Le prix Pierre Faurre décerné à un chercheur

Dossier : ExpressionsMagazine N°632 Février 2008
Par Pauline SERRAZ

Le prix Pierre Faurre
Apparu en 2002, à l’ini­tia­tive d’un groupe d’en­tre­pris­es, pour hon­or­er la mémoire de Pierre Fau­rre, un fonds récom­pense un jeune X, de cinq à sept ans d’ex­péri­ence pro­fes­sion­nelle, dont le début de car­rière répond aux critères suiv­ants : indus­trie, fort con­tenu tech­nologique, envi­ron­nement inter­na­tion­al et moti­va­tion à con­tribuer au renom de l’X.

Jean-Christophe Bail­lie, X 94, lau­réat du prix Pierre Fau­rre, a effec­tué sa thèse de doc­tor­at au LIP6 et au Sony Com­put­er Sci­ence Lab. Il a ensuite rejoint l’EN­S­TA en 2003 pour y faire de la recherche au lab­o­ra­toire d’élec­tron­ique et d’in­for­ma­tique et y enseign­er la robo­t­ique et l’in­tel­li­gence arti­fi­cielle. Il a créé Gostai, une entre­prise dédiée aux out­ils de pro­gram­ma­tion d’in­tel­li­gence arti­fi­cielle appliqués aux robots.

Quelques questions au lauréat

Quel est votre sentiment à l’annonce de ce brillant résultat ?

Je suis très hon­oré évidem­ment. Le mes­sage de cette édi­tion est intéres­sant : les voies de l’é­panouisse­ment pro­fes­sion­nel ne passent pas for­cé­ment par les grands groupes, le con­seil ou les ban­ques mais aus­si par la recherche.

La recherche n’est pas une voie de garage fer­mée à l’in­dus­trie et au management

Quels ont été, à votre avis, les aspects déterminants de votre ” profil ” dans le choix du jury ?

Je suis sor­ti de l’X il n’y a pas si longtemps ; j’ai créé mon entre­prise, je crée donc des emplois et de la valeur ; mon pro­jet est claire­ment inter­na­tion­al car la robo­t­ique per­son­nelle se développe en Asie et aux États-Unis. Nous revenons d’ailleurs de San José et par­tons bien­tôt à Tokyo. Enfin, ce pro­jet est tech­nologique et innovant. 

En quoi consiste ce projet ?

J’ai créé Gostai (pronon­cer ” Gostaï ”), une entre­prise dédiée aux out­ils de pro­gram­ma­tion d’in­tel­li­gence arti­fi­cielle appliqués aux robots. Je four­nis les fab­ri­cants de robots et les util­isa­teurs finals. Nous util­isons la tech­nolo­gie URBI que j’ai dévelop­pée dans le cadre de mes recherch­es académiques. URBI est une inter­face logi­cielle uni­verselle, qui se greffe sur n’im­porte quel sys­tème, par exem­ple celui que Sony utilise sur ses robots AIBO. Le prob­lème d’AI­BO, c’est que c’est très com­pliqué à pro­gram­mer. Mes élèves pou­vaient pass­er un mois à com­pren­dre com­ment cela fonc­tion­nait. Tan­dis qu’UR­BI est une sorte de ” java ” pour robots, très sim­ple d’ac­cès et com­pat­i­ble avec tous les robots. Quant à moi, je suis prési­dent de la SAS (Société par actions sim­pli­fiées) Gostai. J’ai une dou­ble cas­quette de man­age­ment (4/5e de mon temps) et de technique. 

Quels sont les enjeux de la robotique personnelle ?

C’est un domaine en plein essor. D’i­ci cinq ans, vous con­naîtrez prob­a­ble­ment quelqu’un qui pos­sède un robot, si vous n’en pos­sédez pas un vous-même. Le min­istre de l’In­dus­trie en Corée a annon­cé qu’il souhaitait voir un robot dans chaque mai­son en 2010 et une ville dédiée aux robots va même y être créée ex nihi­lo. Il y a donc un vrai marché promet­teur. La France n’est pas en retard et maîtrise toute la chaîne technologique.

Propos recueillis par Pauline Serraz (Extrait d’X-Info n° 185)

Un robot chez soi
Il existe toutes sortes de robots, des humanoïdes, petits, à taille humaine, à roue, etc. Cer­tains passent l’aspi­ra­teur, d’autres font office de jou­et, de com­pagnon ou encore d’aide aux per­son­nes âgées ou hand­i­capées. La coupe du monde de foot­ball de robots, la roboCup, aura lieu en Chine cette année. On y ver­ra ce qui se fait de mieux en robo­t­ique à ce jour, dont le robot Nao d’Alde­baran, jeune start-up parisi­enne qui a été fondée par un autre poly­tech­ni­cien l’an­née dernière.

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