La représentation des experts judiciaires

Dossier : Juges - Experts - CitoyensMagazine N°610 Décembre 2005Par : Alain MARTIN (67), expert agréé par la Cour de cassation, président de la Compagnie nationale des ingénieurs diplômés experts près les cours d’appel (CNIDECA)

Les Compagnies de l’ordre judiciaire

Les experts se sont d’a­bord regrou­pés en fonc­tion des ins­ti­tu­tions qui les ont agréés ou ins­crits sur des listes officielles.

Ain­si les experts ins­crits sur les listes arrê­tées par cha­cune des 35 cours d’ap­pel se sont regrou­pés en com­pa­gnies dites » ratione loci » et les experts agréés par la Cour de cas­sa­tion se sont-ils regrou­pés au sein de la » Com­pa­gnie des experts agréés par la Cour de cassation « .

Dans les res­sorts des cours d’ap­pel d’Aix-en-Pro­vence et de Paris où les experts sont très nom­breux, ils ont consti­tué des com­pa­gnies par spé­cia­li­tés tech­niques qui se sont elles-mêmes regrou­pées en Unions de com­pa­gnies. Il y a donc une Union des com­pa­gnies d’ex­perts près la cour d’ap­pel de Paris (UCECAP) et une Union des com­pa­gnies d’ex­perts près la cour d’ap­pel d’Aix-en-Pro­vence (UCECAAP).

La voca­tion de ces com­pa­gnies ou de ces unions est de repré­sen­ter les experts auprès des ins­ti­tu­tions qui les ont reconnus.

La loi du 11 février 2004 ayant pré­vu une obli­ga­tion de for­ma­tion per­ma­nente des experts, la res­pon­sa­bi­li­té de l’or­ga­ni­sa­tion de cette for­ma­tion incombe à ces com­pa­gnies et unions.

La loi a, en outre, pré­vu que, pour le renou­vel­le­ment de l’ins­crip­tion des experts, les com­pa­gnies seraient consul­tées et que ce seraient elles qui pro­po­se­raient aux chefs de Cour les noms d’ex­perts qui pour­raient par­ti­ci­per aux déli­bé­ra­tions des com­mis­sions créées à cet effet.

Les Compagnies nationales

Ces com­pa­gnies regroupent, au niveau natio­nal, des experts d’une même spécialité.

Ain­si les experts appar­te­nant à un ordre se sont-ils regrou­pés en com­pa­gnies natio­nales ; on retrouve donc des com­pa­gnies dont les membres ont des com­pé­tences pré­cises et défi­nies, com­pa­gnies natio­nales d’ex­perts méde­cins, comp­tables, ou architectes…

D’autres spé­cia­li­tés se sont regrou­pées par affi­ni­tés, comme les chi­mistes, les finan­ciers, les ges­tion­naires, les infor­ma­ti­ciens, etc. Les ingé­nieurs diplô­més ne sont pas en reste puis­qu’ils ont consti­tué la » Com­pa­gnie natio­nale des ingé­nieurs diplô­més experts près les cours d’ap­pel et les juri­dic­tions admi­nis­tra­tives » (CNIDECA).

Le titre d’in­gé­nieur n’é­tant pas pro­té­gé, il est appa­ru néces­saire de pré­ci­ser que seuls les ingé­nieurs diplô­més ou pré­sen­tant des pro­fils équi­va­lents pou­vaient y adhérer.

Les X experts sont natu­rel­le­ment invi­tés à adhé­rer à cette com­pa­gnie dont les membres sont répar­tis en deux col­lèges, l’in­dus­trie et le bâtiment.

La voca­tion de ces com­pa­gnies natio­nales est de garan­tir le niveau d’in­for­ma­tion de leurs membres sur les pro­blèmes d’ac­tua­li­té au moyen de réunions internes et de col­loques plus ouverts régu­liè­re­ment organisés.

L’in­té­rêt des annuaires des com­pa­gnies natio­nales est de per­mettre aux magis­trats (et aux avo­cats) de connaître par spé­cia­li­té l’en­semble des experts, quel que soit le res­sort auquel ils appar­tiennent et sur tout le ter­ri­toire fran­çais. Seuls, en fait, ces annuaires le permettent.

Les Compagnies de l’ordre administratif

Les textes régis­sant l’ordre admi­nis­tra­tif pré­sentent la par­ti­cu­la­ri­té, contrai­re­ment à ce qui est pres­crit pour l’ordre judi­ciaire, de per­mettre non seule­ment aux sept cours admi­nis­tra­tives d’ap­pel mais aus­si aux tri­bu­naux admi­nis­tra­tifs d’é­ta­blir une liste d’ex­perts auprès de leurs juridictions.

À ce jour seules deux cours admi­nis­tra­tives d’ap­pel (Paris et Mar­seille) et quelques tri­bu­naux admi­nis­tra­tifs (Mar­seille et Nice par exemple) ont éta­bli des listes d’ex­perts et le juge admi­nis­tra­tif choi­sit le plus sou­vent les experts dont il a besoin sur ces listes ou celles de l’ordre judiciaire.

Ces experts se sont éga­le­ment regrou­pés en com­pa­gnies dont la voca­tion est la même que celle des com­pa­gnies » ratione loci » de l’ordre judi­ciaire et la CNIDECA admet par­mi ses membres les experts ins­crits sur une liste d’une juri­dic­tion admi­nis­tra­tive au même titre que s’ils sont ins­crits près une cour d’appel.

La Fédération nationale des compagnies d’experts inscrits près les juridictions judiciaires et administratives (FNCEJ)

La Fédé­ra­tion, enfin, a été créée pour réunir l’en­semble de toutes ces compagnies.

Sa voca­tion est, essen­tiel­le­ment, de repré­sen­ter les experts auprès de la Chan­cel­le­rie, et ain­si de par­ti­ci­per à la rédac­tion et aux actua­li­sa­tions néces­saires des textes, lois et décrets, rela­tifs à l’or­ga­ni­sa­tion du corps des experts ins­crits et à la qua­li­té de leurs prestations.

La CNIDECA est membre de la Fédé­ra­tion natio­nale et le pré­sident actuel de la FNCEJ comme son dau­phin en sont issus. 

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