Annonce de l’Alliance Renault-Nissan par L. Schweitzer et Y. Hanawa à Tokyo le 27 mars 1999.

La stratégie internationale de Renault. Y a‑t-il un stratège dans l’auto ?

Dossier : L'automobileMagazine N°557 Septembre 2000
Par Louis SCHWEITZER

Pour les diri­geants d’une grande entre­prise indus­trielle, la réflexion existe en per­ma­nence pour savoir si des rap­pro­che­ments stra­té­giques per­met­traient d’al­ler plus vite et plus loin dans la crois­sance. Depuis 1995, nous avions affir­mé qu’il fal­lait sor­tir Renault du cadre stric­te­ment euro­péen pour aller vers une dimen­sion plus inter­na­tio­nale : nous vou­lions pour l’en­tre­prise un pro­jet de crois­sance, la cible, à l’ho­ri­zon 2010, étant quatre mil­lions de véhi­cules par an. Il fal­lait cher­cher pour cela de nou­veaux marchés.

D’autre part, depuis l’é­chec de l’al­liance avec Vol­vo, j’a­vais la convic­tion qu’il n’y avait pas de par­te­naire euro­péen sus­cep­tible de s’al­lier avec nous. L’A­sie, alors, n’é­tait pas à notre por­tée. Mais la crise asia­tique de 1997 a fait appa­raître des pos­si­bi­li­tés d’ac­cord qui n’exis­taient pas aupa­ra­vant. En 1998, nous avons tiré par­ti de cette oppor­tu­ni­té pour enga­ger le dia­logue avec Nis­san, puis avec Sam­sung en 1999. Avec les résul­tats que l’on sait. Pour­quoi avons-nous fait cela ? Sur quoi se fonde cette stratégie ?


Annonce de l’Alliance Renault-Nis­san par L. Schweit­zer et Y. Hanawa
à Tokyo le 27 mars 1999. © RENAULT

Agir au niveau mondial

Au terme » mon­dia­li­sa­tion » je pré­fère celui d’in­ter­na­tio­na­li­sa­tion : l’ou­ver­ture du com­merce mon­dial ne change pas fon­da­men­ta­le­ment le carac­tère de nos acti­vi­tés et les règles de la concur­rence, elle en modi­fie seule­ment le ter­ri­toire et l’é­ten­due. C’est donc d’a­bord à cela que j’ai vou­lu adap­ter Renault en agran­dis­sant son champ d’ac­tion : pour agir dans un mar­ché mon­dial il est pré­fé­rable de construire un groupe international.

En second lieu, l’ir­rup­tion sur nos mar­chés tra­di­tion­nels de concur­rents très per­for­mants et très puis­sants nous a conduits dans la der­nière décen­nie à modi­fier dans tous les domaines nos façons d’a­gir et de pro­duire, que ce soit en termes de qua­li­té, de coûts, ou de délais de déve­lop­pe­ment. On a connu des » guerres des prix « , on connaît encore – et pour long­temps ! – une sorte de » guerre des pro­duits » dans la mesure où les auto­mo­biles sont de plus en plus riche­ment dotées d’é­qui­pe­ments divers tan­dis que leur prix de vente tend à se réduire. Or, notre indus­trie est peut-être plus qu’une autre sen­sible aux éco­no­mies d’é­chelle. Cha­cun sait qu’une pièce coûte moins cher si on en pro­duit un mil­lion plu­tôt que dix mille, et il se trouve qu’il y a des mil­liers de pièces dans une voi­ture : l’é­co­no­mie d’é­chelle est donc un fac­teur essen­tiel, de réduc­tion des coûts dans l’in­dus­trie auto­mo­bile, et il est cer­tain que les oppor­tu­ni­tés d’ac­qui­si­tions que nous avons ren­con­trées ouvrent à la marque Renault une voie plus rapide pour l’atteindre.

En troi­sième lieu, inter­na­tio­na­li­ser Renault nous per­met de mieux nous adap­ter aux dif­fé­rents mar­chés et de nous rap­pro­cher de nos futurs clients. Alors qu’en Europe de l’Ouest les mar­chés auto­mo­biles sont satu­rés et sont essen­tiel­le­ment des mar­chés de rem­pla­ce­ment, il existe au Mer­co­sur, en Asie, en Europe de l’Est, des pers­pec­tives de crois­sance abso­lu­ment consi­dé­rables. Avec Nis­san et Sam­sung, Renault est soli­de­ment implan­té pour pro­fi­ter de la crois­sance des mar­chés asia­tiques et vendre des voi­tures à ceux qui n’en pos­sèdent pas encore.

C’est aus­si dans une logique d’a­dap­ta­tion aux mar­chés que nous avons pris le contrôle du construc­teur rou­main Dacia : dans leur grande majo­ri­té, les gens à tra­vers le monde n’ont pas les moyens finan­ciers d’a­che­ter un véhi­cule Renault, et nous comp­tons leur offrir sous cette marque une bonne voi­ture, moderne et fiable, qui soit adap­tée à leur pou­voir d’achat.

Qu’allons-nous faire maintenant ?

Notre groupe pos­sède désor­mais deux marques prin­ci­pales, Renault et Nis­san. Et puis il y a les marques asso­ciées : Infi­ni­ti pour Nis­san, Dacia et Sam­sung pour Renault. Leur conte­nu est défi­ni res­pec­ti­ve­ment par Nis­san et Renault, avec cepen­dant une sorte de tour de contrôle cen­trale pour évi­ter des ren­contres acci­den­telles. Par exemple, celle entre les modèles Scé­nic et Tino – conçus bien avant la conclu­sion de l’Al­liance – qui ne sont pas assez dif­fé­ren­ciés. Cela étant, nous devons veiller à l’in­dé­pen­dance de chaque iden­ti­té de marque vis-à-vis de nos clients, tout en déve­lop­pant au maxi­mum les syner­gies indus­trielles, tech­no­lo­giques, et logis­tiques. Ain­si, à cha­cune des acqui­si­tions récentes de Renault cor­res­pond une stra­té­gie qui lui est propre.

Quand nous avons annon­cé l’ac­cord entre Renault et Nis­san, tout le monde se deman­dait si les Fran­çais et les Japo­nais allaient pou­voir tra­vailler ensemble, et la plu­part des gens pen­saient que nous n’y arri­ve­rions jamais. En fait, nous tra­vaillons très bien ensemble depuis un an, et ce dans tous les domaines. La stra­té­gie est clai­re­ment de mettre en com­mun ce qui peut l’être sans nuire à l’i­den­ti­té de chaque marque.

Cela vaut bien sûr pour les ingé­nie­ries, mais aus­si pour les achats car il n’y a pas de rai­son d’a­che­ter une tôle dif­fé­rente pour une Nis­san et pour une Renault. De nom­breuses pièces peuvent aus­si être com­munes si bien que, étant le qua­trième construc­teur mon­dial, nous avons aujourd’­hui une puis­sance d’a­chat consi­dé­rable vis-à-vis de nos four­nis­seurs, et la capa­ci­té d’a­voir des effets de série que nous n’a­vions pas aupa­ra­vant. C’est un avan­tage pour nous, dont nos clients béné­fi­cie­ront aus­si, et qui nous ren­dra plus compétitifs.

Mais il ne devra jamais se faire au détri­ment de l’i­den­ti­té : même les yeux fer­més, au tou­cher, nos clients devront sen­tir s’ils sont dans une Renault ou dans une Nis­san. Nous vou­lons gar­der les iden­ti­tés de chaque marque pré­cieu­se­ment, tout en enri­chis­sant mutuel­le­ment nos savoir-faire.

Concer­nant notre déploie­ment com­mun à tra­vers le monde, nous avons déjà com­men­cé à déve­lop­per des syner­gies impor­tantes : dès l’an­née pro­chaine, des modèles Renault seront fabri­qués dans l’u­sine mexi­caine de Nis­san ; dans le Mer­co­sur, Nis­san qui aujourd’­hui y est peu pré­sent appuie­ra son déve­lop­pe­ment sur les inves­tis­se­ments mas­sifs que Renault vient d’y faire. Quant aux États-Unis, nous avons déci­dé pour l’ins­tant que sur ce grand mar­ché Nis­san por­te­rait seul les cou­leurs de l’Alliance.

Aujourd’­hui, notre par­te­naire réa­lise envi­ron 4 % du mar­ché, l’ob­jec­tif étant de dépas­ser la barre des 5 %, puis celle d’un mil­lion de véhi­cules com­mer­cia­li­sés aux États-Unis : je consi­dère qu’il vaut mieux concen­trer main­te­nant nos efforts sur la marque Nis­san pour lui don­ner la force de frappe néces­saire sur un tel mar­ché. Cela étant, la marque Renault revien­dra-t-elle un jour en Amé­rique du Nord de même qu’elle revient actuel­le­ment au Mexique ? Dans l’ho­ri­zon visible, non. Mais, à long terme, Renault étant réta­bli dans sa nou­velle image de marque et Nis­san ayant acquis sur ce mar­ché une posi­tion conforme à ses ambi­tions, la ques­tion se pose­ra à nouveau.

Lorsque nous avons signé l’ac­cord avec Nis­san, je n’ai pas vou­lu que nous pas­sions notre temps à gérer de sub­tils et fumeux équi­libres entre la conver­gence ou la non-conver­gence des cultures. J’ai vou­lu, au contraire, que nous recher­chions avec prag­ma­tisme, concrè­te­ment, ce qu’il était bon de faire pour les deux entre­prises. Notre phi­lo­so­phie est celle d’une alliance, et pas celle d’une fusion : je me méfie des fusions, dans les­quelles l’un » mange » tou­jours l’autre, pour fina­le­ment obte­nir quelque chose de moins riche que la somme des cultures des deux entre­prises fusionnées.

Une renault Kangoo à Jérusalem.
Kan­goo à Jéru­sa­lem. © PATRICK SAUTELET

Avec Nis­san, nous avons vou­lu créer un groupe bina­tio­nal, c’est-à-dire un groupe com­po­sé de deux entre­prises, cha­cune avec son his­toire et cha­cune avec ses forces, ses racines – en France pour l’une, au Japon pour l’autre. Ces deux entre­prises, toutes deux mon­diales, sont déci­dées à tra­vailler ensemble dans un esprit de groupe. Il ne s’a­git donc pas de coopé­rer avec Nis­san comme nous le fai­sons avec un concur­rent tel Gene­ral Motors ou PSA. Notre but est de vrai­ment tra­vailler ensemble dans un esprit de groupe, cepen­dant fidèle à ses deux racines. C’est pour­quoi je pense que nous par­vien­drons à gran­dir ensemble : l’am­bi­tion de l’Al­liance est la crois­sance rentable.

Notre enga­ge­ment dans la firme Sam­sung est d’une tout autre nature. La Corée est un pays où les construc­teurs étran­gers ne vendent pas beau­coup d’au­to­mo­biles, 1 % du mar­ché y est une belle per­for­mance… Aus­si, l’ac­qui­si­tion de Sam­sung est pour Renault une oppor­tu­ni­té de deve­nir un acteur majeur du mar­ché coréen, qui est un des grands mar­chés du monde (plus d’un mil­lion de véhi­cules). Pour nous, il s’a­git d’a­bord de rame­ner Sam­sung à l’é­qui­libre en lui don­nant une place majeure sur ce mar­ché, à l’ins­tar de Dae­woo et Hyun­dai. Cet objec­tif atteint, nous pour­rons tra­vailler à aller au-delà.

Mais chaque chose en son temps. Le pre­mier véhi­cule qui vien­dra com­plé­ter l’ac­tuelle SM5 sera pro­ba­ble­ment déri­vé de la gamme Nis­san, et sera une voi­ture de taille moyenne. Par la suite, nous n’a­vons pas encore défi­ni quels véhi­cules seraient ven­dus sous la marque Sam­sung, mais il est évident qu’ils seront issus des plates-formes com­munes Renault-Nissan.

Enfin, nous avons aus­si acquis Dacia. Cette entre­prise rou­maine avec laquelle Renault a des liens très anciens doit être le pôle de déve­lop­pe­ment d’une marque auto­nome dans le cadre du groupe. C’est un pro­jet auquel je tiens par­ti­cu­liè­re­ment : en effet, les 34 des habi­tants de la pla­nète vivent dans un pays où on n’a pas les moyens de s’of­frir une voi­ture, sauf si on est vrai­ment très riche. Je pense que la voca­tion de Renault – à tra­vers la marque Dacia – est d’être capable de four­nir dans tous ces pays des voi­tures bon mar­ché, modernes, fiables et solides.

Tel est l’ob­jec­tif de la voi­ture à 5 000 euros. C’est un rude défi tech­no­lo­gique ! Il s’a­git main­te­nant de trou­ver des solu­tions tech­niques qui asso­cient fia­bi­li­té et dura­bi­li­té, et il nous faut aus­si trou­ver en Rou­ma­nie des four­nis­seurs qui seront capables de faire cette voi­ture à 5 000 euros avec nous. Nous avan­çons dans ce domaine, mais il nous reste beau­coup de tra­vail : cela pren­dra trois ou quatre ans sans doute. Je suis abso­lu­ment convain­cu que nous réus­si­rons et que, si nous sommes les pre­miers à le faire – et nous sommes bien par­tis pour cela -, nous aurons un avan­tage sur les autres constructeurs.

Ces nou­veaux véhi­cules Dacia fiables et modernes, mais peu oné­reux, ne ver­ront pas le jour avant la fin 2003. D’i­ci là, Dacia doit tra­vailler à amé­lio­rer la qua­li­té de ses voi­tures actuelles tout en remet­tant à niveau son outil indus­triel car on ne fait pas de la qua­li­té avec un outil péri­mé. De plus, nous devons mieux for­mer et mieux orga­ni­ser ses res­sources humaines. Il y a donc un énorme tra­vail à four­nir pour remettre à niveau une entre­prise qui n’a­vait pra­ti­que­ment pas évo­lué depuis trois décen­nies : nous avons pour ain­si dire trois ans pour rat­tra­per trente ans !

Je tiens à ce que, par­tout dans le monde, une Renault soit une Renault. Si on enle­vait à une Renault des équi­pe­ments impor­tants, ou si l’on dégra­dait les fon­da­men­taux qui font une Renault, on com­met­trait une faute lourde. Au contraire, Renault doit s’af­fir­mer dans le monde entier comme ayant un seul stan­dard de qua­li­té, un seul stan­dard de pres­ta­tions. C’est pour­quoi il est impor­tant de com­plé­ter la marque Renault par une marque qui, tout en étant irré­pro­chable en fia­bi­li­té, pro­pose des pro­duits moins chers : c’est la rai­son de fond pour laquelle j’ai déci­dé d’ac­qué­rir Dacia.

Automobile Samsung SM5.
Sam­sung SM5.  © RENAULT

Par ailleurs – der­nière » grande manœuvre » stra­té­gique récente – nous avons signé avec le groupe Vol­vo un impor­tant accord concer­nant la pro­duc­tion des camions. Cepen­dant, il faut rap­pe­ler qu’il n’est pas encore effec­tif, puisque l’ac­cord Renault-Vol­vo néces­site l’ap­pro­ba­tion des auto­ri­tés euro­péennes et amé­ri­caines : pour l’ins­tant, Renault détient donc tou­jours 100 % de Renault V.I., et ceci pour­rait durer jus­qu’à la fin de l’an­née, peut-être même au-delà.

Mais demain, si Renault entre dans le capi­tal d’AB Vol­vo, qui est la socié­té mère du groupe Vol­vo, il y aura dans ce groupe une filiale Renault V.I. et une filiale Mack, comme il y a déjà une filiale camions et bien d’autres socié­tés car AB Vol­vo est un grand groupe diver­si­fié. En pre­nant 20 % de son capi­tal en échange de RVI, Renault n’a pas voca­tion à en être le mana­ger. Nous serons, d’une part, le par­te­naire asso­cié au déve­lop­pe­ment d’AB Vol­vo en géné­ral et au métier du poids lourd en par­ti­cu­lier, dont je pense qu’il aura un bel ave­nir. D’autre part, nous serons les garants de l’ac­cord Renault-Vol­vo pour veiller à une totale équi­té de trai­te­ment à l’é­gard des per­son­nels appar­te­nant aux trois filiales pro­duc­trices de camions : RVI, Mack et Volvo.

Si les rai­sons de fond qui nous ont conduits à inté­grer RVI et Mack au groupe Vol­vo ne sont pas dif­fé­rentes de celles qui pro­voquent les concen­tra­tions dans l’au­to­mo­bile – atteindre des volumes de pro­duc­tion éle­vés et bâtir un groupe mul­ti­marques capable de s’im­po­ser dans un mar­ché mon­dial – en revanche, notre stra­té­gie opé­ra­tion­nelle dans le camion est dif­fé­rente de celle menée dans l’au­to­mo­bile, dans la mesure où Renault n’as­su­me­ra pas direc­te­ment la conduite des opé­ra­tions dans ce secteur.

Cer­tains ont pen­sé – à tort – que cet accord avec Vol­vo avait pour objet de nous désen­ga­ger du sec­teur des camions. En réa­li­té, c’est l’in­verse, car avec 20 % du capi­tal d’AB Vol­vo et le sta­tut d’ac­tion­naire de réfé­rence, nous aurons les moyens d’exer­cer véri­ta­ble­ment une posi­tion de par­te­naire d’un des plus grands pro­duc­teurs mon­diaux de camions.

Construire et consolider

Pour résu­mer ce pano­ra­ma de la stra­té­gie de déve­lop­pe­ment de Renault et de sa stra­té­gie de déploie­ment des marques, je sou­li­gne­rai que Nis­san et Renault sont deux marques mon­diales : en consé­quence, pour nos clients, il faut que ce soit deux marques très dif­fé­rentes et sur­tout concur­rentes, sur les mêmes ter­ri­toires. Il n’y a pas d’é­cart de prix ou de qua­li­té entre une Nis­san et une Renault : il y a une per­cep­tion et une concep­tion de l’au­to­mo­bile dif­fé­rentes, avec une culture différente.

En revanche, pour Dacia et Sam­sung, il s’a­git d’autre chose : ces marques opèrent sur des mar­chés où Renault et Nis­san ne sont pas des acteurs majeurs. En Corée, les ventes annuelles de Renault culminent à… quelques cen­taines de véhi­cules ! Dans les pays en déve­lop­pe­ment, cer­taines per­sonnes aisées pour­ront s’a­che­ter des Renault, mais la plu­part des gens achè­te­ront des voi­tures moins chères, comme la voi­ture à 5 000 euros, donc une Dacia. Ain­si, Dacia et Sam­sung nous per­mettent d’être pré­sents sur des mar­chés où nous ne pou­vons pas réa­li­ser de bons scores avec nos marques mondiales.

Nous avons le goût de l’ex­ploit : en témoignent nos six titres mon­diaux en For­mule 1, et un retour pro­gram­mé en 2002 avec une écu­rie aux cou­leurs de Renault, à la fois construc­teur de mono­places et moto­riste. Mais je pense que, main­te­nant, nous avons éta­bli des points d’an­crage suf­fi­sam­ment nom­breux dans le monde. Pour l’a­ve­nir, il s’a­git donc de construire là où nous avons » plan­té nos drapeaux « .

Nous avons eu rai­son d’al­ler en Corée, mais il faut main­te­nant trans­for­mer Sam­sung en une affaire ren­table. C’é­tait bien d’al­ler en Rou­ma­nie mais il faut redres­ser et mettre à niveau Dacia. Nous avons inves­ti mas­si­ve­ment au Bré­sil, mais il faut y gagner de l’argent… Les jalons sont posés, il faut désor­mais construire et – plu­tôt que de cher­cher à étendre encore davan­tage notre ter­ri­toire – nous allons y consa­crer toutes nos forces en fon­dant notre déve­lop­pe­ment sur l’in­no­va­tion, mise au ser­vice d’une crois­sance rentable.

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