Une patrouille de gendarmes réservistes et d'actives du groupement de gendarmerie

Les compétences particulières de la réserve spécialiste de la gendarmerie

Dossier : Gendarmerie & numériqueMagazine N°778 Octobre 2022
Par Grégory RENAUD
Par Gaël de LÉSÉLEUC de KÉROUARA (X12)

Si l’on con­naît la réserve opéra­tionnelle dans les armées, il est bon de décou­vrir la réserve opéra­tionnelle spé­cial­iste de la gen­darmerie com­posée de civils dotés de com­pé­tences par­ti­c­ulières, notam­ment en data sci­ence, en cyber­sécu­rité et en IA. C’est un sou­tien à l’institution que peu­vent apporter beau­coup de poly­tech­ni­ciens, sans néces­sité d’exercer un com­man­de­ment opérationnel.

En 2019, la gen­darmerie s’est dotée d’un com­man­de­ment des réserves pour pilot­er la mon­tée en puis­sance de ses réserves (réserve opération­nelle et réserve citoyenne de défense et de sécu­rité), avec un objec­tif cible de 50 000 réservistes à l’horizon 2027. Les réservistes, citoyens volon­taires et désireux de s’engager pour la sécu­rité de leur pays, effectuent en moyenne vingt jours de mis­sion par an et con­tribuent ain­si sig­ni­fica­tive­ment à l’action de l’arme.

Data science, cyber, IA, les besoins sont variés

La gen­darmerie veut égale­ment tir­er prof­it de cette ressource de qual­ité dans le cadre de sa stratégie data, de sa trans­for­ma­tion numérique et de son action dans le domaine de la cyber­sécu­rité. Les besoins sont mul­ti­ples et var­iés : exper­tise en data sci­ence, appui sur des pro­jets cyber, accom­pa­g­ne­ment dans l’industrialisation d’algorithmes IA, etc. De nom­breuses équipes, que ce soit au ser­vice des tech­nolo­gies et des sys­tèmes d’information de la sécu­rité intérieure, au pôle judi­ci­aire de la Gen­darmerie nationale ou encore au com­man­de­ment de la gen­darmerie dans le cybere­space, tra­vail­lent sur des thé­ma­tiques sci­en­tifiques pointues : il ne peut être que béné­fique pour elles de se faire « chal­lenger » par des experts, qu’ils soient issus du secteur privé ou du secteur académique, à l’état de l’art sur ces sujets.


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La spécificité de la réserve opérationnelle spécialiste

Il existe juste­ment un vecteur idéal qui per­met à des experts désireux de servir la gen­darmerie d’effectuer des mis­sions à son prof­it : la réserve opéra­tionnelle spé­cial­iste, dont le rôle est de répon­dre à des besoins pré­cis de l’institution par l’emploi de per­son­nes pos­sé­dant des com­pé­tences par­ti­c­ulières (elle est donc à dis­tinguer de la réserve opéra­tionnelle générale, dans le sens où les réservistes spé­cial­istes n’ont par exem­ple pas voca­tion à exercer de com­man­de­ment opérationnel). 

Les anciens élèves de l’École poly­tech­nique peu­vent apporter à la gen­darmerie une réelle plus-val­ue dans leur domaine d’expertise. Si avoir suivi la for­ma­tion humaine et
mil­i­taire en gen­darmerie peut faciliter la com­préhen­sion des prob­lé­ma­tiques de l’arme, ce n’est pas une con­di­tion néces­saire pour inté­gr­er la réserve : ceux qui souhait­eraient met­tre ain­si à prof­it leur savoir-faire peu­vent se rap­procher du chef du bureau cyber du com­man­de­ment des réserves, le lieu­tenant-colonel Renaud.

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