Le bâtiment des bachelors sort de terre

Dossier : Nouvelles du PlatâlMagazine N°741 Janvier 2019
Alors que la première promotion des bachelors est en deuxième année, le bâtiment qui leur est destiné arrive à la fin de sa première année de chantier. La Jaune et la Rouge est allée visiter ce chantier aux défis multiples dont celui de la livraison pour la rentrée 2019.

C’est un chantier ser­ré en ter­mes de plan­ning, mais pas­sion­nant aux dires de nos hôtes Alix Miron, con­duc­trice prin­ci­pale du chantier, et Sébastien Roze, de la direc­tion du pat­ri­moine immo­bili­er (DPI) et con­duc­teur d’opérations de l’École. Fin 2015, déci­sion est prise de lancer la con­struc­tion d’un bâti­ment pour les bach­e­lors. En avril 2016, le pro­jet est lancé, et, après les phas­es de négo­ci­a­tion de sep­tem­bre 2016 à juil­let 2017, c’est le pro­jet Legendre qui est retenu.

Tout pour des bachelors heureux

L’ouvrage qui nous est présen­té relève fière­ment plusieurs défis, tant du point de vue tech­nique qu’écologique, sans oubli­er un objec­tif impor­tant, le bien-être des étu­di­ants. Jugez plutôt. Au rez-de-chaussée sont prévus un grand foy­er, lieu con­vivial et fes­tif, un stu­dio de musique avec trois stu­dios de répéti­tion et un stu­dio d’enregistrement, des bureaux asso­ci­at­ifs pour les futurs « binets » des bach­e­lors, des locaux tech­niques et admin­is­trat­ifs pour le BDE, la sco­lar­ité des bach­e­lors… Aux étages suiv­ants – il y en a six en tout –, on trou­vera des cham­brées conçues comme des apparte­ments de colo­ca­tion de qua­tre élèves, où chaque cham­bre a ses pro­pres san­i­taires autonomes. Chaque apparte­ment a une cui­sine que les élèves se partageront et dans laque­lle ils pour­ront se retrou­ver. Par­mi ces cham­brées sont prévus aus­si quinze espaces col­lab­o­rat­ifs de ren­con­tre : sept fer­més, des salles de tra­vail ; huit ouverts, dans le pro­longe­ment du couloir, avec des fau­teuils pour per­me­t­tre aux étu­di­ants de dis­cuter entre eux, en plus du grand foy­er. Ces espaces col­lab­o­rat­ifs auront accès à deux niveaux, pour per­me­t­tre les rela­tions entre les étages, pour lim­iter au max­i­mum l’isolement des étu­di­ants, défaut qui a été un peu souligné pour les pre­miers bâti­ments des X. Tout est pen­sé pour favoris­er le bras­sage des étudiants.

Originalité et performance

Le chantier a été con­traint par la prox­im­ité immé­di­ate du radar de l’aviation civile de Palaiseau : cela a obligé à lim­iter la hau­teur des bâti­ments (six étages quand même…) et a aus­si obligé à lim­iter la hau­teur des grues de chantier. En ter­mes d’architecture, les pan­neaux pré­fas qui sont des pré­murs sont un par­ti pris archi­tec­tur­al orig­i­nal. Ils arrivent déjà lasurés et déjà aux bonnes couleurs. Les ensem­bles san­i­taires des cham­bres arrivent eux aus­si pré­fab­riqués. Il n’y a plus que les rac­corde­ments à faire. Bien que par­tielle­ment en kit, cette mai­son n’est pas en car­ton. L’isolation phonique et l’acoustique ont été étudiées pour que le foy­er ne gêne pas les étu­di­ants à l’étage supérieur. Les pan­neaux pré­fab­riqués com­por­tent une iso­la­tion ther­mique très poussée. Pour arriv­er aux garanties de per­for­mance énergé­tique, de nom­breux dis­posi­tifs ont été mis en place. Les eaux de pluie seront réu­til­isées pour l’arrosage, pour les san­i­taires com­muns et pour la laver­ie. Toutes les eaux gris­es (les eaux qu’on fait couler dans le lavabo) servi­ront à chauf­fer les eaux chaudes san­i­taires. Toutes ces options ne sont pas des oblig­a­tions dues à des normes en vigueur mais sont un vrai choix de la con­cep­tion, un con­trat avec une garantie de per­for­mance énergé­tique. Enfin, un park­ing souter­rain est prévu sur l’ensemble de l’emprise des bâtiments.

Objectif maintenu

Sur le chantier, soix­ante ouvri­ers sont à pied d’œuvre. Le plan­ning ser­ré est un fac­teur de com­plex­ité mais aus­si une oppor­tu­nité qui demande de beau­coup anticiper les phas­es de la con­struc­tion. Et pour Sébastien Roze, pas ques­tion de surseoir à la livrai­son prévue pour la ren­trée 2019 : « C’est un chal­lenge, il faut finir le pro­gramme ini­tial qui a été pen­sé, réfléchi et il faut que tout le monde soit sat­is­fait d’avoir un bel équipement qui réponde à toutes les deman­des. » Ren­dez-vous en sep­tem­bre pour l’inauguration.


Alix Miron,
con­duc­trice prin­ci­pale de travaux chez Legendre

Entretien avec Alix Miron, conductrice principale de travaux chez Legendre

Depuis com­bi­en de temps tra­vaillez-vous dans le bâtiment ?

Ça fait huit ans main­tenant, six ans chez Legendre.

Ça vous plaît ?

Beau­coup, c’est un méti­er qu’on ne peut faire que par pas­sion. Le fait de mon­ter un bâti­ment comme ça à par­tir d’un ter­rain vide, de se dire que c’est un bâti­ment qui va être un lieu de vie, j’aime beaucoup.

Est-ce que le fait d’être une femme sur le chantier pose problème ?

Aujourd’hui aucun. Le monde du bâti­ment a évolué. En réu­nion, les femmes sont bien présentes, à mon poste, un peu moins, mais des plus jeunes que moi, il y en a beau­coup, je suis un peu dans le début de la généra­tion. Je suis une femme avec une vie de famille, je gère très bien les deux. Et en rela­tions humaines sur le chantier, si on con­naît bien son méti­er, ça se passe bien. J’ai des défauts et des qual­ités comme n’importe qui. Mais ça n’est pas moi qui fais les travaux physiques.

Quel est votre par­cours, quelles études avez-vous faites ?

Je suis allée en pré­pa PCSI puis j’ai inté­gré une école d’ingénieurs, dans le bâti­ment, l’ESTP. Après deux ans dans une pre­mière entre­prise, je suis entrée chez Legendre.

Donc le bâti­ment vous intéres­sait depuis longtemps ?

Je voulais aller dans le bâti­ment mais avec le recul, je me rends compte que j’ai décou­vert ce que c’était sur le ter­rain. Quand j’ai com­mencé dans le bâti­ment, je pen­sais y tra­vailler deux ans en me dis­ant que ce ne serait pas con­cil­i­able avec une vie de famille, mais finale­ment, ça s’équilibre. Et cet équili­bre est très impor­tant car il me per­met de garder la tête froide pour coor­don­ner les phas­es du chantier, car si moi je n’ai pas de recul, per­son­ne ne l’a. Je suis celle qui est cen­sée avoir le plus de recul.

Qu’est-ce que vous préférez dans votre métier ?

Les rela­tions humaines. La tech­nique, c’est très impor­tant mais pour moi, un chantier, c’est une his­toire d’hommes. C’est avec l’intelligence humaine qu’on arrive ou pas au résul­tat ; on voit pro­gress­er les gens, je vois se trans­former des jeunes. Je ren­con­tre le maître d’ouvrage, l’architecte qui ne va pas avoir le même pro­fil, les pein­tres sur le chantier, etc. C’est très riche humainement.

Ça ne vous dérange pas le froid, la pluie, l’hiver, le mau­vais temps ?

On se cou­vre ! Je ne pour­rais pas être dans un bureau toute la journée de toute façon. Et être à l’extérieur, ça fait par­tie de mon équilibre.

Y a‑t-il d’autres femmes sur le chantier ?

Non, pas dans mon équipe. Mais une sta­giaire va venir en févri­er. Chez Legendre, il y en a d’autres, plutôt plus jeunes que moi.

Pro­pos recueil­lis par Alix Verdet

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