L’engrenage — D’un enfer à l’autre

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°538 Octobre 1998Par : André BESSIÈRERédacteur : Roland BRESSON (55)

Pré­facés par Jacques Cha­ban-Del­mas, les deux ouvrages con­stituent une œuvre de fidél­ité à l’é­gard de tous les cama­rades de l’au­teur, cama­rades de résis­tance ou de déportation.

André Bessière est un acteur, un témoin à peine priv­ilégié, de ces réc­its suc­ces­sifs où les per­son­nages inter­vi­en­nent déjà chargés d’un passé, vivent ensem­ble de Com­piègne à Auschwitz, Buchen­wald, Flossen­bürg, There­sien­stadt, et sont séparés par la libéra­tion — ou la mort.

L’au­teur pré­side l’Am­i­cale des Déportés tatoués du con­voi du 27 avril 1944 (con­voi de 1 700 per­son­nes, troisième et dernier de non-juifs pour Auschwitz, après Nacht und Nebel, et celui des femmes poli­tiques françaises).

Il a inter­rogé les sur­vivants et les proches des dis­parus, il peut citer à chaque entrée de per­son­nage son par­cours antérieur : c’est ain­si qu’on ren­con­tre, out­re Robert Desnos, Michel Garder et Mar­cel Paul, les poly­tech­ni­ciens André Boul­loche (34), qui dans le train survé­cut à sa grave blessure au ven­tre, André Haar­ble­ich­er (1891), seul iden­ti­fié par­mi la soix­an­taine de morts du voy­age, le colonel Émile Doucet (06), un des pre­miers à vouloir refuser d’en­tr­er dans la cham­bre à gaz sans se bat­tre, Robert Lateu­lade (37), mort en mars 1945 à Mau­thausen d’une péri­tonite non soignée, Michel Dom­e­n­ach (38), Georges Thier­ry d’Ar­gen­lieu et Hen­ri Lerognon (39).

André Bessière relate tous ces faits authen­tiques, tous les des­tins par­ti­c­uliers, dans l’or­dre chronologique, en les rat­tachant à l’his­toire, une His­toire à laque­lle ils ont con­tribué dans L’en­grenage et s’est pour­suiv­ie sans eux dans D’un enfer à l’autre.

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