La légion étrangère et la Guerre d’Algérie 1954 – 1962

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°693 Mars 2014Par : Jean BALAZUC (56)Rédacteur : Claude DÉTOURNÉ (56)Editeur : Éditions Soteca – 2012 - 48-50, boulevard Sénard, 92210 Saint-Cloud – legionetrangere [at] hommell.com

Jean Bala­zuc signe là un ouvrage de réfé­rence sur la Légion étran­gère, de ses ori­gines jusqu’à nos jours. Algé­rie et Légion sont indis­so­ciables tant leur his­toire est imbri­quée. C’est en Algé­rie qu’est née la Légion, c’est en Algé­rie et plus lar­ge­ment au Magh­reb qu’elle écri­ra par­mi les plus belles pages de son his­toire, mais aus­si qu’elle paie­ra un lourd tri­but, d’abord lors de la conquête du ter­ri­toire, puis dans la paci­fi­ca­tion face aux diverses rebel­lions aux­quelles la France s’est long­temps heurtée.

Après l’évocation des mul­tiples théâtres de com­bats sur les­quels la Légion s’est illus­trée dans le monde, l’auteur se foca­lise sur la période 1954–1962 durant laquelle la Légion étran­gère s’est bat­tue en Algé­rie, seule ou aux côtés d’autres uni­tés de l’Armée fran­çaise, pour pro­té­ger les popu­la­tions civiles, main­te­nir l’ordre et com­battre les mou­ve­ments indé­pen­dan­tistes algé­riens qui, dès 1956, ont pu dis­po­ser de bases arrière au Maroc et en Tuni­sie deve­nus indépendants.

De très fac­tuel au départ, le récit s’émaille de consi­dé­ra­tions plus poli­tiques au fur et à mesure que l’on s’approche de la période où fina­le­ment, après de mul­tiples évé­ne­ments san­glants et d’âpres négo­cia­tions, le FLN choi­si­ra la solu­tion de la sépa­ra­tion de la France par­mi celles qui lui étaient pro­po­sées. Le der­nier légion­naire quit­te­ra Mers-el-Kébir en 1967, mais la Légion étran­gère demeure et s’est depuis à nou­veau illus­trée par sa bra­voure sur de mul­tiples points chauds du globe.

Pour qui­conque s’intéresse à l’histoire de la Légion étran­gère par­tout dans le monde, mais spé­cia­le­ment en Algé­rie, le livre de Jean Bala­zuc est une mine de ren­sei­gne­ments et de détails en tout genre. D’écriture chro­no­lo­gique il faci­lite gran­de­ment la recherche d’événements, pour peu qu’on ait une idée approxi­ma­tive de la date. Par ailleurs, l’ouvrage est illus­tré de cartes, de pho­to­gra­phies, de bio­gra­phies et éga­le­ment de nom­breux docu­ments don­nant des pré­ci­sions sur l’habillement et l’armement des légionnaires.

Enfin, il évoque pudi­que­ment dans quel état d’esprit, allant de l’euphorie au désar­roi et à la dés­illu­sion, les légion­naires et leurs chefs ont vécu l’ensemble des évé­ne­ments qui ont secoué l’Algérie juste avant son indépendance.

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BEILLET Jeanrépondre
25 septembre 2018 à 12 h 11 min

la 6e demi bri­gade
Pour avoir par­ta­gé pen­dant 6 mois la vie de cette demi bri­gade venue sécu­ri­ser le sec­teur où j’é­tais en tant qu’ap­pe­lé, j’ai pu appré­cier les valeurs de cama­ra­de­rie de ces hommes for­ma­tés pour être des com­bat­tants capables d’al­ler jus­qu’au sacri­fice de leur vie pour assu­rer la mis­sion qui leur est confiée. Ces légion­naires ont remis de l’ordre dans la Cie à laquelle j’ap­par­te­nais, située à Thiers d’Al­gé­rie (entre Pales­tro et Boui­ra) de sinistre répu­ta­tion. Nous étions deve­nu un objec­tif pour le FLN qui nous atta­quait à chaque moment, ain­si que tous les postes envi­ron­nants. En 1 mois il ont sécu­ri­sé le sec­teur en nous appor­tant leur ami­tié ! Mer­ci à eux !

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