les créa­tions d’entreprises du champ ICS de Sirene
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Pures
Reprises
Réactivations
170 904
48 138
54 405
183 748
49 673
60 693
178 913
46 545
59 384
171 613
46 043
57 602
166 836
46 385
57 853
166 174
44 480
55 775
169 600
43 159
56 069
176 754
41 652
53 666
Indus­trie agri­cole et ali­men­taire (IAA)
Indus­trie (hors IAA)
Construction
Commerce
Transports
Immobilier
Ser­vices aux entreprises
Ser­vices aux particuliers
Édu­ca­tion — San­té — Action sociale
6 573
18 601
33 557
87 805
10 022
7 142
41 328
49 884
18 535
7 359
19 691
37 745
93 979
10 656
7 914
44 340
53 073
19 357
7 190
18 662
36 823
88 338
10 509
7 472
44 630
52 205
19 013
7 277
17 283
35 106
83 831
9 651
7 009
43 867
51 827
19 407
6 885
16 283
34 168
81 460
10 075
7 408
43 872
51 548
19 376
6 800
15 540
33 269
78 090
9 650
7 889
44 184
51 309
19 698
6 638
14 939
34 934
76 778
8 889
8 868
45 391
52 543
19 848
6 233
14 422
39 993
72 494
7 073
9 183
50 920
51 577
20 177
Per­son­nes physiques
Per­son­nes morales
SARL
173 710
99 737
82 329
190 695
103 419
86 773
187 604
97 238
82 554
177 017
98 241
84 378
171 522
99 553
86 497
166 596
99 833
87 233
166 884
101 944
88 690
163 901
108 171
92 025
0 salarié
1 à 9 salariés
10 salariés et plus
200 269
68 413
4 765
218 925
70 820
4 369
215 427
65 554
3 861
207 225
64 528
3 505
208 681
59 149
3 245
203 910
59 152
3 367
207 156
58 281
3 391
210 478
57 889
3 705
TOTAL 273 447 294 114 284 842 275 258 271 075 266 429 268 828 272 072
Source : réper­toire Sirene

De Sirene au Système d’information sur les nouvelles entreprises (SINE)

Du fait du rôle impor­tant des créa­tions ou, plutôt, du renou­velle­ment du parc d’en­tre­pris­es et de la créa­tion d’en­tre­pris­es dans des secteurs nou­veaux, il a paru néces­saire d’aller au-delà de la seule con­nais­sance des chiffres de la créa­tion. Il fal­lait mieux con­naître le pro­fil des entre­pris­es nou­velles et de leurs créa­teurs, exam­in­er dans quelles con­di­tions les pro­jets ont pu être réal­isés et voir com­ment les choses ont pu évoluer dans le temps. L’ob­jet était, entre autres, de déter­min­er, si pos­si­ble, les fac­teurs de suc­cès ou d’échec.

Ces besoins ont été en par­tie sat­is­faits par l’en­quête dite SINE (Sys­tème d’in­for­ma­tion sur les nou­velles entre­pris­es), lancée fin 1994 sur les créa­tions du 1er semes­tre de l’an­née. L’INSEE a assuré le développe­ment, la réal­i­sa­tion et les pre­mières exploita­tions, mais il n’é­tait pas seul (et il n’est tou­jours pas seul) à suiv­re le tra­vail. Ain­si par­ticipent active­ment à la déf­i­ni­tion de l’en­quête, aux thèmes à traiter et à la déter­mi­na­tion des exploita­tions pri­or­i­taires cer­taines grandes admin­is­tra­tions, des organ­ismes de finance­ment (Banque de France, BDPME, Caisse des Dépôts…), les réseaux con­sulaires, les réseaux d’aide à la créa­tion, etc.

Le créateur et la création en 1998, selon SINE2

En 1998, sept créa­teurs d’en­tre­pris­es sur dix sont des hommes mais on note une aug­men­ta­tion de la part des femmes au-delà de 40–45 ans, c’est-à-dire lorsqu’elles ont moins à s’oc­cu­per de leurs enfants ; un peu moins d’un créa­teur sur deux est tit­u­laire d’un diplôme cor­re­spon­dant au bac­calau­réat ou plus (47 %) ; 12 % n’ont pas de diplôme du tout. De plus, si diplôme il y a, celui-ci est plutôt tech­nique (CAP, BEP, BTS…).

Le créa­teur pos­sède, dans deux cas sur trois, un chef d’en­tre­prise dans son entourage famil­ial. Avant la créa­tion, la moitié des créa­teurs avaient une activ­ité, le tiers était chômeur ; le reste, les sans activ­ité, cor­re­spond prin­ci­pale­ment aux étu­di­ants et aux femmes au foy­er. Enfin, on note que, sou­vent, le créa­teur s’ori­ente vers un pro­jet cor­re­spon­dant à l’ac­tiv­ité qu’il avait précédem­ment (avant la créa­tion ou avant la péri­ode de chômage).

En ce qui con­cerne l’en­tre­prise créée, les don­nées de SINE con­fir­ment celles de Sirene. On ne revien­dra donc pas sur elles. Par con­tre, on s’at­tachera à exam­in­er les con­di­tions finan­cières de la créa­tion et on ten­tera de faire une esti­ma­tion des sommes néces­saires à la création.

Les aspects financiers de la création dans SINE

Le capital social des entreprises créées en 1998

Cap­i­tal social moyen des SARL créées en 1998
d’après l’enquête SINE 1998
Capital social moyen des SARL créées en 1998

Une pre­mière ques­tion d’or­dre financier dans SINE demande le cap­i­tal social des entre­pris­es créées sous forme de société. Il est en moyenne de l’or­dre de 253 000 F (38 500 €) (130 000 F (19 800 €) pour les SARL)3. Mal­heureuse­ment, pour les SARL, il n’est pas sûr que le déclarant, surtout le petit entre­pre­neur créant sa SARL uniper­son­nelle, s’en soit tenu, dans sa réponse, au cap­i­tal social ; au vu des don­nées col­lec­tées, il sem­ble que cer­tains s’en sont tenus à la part du cap­i­tal util­isée au cours de l’an­née 1998 tan­dis que d’autres ont chiffré le total des immo­bil­i­sa­tions de leur entreprise.

Le cap­i­tal social déclaré varie très sen­si­ble­ment selon le secteur où s’est fait l’in­vestisse­ment et selon que la créa­tion est pure ou par reprise. On le voit sur le graphique con­cer­nant le cap­i­tal moyen des SARL.

Les repris­es de SARL étant peu nom­breuses, les fortes valeurs con­statées pour l’in­dus­trie (hors IAA), les ser­vices aux entre­pris­es et l’É­d­u­ca­tion-San­té-Action sociales peu­vent s’ex­pli­quer par la reprise excep­tion­nelle d’u­nités importantes.

Une ques­tion com­plé­men­taire sur la pro­priété des entre­pris­es créées per­met de déter­min­er la part des fil­iales, créa­tions d’en­tre­pris­es par d’autres entre­pris­es. Elle est de 7,1 % en 1998, ces unités étant générale­ment plus impor­tantes que la moyenne en ter­mes de cap­i­taux investis, d’emploi et de chiffre d’affaires.

Les sources de financement des entreprises créées en 1998

Part (%) des entre­pris­es créées en 1998 ayant déclaré avoir eu recours à la source de finance­ment citée (Source : SINE 1998)
Ressources personnelles 61,2
Emprunts bancaires 28,5
Autres emprunts 9,6
Apport en cap­i­tal d’autres sociétés 8,0
Subvention 2,2

Le tableau ci-dessous donne la syn­thèse des réponses.

On notera ain­si la fréquence, somme toute rel­a­tive­ment faible, des recours au sys­tème ban­caire, mais, il faut le rap­pel­er, on raisonne ici en nom­bre d’en­tre­pris­es et non en mon­tants empruntés.

Les moyens nécessaires au démarrage

Une dernière ques­tion d’or­dre financier per­met de se ren­dre compte du ” poids ” financier des créa­tions. Il est demandé au créa­teur d’é­val­uer le mon­tant des moyens qui ont été néces­saires pour démar­rer et l’on cite des exem­ples : achat de machines, frais d’équipement, apports en nature, con­sti­tu­tion des stocks, fonds de roulement…

Médi­ane des moyens au démar­rage (créa­tions pures) (Source SINE 1998)
Médiane des moyens d'une société au démarrage (créations pures)
M​édiane de moyens au démar­rage (repris­es)
(Source SINE 1998)
Médiane de moyens d'une société au démarrage (reprises)

Mal­heureuse­ment, dans le type d’en­quêtes mul­ti­thèmes dans lequel l’en­quête SINE peut être classée, enquêtes plutôt qual­i­ta­tives que quan­ti­ta­tives, il n’est pas pos­si­ble de deman­der au répon­dant une réponse chiffrée exacte, mais plutôt de se class­er dans des caté­gories prédéfinies et, générale­ment, larges. Ain­si ici, sept pos­si­bil­ités de répons­es sont don­nées, avec des tranch­es larges, ce qui ne per­met pas les éval­u­a­tions glob­ales, sinon que sous forme d’or­dre de grandeur.

Le tableau des moyens néces­saires pour démar­rer con­firme à nou­veau la part des petits pro­jets, 36 % des entre­pris­es sig­na­lent des moyens inférieurs à 50 000 F (7 600 €). Le seuil de 50 000 F (cap­i­tal min­i­mum de SARL) est lui aus­si bien marqué.

Mais la dis­per­sion des mon­tants néces­saires pour démar­rer est très grande, même à l’in­térieur d’un sous-ensem­ble croisant l’ac­tiv­ité économique et le type de créa­tion (pure ou reprise). L’é­tude des moyennes des sommes néces­saires au démar­rage n’est guère sig­ni­fica­tive. Il est préférable de s’in­téress­er à l’é­tude des médi­anes, c’est-à-dire des valeurs pour lesquelles la moitié des créa­tions a néces­sité des sommes inférieures (et donc l’autre moitié, des sommes supérieures). Les graphiques per­me­t­tent de se ren­dre compte de l’in­flu­ence des deux fac­teurs, activ­ité (surtout en ce qui con­cerne les repris­es d’en­tre­pris­es de trans­ports et de ser­vices aux entre­pris­es) et le type de créa­tion (la créa­tion par reprise requiert plus de moyens que la créa­tion pure).

Données pour une évaluation du ” poids ” financier des créations de 1998

Les moyennes que l’on peut cal­culer par ” case ” croisant la forme juridique (per­son­ne physique ou per­son­ne morale) et le type de créa­tion (créa­tion pure ou réac­ti­va­tion), appliquées aux effec­tifs du champ SINE con­duisent aux éval­u­a­tions don­nées ci-dessous.
Le nom­bre total de créa­tions du champ de SINE est de l’or­dre de 160 000 se répar­tis­sant entre 85 500 per­son­nes physiques et 75 500 per­son­nes morales. Les créa­tions, dans le champ ICS de Sirene, se répar­tis­sent entre 166 500 per­son­nes physiques et 100 000 per­son­nes morales.

MOYENS NÉCESSAIRES
POUR DÉMARRER

Part (%) des entre­pris­es dont les moyens se trou­vent dans la tranche indiquée
(Source : SINE 1998)
Moins de 10 000 F 15,8
10 000 à moins de 25 000 F 11,0
25 000 à moins de 50 000 F 9,3
50 000 à moins de 100 000 F 32,9
100 000 à moins de 250 000 F 14,9
250 000 à moins de 500 000 F 8,0
500 000 F et plus 8,1

Pour les créa­tions de per­son­nes physiques, out­re les 44 500 réac­ti­va­tions, l’é­cart entre les champs de SINE et de Sirene cou­vre prin­ci­pale­ment des créa­tions éphémères (entre­pris­es ayant vécu moins d’un mois) et des entre­pris­es saison­nières. L’in­fra­struc­ture exis­tant déjà, la somme moyenne néces­saire au démar­rage d’une réac­ti­va­tion est vraisem­blable­ment plus lim­itée que pour les créa­tions pures ou les repris­es. Par con­tre, a pri­ori, pour les entre­pris­es saison­nières, il n’y a pas de rai­son que la somme moyenne soit différente.

Enfin, les créa­tions éphémères de per­son­nes physiques n’ont vraisem­blable­ment guère exigé de moyens. Le pas­sage du champ de SINE au champ ICS de Sirene pour les per­son­nes physiques con­duit à une valeur supérieure pour les moyens néces­saires au démar­rage, mais l’aug­men­ta­tion n’est, à coup sûr, pas pro­por­tion­nelle à l’aug­men­ta­tion du nom­bre d’en­tre­pris­es. En ” coupant la poire en deux ” (moitié du pas­sage de 85 000 entre­pris­es à 166 500 entre­pris­es), on arrive à une esti­ma­tion de 11 200 mil­lions (1 700 mil­lions d’euros).

En dehors du champ ICS de Sirene les créa­tions de per­son­nes physiques se font prin­ci­pale­ment dans le secteur de l’a­gri­cul­ture, mais l’on ne dis­pose d’au­cune infor­ma­tion pré­cise au sujet de ces entre­pris­es. En fin de compte, on retien­dra le chiffre de 11,5 mil­liards de francs (1,750 mil­liard d’eu­ros) comme mino­rant des moyens engagés par les per­son­nes physiques créa­tri­ces d’en­tre­pris­es en 1998.

Sommes néces­saires au démarrage 
(entre­pris­es du champ de SINE 1998)
Millions
de francs
Millions
d’e​uros
Per­son­nes physiques 7 600 1 160
Per­son­nes morales 13 000 1 980
Total des créations
du champ de SINE
20 600 3 140

Le ” déficit ” de per­son­nes morales du champ de SINE par rap­port au champ ICS est moins fort (75 500 entre­pris­es créées dans SINE con­tre 100 000 dans Sirene). Mais aus­si bien pour extrapol­er les sommes engagées pour la créa­tion que le cap­i­tal social, les exclu­sions du champ ICS de Sirene pour pass­er à SINE ont leur importance :

  • les ” acti­va­tions économiques ” peu­vent être impor­tantes pour ce qui est des sommes néces­saires au démar­rage, le cap­i­tal social ayant déjà été, au moins par­tielle­ment, engagé ;
  • les hold­ings sont impor­tants pour ce qui con­cerne le capital ;
  • les GIE sont impor­tants pour les besoins au démarrage.


On ne dis­pose pas de don­nées per­me­t­tant une extrap­o­la­tion cor­recte (notam­ment sur le cap­i­tal des hold­ings).

Pour ce qui est des sommes néces­saires au démar­rage des sociétés en 1998, pour pass­er du champ de SINE au champ ICS de Sirene, on pra­ti­quera une extrap­o­la­tion com­pa­ra­ble à celle util­isée pour les per­son­nes physiques (moitié de l’é­cart en pour­cent­age du nom­bre d’en­tre­pris­es créées). Ceci con­duit à une esti­ma­tion planch­er de 15 mil­liards de francs (2,3 mil­liards d’euros).

Et par souci de pru­dence, on en restera au mon­tant du total du cap­i­tal social déclaré dans l’en­quête SINE, sachant que c’est un mino­rant du cap­i­tal social des entre­pris­es du champ ICS : ce mon­tant est de l’or­dre de 16 mil­liards de francs (2,4 mil­liards d’euros).

Ceci étant, les deux éval­u­a­tions min­i­males rel­a­tives aux sommes néces­saires au démar­rage et au cap­i­tal social total devraient cer­taine­ment être forte­ment aug­men­tées du fait de la non- prise en compte, dans le champ ICS, des créa­tions d’en­tre­pris­es dans les secteurs financiers et d’assurances.

_________________________________________________
1.
Champ ICS ou Indus­trie-Com­merce-Ser­vices. Au début des années 1990, lorsque furent com­mencés les travaux de démo­gra­phie d’en­tre­pris­es, cer­tains secteurs marchands ont été élim­inés soit faute d’in­for­ma­tion suff­isam­ment exhaus­tive, soit parce que l’in­for­ma­tion était trop lente à par­venir. De plus, les travaux ne con­cer­naient que les entre­pris­es actives du secteur marc­hand. D’où la créa­tion du ” champ ICS ” cou­vrant l’ensem­ble des activ­ités marchan­des de l’in­dus­trie, de la con­struc­tion, du com­merce et des ser­vices hors ser­vices financiers et d’as­sur­ances. Des travaux actuelle­ment en cours per­me­t­tront de pren­dre bien­tôt en compte le secteur de l’a­gri­cul­ture et des ser­vices financiers.
2. Les résul­tats des trois enquêtes sur la cohorte de 1994 et de l’en­quête ini­tiale de 1998, ain­si que des don­nées de cadrage à par­tir de Sirene sont disponibles sur Cédérom dans ” Créa­tions et créa­teurs d’en­tre­pris­es ” (Insee Résul­tats — Sys­tème pro­duc­tif n° 205, décem­bre 2001).
3. Les créa­tions de SA sont très rares. Les don­nées sur le cap­i­tal social sont extrême­ment dis­per­sées : fournir une don­née moyenne n’a donc guère de sens.

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