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Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°792 Février 2024
Par Charles-Henri ROSSIGNOL (91)

Charles-Hen­ri Ros­si­gnol (X91), Mana­ging Part­ner d’Equinox Indus­tries, nous pré­sente sa hol­ding indus­trielle qui accom­pagne des indus­tries et des diri­geants dans leur retour­ne­ment et restruc­tu­ra­tion. Il revient sur le posi­tion­ne­ment de la hol­ding, ses carac­té­ris­tiques et ses forces sur un mar­ché actuel­le­ment très complexe.

Dans le monde du retournement et du redressement des entreprises, quel est le positionnement d’Equinox Industries ?

Equi­nox Indus­tries est l’un des plus anciens acteurs du mar­ché avec un track record de plus de 25 ans. Créée en 1999, notre hol­ding indus­trielle inves­tit de façon ami­cale et consen­suelle, en fonds propres, dans des socié­tés en phase de retour­ne­ment, de restruc­tu­ra­tion ou de trans­for­ma­tion. Nos capi­taux ont ain­si voca­tion à finan­cer une restruc­tu­ra­tion (plan social, rené­go­cia­tion bilan­tiel) ou un redé­ploie­ment (inves­tis­se­ments, digi­ta­li­sa­tion, besoin en fonds de rou­le­ment). Nous ne nous défi­nis­sons donc pas comme un fonds d’investissement et avons la par­ti­cu­la­ri­té de prendre de véri­tables enga­ge­ments dans le cadre de nos inter­ven­tions, notam­ment en matière de clo­sing. Nous sommes très opé­ra­tion­nels et nous nous consi­dé­rons comme des entre­pre­neurs indus­triels à part entière. Nous nous impli­quons dans nos par­ti­ci­pa­tions et avons la capa­ci­té de les sou­te­nir en cas de dif­fi­cul­tés grâce à un mode opé­ra­toire qui pri­vi­lé­gie le sur-mesure et la réac­ti­vi­té. Acteur indé­pen­dant et dis­cret, Equi­nox Indus­tries est pré­sent dans toute l’Europe avec une dou­zaine de par­ti­ci­pa­tions qui repré­sentent près de 1 500 sala­riés et un chiffre d’affaires de plus de 500 mil­lions d’euros.

Quelles sont les entreprises qui vous intéressent ? Sur quels critères d’investissement vous appuyez-vous dans cette démarche ?

Nous nous inté­res­sons à des entre­prises qui réa­lisent un chiffre d’affaires com­pris entre 50 et 500 mil­lions d’euros. Il s’agit essen­tiel­le­ment d’industries ou de ser­vices posi­tion­nés sur des mar­chés por­teurs dans des sec­teurs indus­triels ou des niches sur le seg­ment B2B. Nous nous inté­res­sons prin­ci­pa­le­ment à des entre­prises qui font face à une situa­tion spé­ciale dans une indus­trie qui se porte bien. En paral­lèle, nous avons déve­lop­pé une véri­table spé­cia­li­sa­tion dans les carve-out, c’est-à-dire des détou­rages d’activité (ces­sions de fonds de com­merce, rachats d’actifs…) et les spin-offs, que sont les filiales non stra­té­giques de grands groupes. Nous avons aus­si une cer­taine appé­tence pour les busi­ness en trans­for­ma­tion notam­ment sous l’impulsion des tran­si­tions digi­tales, régle­men­taires, ou éco­lo­giques, situa­tions dans les­quelles notre exper­tise his­to­rique en matière de conduite du chan­ge­ment et de lea­der­ship trouve sa pleine mesure. Dans le cadre de nos inter­ven­tions, nous réglons géné­ra­le­ment des pro­blèmes de sous-per­for­mance opé­ra­tion­nelle, de dés­équi­libre bilan­tiel, de compte de résul­tat, de mana­ge­ment, ou d’actionnaires. Néan­moins, nous n’investissons qu’à titre excep­tion­nel dans des situa­tions de redres­se­ment judiciaire.

Pouvez-vous nous donner des exemples d’investissements et de participations ?

En 2021, nous avons rache­té, dans le cadre d’un carve-out, SAVI, le lea­der Euro­péen du clea­ring et de la com­pen­sa­tion de bons de réduc­tion mar­ke­ting. L’entreprise est d’ailleurs une ins­ti­tu­tion finan­cière régu­lée qui gère plus d’un mil­liard d’euros chaque année. Nous tra­vaillons aujourd’hui sur l’évolution et la crois­sance de cette socié­té de manière à la posi­tion­ner comme un acteur incon­tour­nable du mar­ke­ting digi­tal, de la publi­ci­té et des nou­velles tech­no­lo­gies. Plus récem­ment, fin 2023, nous avons rache­té Clear Chan­nel en France, le numé­ro 2 du mobi­lier urbain et de la publi­ci­té exté­rieure. L’entreprise réa­lise un chiffre d’affaires de 263 mil­lions d’euros et emploie 900 per­sonnes sur l’ensemble du ter­ri­toire national.

“Fin 2023, nous avons racheté Clear Channel en France, le numéro 2 du mobilier urbain et de la publicité extérieure. L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 263 millions d’euros et emploie 900 personnes sur l’ensemble du territoire national.”

Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur le marché ?

Nous sommes posi­tion­nés sur un mar­ché aty­pique qui n’est pas suf­fi­sam­ment effi­cient, car l’information cir­cule mal. Cette réa­li­té est por­teuse d’opportunités réelles pour des acteurs comme Equi­nox Indus­tries ! C’est aus­si un mar­ché cyclique avec un flux d’affaires très irré­gu­lier, qui n’est pas suf­fi­sam­ment attrac­tif pour les fonds d’investissement qui n’ont pas for­cé­ment notre capa­ci­té à ali­gner les inté­rêts entre les mana­gers et les inves­tis­seurs. Dit dif­fé­rem­ment l’intensité capi­ta­lis­tique est faible et l’intensité mana­gé­riale est forte. Au-delà, il s’agit aus­si d’un mar­ché d’artisans et d’entrepreneurs par­ti­cu­liè­re­ment adap­té à notre approche qui pri­vi­lé­gie un mode opé­ra­toire sur-mesure et une très forte impli­ca­tion et un enga­ge­ment au sein des participations.

Comment vous projetez-vous ?

Nous réa­li­sons en moyenne une opé­ra­tion tous les trois ans en pri­vi­lé­giant des dos­siers de qua­li­té à fort poten­tiel. Nous ambi­tion­nons sur le moyen terme de mon­ter en puis­sance et d’augmenter le nombre de tran­sac­tions en res­tant néan­moins concen­trés sur les carve-out et les socié­tés en trans­for­ma­tion avec une forte dimen­sion de la conduite du chan­ge­ment qui est au cœur même de notre ADN.

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