Le grand rabbin Chouchena, un passeur de savoir et de sagesse

Dossier : ExpressionsMagazine N°645 Mai 2009Par Haïm KORSIA

Issu d’une grande lignée rab­binique, le grand rab­bin Emmanuel Chouchena dirigea le sémi­naire israélite de France après une car­rière rab­binique en Algérie, à Lille et en ban­lieue parisi­enne. C’é­tait un rab­bin qui pra­ti­quait toutes les facettes de son sac­er­doce et se trou­vait être un mod­èle pour le rab­binat et pour tous ceux qui l’approchaient.

De la montagne au plateau

Il fut un très grand aumônier de l’É­cole poly­tech­nique, tant sur la mon­tagne Sainte-Geneviève, voi­sine de l’É­cole rab­binique de la rue Vauquelin, qu’à Palaiseau où il retrou­vait le tis­su local qu’il avait si bien con­nu lorsqu’il était le rab­bin charis­ma­tique de la com­mu­nauté de Massy-Antony-Palaiseau.

Il laisse un sou­venir fort à de nom­breuses pro­mo­tions de l’X qui se sou­vi­en­nent des cours qu’il don­nait à l’É­cole poly­tech­nique, leur ouvrant la con­nais­sance de la Tho­ra en la met­tant en réso­nance avec les con­nais­sances sci­en­tifiques et techniques.

Au carrefour de multiples mondes

Sa con­nais­sance ency­clopédique du Tal­mud et du Midrash en fai­sait un passeur de savoir et de sagesse qui don­na envie à tant de jeunes d’ap­pro­fondir l’é­tude et même à cer­tains d’être rab­bin, ou du moins, rab­bin comme lui, pétri de cul­ture générale et de savoir biblique, d’amour du prochain. Le grand rab­bin Chouchena se trou­vait au car­refour de mul­ti­ples mon­des qu’il fai­sait se ren­con­tr­er, se com­pléter et se décou­vrir grâce à une finesse d’e­sprit, un humour incom­pa­ra­ble et un sens du con­tact humain d’une for­mi­da­ble chaleur.

Il savait met­tre la Tho­ra en réso­nance avec les con­nais­sances sci­en­tifiques et techniques 

Il savait don­ner aux textes tout leur sens actuel et son judaïsme qui était ouvert et intel­li­gent a tou­jours fait hon­neur à la France qui l’a fait cheva­lier de la Légion d’hon­neur, et au judaïsme.

Plus per­son­nelle­ment, si je suis aujour­d’hui son mod­este suc­cesseur en tant qu’aumônier de l’É­cole poly­tech­nique, c’est que, comme en toute chose, j’ai suivi sa voix et le chemin qu’il m’indi­quait. Cette grande voix du judaïsme français est tou­jours présente par l’in­ter­mé­di­aire de ses enseignements.

À l’oc­ca­sion des céré­monies de la fin du deuil, le 4 juin 2009, à Jérusalem, nous organ­is­erons, avec l’aumôner­ie israélite des armées et le Binet Chalom de l’É­cole, un voy­age en Israël pour lui ren­dre l’hom­mage qui lui est dû.

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