Le climat, pourquoi s’en soucier ?

Dossier : Réchauffement climatiqueMagazine N°709 Novembre 2015
Par Jean-Marc JANCOVICI (81)

Il est des choses qui parais­sent telle­ment immuables dans le monde qui nous entoure que nous avons peine à croire que nous pour­rions les mod­i­fi­er par nos actions.

C’est notam­ment le cas pour le sys­tème cli­ma­tique, qui nous a offert une remar­quable sta­bil­ité pen­dant les 10 000 ans qui vien­nent de s’écouler, après une sor­tie d’ère glaciaire qui a ren­du les moyennes lat­i­tudes cultivables.

Sans cela, il n’est pas sûr que notre espèce se serait séden­tarisée, ren­dant plus qu’incertaine l’apparition de la compt­abil­ité et donc des sci­ences. Pas d’holocène, pas d’École polytechnique.

“ S’adapter au changement pour partie inexorable que nous avons déjà déclenché ”

Il est donc prob­a­ble que, si nous met­tons un peu trop le désor­dre dans ce sys­tème mer­veilleux qui se charge – gra­tu­ite­ment – d’homogénéiser les tem­péra­tures de sur­face, d’arroser les ter­res émergées avec de l’eau éva­porée depuis l’océan, et de quelques autres bricoles indis­pens­ables à la vie, nous finirons par trou­ver l’expérience moins sym­pa­thique que l’idée que nous nous en faisions.

Lim­iter ce désor­dre, cela s’appelle con­train­dre les émis­sions de gaz à effet de serre, et, pour par­tie, s’adapter au change­ment pour par­tie inex­orable que nous avons déjà déclenché pour plus tard, alors même que nous ne savons pas exacte­ment à quoi il va fal­loir s’attendre.

L’envie d’action, nous le savons tous, est certes liée à la com­préhen­sion des con­traintes, mais au moins autant à celle des marges de manœu­vre. La con­trainte, c’est-à-dire le con­stat, est con­nue depuis longtemps (rap­pelons à ce pro­pos le résumé qui en était fait dans le numéro de mai 2000 de La Jaune et la Rouge). Ce qui est plus récent, c’est de com­mencer à com­pren­dre les con­tours du pas­sage à l’action.

Qui gagne, qui perd ? Qu’espérer des Nations unies, des entre­pris­es, des jeunes, ou d’autres caté­gories d’acteurs ? Quels objec­tifs plus pré­cis fix­er à qui, au nom de quelle règle, et avec quelles con­trepar­ties ? Du coup, qu’espérer comme avancées, venant de qui ? Telles sont quelques-unes des ques­tions aux­quelles ce dossier a la pré­ten­tion de s’attaquer.

Au regard de la com­plex­ité du sujet, nous avons con­science qu’il ne s’agit que d’une mise en bouche. Mais espérons qu’elle don­nera de l’appétit pour le reste.

Je remer­cie chaleureuse­ment Guil­laume De Smedt d’avoir assuré la coor­di­na­tion de ces arti­cles, et rap­pelle à tous nos cama­rades que le groupe X‑Environnement reste à leur dis­po­si­tion pour les aider à mieux com­pren­dre com­ment se présen­tent les prob­lèmes d’environnement, car tel est notre objet.

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