Le colonel Martin raconte sainte Barbe.

La Sainte-Barbe

Dossier : ExpressionsMagazine N°571 Janvier 2002Par Marcel RAMA (41)

Le 4 décem­bre, l’École n’a pas fail­li à la tra­di­tion et, pour fêter la Sainte-Barbe, le colonel Dominique Mar­tin, artilleur, directeur de la for­ma­tion humaine et mil­i­taire, chef de corps, a bien fait les choses.

Étaient con­viés au Salon d’honneur l’encadrement mil­i­taire de l’École mais aus­si des représen­tants des direc­tions et ser­vices civils, du corps enseignant, des lab­o­ra­toires et des élèves ain­si que l’A.X. et la Fondation.

Dis­cours très sym­pa­thique d’accueil du colonel Mar­tin avec évo­ca­tion de la vie de sainte Barbe, patronne des artilleurs, des sapeurs, des canon­niers et mécani­ciens marins, des mineurs, des ouvri­ers du bâti­ment et des travaux publics. Il y en a plusieurs ver­sions – celle-ci se ter­mine par une mag­nifique explo­sion. Elle a donc toute notre adhésion.

Puis événe­ment inat­ten­du : un canon de 75 attelé à 6 superbes chevaux, avec 3 cav­a­liers et 3 ser­vants com­mandés par un offici­er lui-même mon­té, tous en uni­forme bleu hori­zon de la Pre­mière Guerre mon­di­ale, est arrivé dans la cour d’honneur et a été mis à feu par le général de Nomazy sur­pris mais apparem­ment ravi de cette expéri­ence inhab­ituelle sur les avions de chasse.

Retour au Salon d’honneur. Déli­cieux déje­uner-cock­tail. Inter­mèdes musi­caux don­nés par la pro­mo­tion 2000 : Rémi Jacquot, basse, accom­pa­g­né au piano par Max­im­i­lien Porti­er, nous a chan­té un air de Mozart, puis un air de Ver­di. Puis Anne Osdoit et Flo­ri­ane Torchin nous ont joué au piano à qua­tre mains deux dans­es hon­grois­es de Brahms. Excel­lentes inter­pré­ta­tions de ces qua­tre jeunes cama­rades chaleureuse­ment applaud­is et à qui vont toutes nos félicitations.

Bra­vo, mon Colonel, d’avoir ain­si digne­ment fêté la Sainte-Barbe et mer­ci d’y avoir asso­cié l’A.X. et la Fondation.


Le colonel Mar­tin racon­te sainte Barbe. 
© P. LAVIALLE — ÉCOLE POLYTECHNIQUE

Sainte Barbe

Un cer­tain Alyp­ius, père de la sainte, était devenu pen­dant son ser­vice mil­i­taire l’ami d’un fakir renom­mé qui lui apprit les mer­veilleux secrets de l’usage du naphte et du salpêtre ; de la même source il apprit aus­si la pré­pa­ra­tion des feux de Bengale.
À son retour dans sa ville natale d’Hippone, Alyp­ius employa toute son exis­tence à l’étude de la chimie. Bar­bara reçut une édu­ca­tion libérale et s’intéressa si vive­ment aux recherch­es de son père que celui-ci et sa fille décou­vrirent ensem­ble un explosif d’une extrême puissance.
La beauté de Bar­bara atti­rait les pré­ten­dants mais elle les repous­sa tous et entra au cou­vent de Sainte-Per­pétue fondé par saint Augustin.
L’Afrique était alors une proie prop­ice aux inva­sions et, un soir d’été de l’année 430, les Van­dales arrivèrent sous les murs d’Hippone. Alyp­ius, en cette occa­sion, enjoignit à Bar­bara de quit­ter son cou­vent et de venir aider à la défense de la ville.
Mal­heureuse­ment Alyp­ius fut tué par une flèche et Bar­bara, restant seule à pos­séder les secrets décou­verts, con­tin­ua l’héroïque combat.
Pen­dant qua­torze mois les attaques enne­mies furent stop­pées par l’usage de ses feux de Ben­gale et par des globes de feu cat­a­pultés dans le camp adverse.
Mal­gré cette défense dés­espérée, les attaquants finirent par pren­dre la ville et, assoif­fés de vengeance, ils se pré­cip­itèrent sur le cou­vent où Bar­bara était ren­trée au moment où la ville allait se rendre.
La sainte guer­rière, qui s’était pré­parée à un dan­ger de cette sorte, avait accu­mulé des explosifs dans un des couloirs souter­rains du cou­vent. Au moment cru­cial, on enten­dit un bruit assour­dis­sant tan­dis que vain­queurs et vain­cus étaient engloutis sous les pier­res du couvent.
Ain­si la sainte et ses com­pagnes avaient échap­pé aux out­rages des sol­dats licencieux.
Le canon de la Sainte Barbe

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