La géo-énergie, un vecteur de la transition énergétique

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Sébastien RENAUD (X92)

Entre­prise à mis­sion, Arverne accé­lère son déve­lop­pe­ment dans le sec­teur de la géo-éner­gie. Lithium, géo­ther­mie, géo-sto­ckage…, le groupe explore toutes les pistes pour accom­pa­gner la tran­si­tion vers des éner­gies non-fos­siles et décar­bo­nées. Ren­contre avec Sébas­tien Renaud (X92), Direc­teur Géné­ral Délé­gué, qui nous en dit plus. 

Au cœur de votre vision pour la transition énergétique, on retrouve la géo-énergie. Pouvez-vous nous rappeler de quoi il s’agit ?

Au sein d’Arverne, nous consi­dé­rons que l’énergie du sous-sol, ou géo-éner­gie, a un rôle impor­tant à jouer dans la tran­si­tion éner­gé­tique et le pas­sage des éner­gies fos­siles vers les éner­gies non-fos­siles. Cette géo-éner­gie peut prendre diverses formes, comme la cha­leur ou la fraî­cheur de l’eau géo­ther­male. Elle concerne aus­si l’extraction de mine­rais via la géo­ther­mie. C’est aus­si le sto­ckage d’hydrogène, de CO₂… 

Cette notion de géo-éner­gie est véri­ta­ble­ment au cœur de l’ADN d’Arverne et de ses filiales : Lithium de France, le lea­der Fran­çais du lithium géo­ther­mal, déte­nue à 62 % ; 2gré (pré­cé­dem­ment Géo­Rhin), en charge du déve­lop­pe­ment de la géo­ther­mie ; Arverne Drilling Ser­vices, la filiale en charge des forages pro­fonds ; et Drill­Heat, une socié­té créée en 2022 avec le groupe Eren et la socié­té Accen­ta, qui réa­lise des forages de géo­ther­mie de sur­face pour les bâti­ments. En 2022, nous avons réa­li­sé un chiffre d’affaires de 10,7 mil­lions d’euros avec les 2 socié­tés de forage. 

Aujourd’hui, Arverne est l’acteur déte­nant le plus grand nombre de per­mis d’exploration pour la géo­ther­mie et le lithium en France (plus de 2000 km2 de sur­face), et le plus actif en explo­ra­tion avec la réa­li­sa­tion de 2 cam­pagnes sis­miques en Alsace alors que le pre­mier per­mis a été octroyé il y a 18 mois seulement.

Enfin, au sein de nos équipes, on retrouve de nom­breuses per­sonnes qui ont évo­lué, pen­dant des années, dans l’industrie pétro­lière et gazière. Cette exper­tise unique est une véri­table valeur ajou­tée au ser­vice de la tran­si­tion éner­gé­tique. 

Vous faites aussi partie des rares entreprises dans le domaine de l’énergie à avoir le statut d’entreprise à mission…

En effet ! Et notre rai­son d’être ins­crite dans nos sta­tuts est « par son savoir-faire unique, le groupe Arverne libère le poten­tiel des géo-res­sources et les valo­rise dura­ble­ment pour une tran­si­tion éner­gé­tique prag­ma­tique au ser­vice de la pros­pé­ri­té des territoires ».

Aujourd’hui, le groupe emploie 150 per­sonnes répar­ties sur plu­sieurs sites en France : notre siège social à Pau, à Paris et sa région ain­si qu’en Alsace.

Quelles difficultés rencontrez-vous dans le cadre de vos activités ? 

La géo­ther­mie reste un domaine où les délais d’instruction sont très longs. Aujourd’hui, l’activité redé­marre en France après une pre­mière vague de géo­ther­mie pro­fonde dans les années 80 et 90. La guerre en Ukraine, la crise éner­gé­tique et l’augmentation glo­bale du prix de l’énergie ont contri­bué à mettre sur le devant de la scène cette éner­gie inépui­sable, locale et décar­bo­née dis­po­nible sous nos pieds. 

L’écosystème autour de la géo-éner­gie est encore émergent et doit se struc­tu­rer sur le plan admi­nis­tra­tif, finan­cier, opé­ra­tion­nel, contrac­tuel, mais aus­si humain, car il y a un fort besoin de déve­lop­per les com­pé­tences et les exper­tises dans cette indus­trie. Au-delà des ingé­nieurs, il y a un impor­tant besoin de tech­ni­ciens pour faire la tran­si­tion éner­gé­tique. Les métiers comme le forage souffrent d’un défi­cit d’image et qui peinent à atti­rer, car ils sont sou­vent asso­ciés à des condi­tions de tra­vail dif­fi­ciles. Nous avons un impor­tant enjeu de péda­go­gie et de com­mu­ni­ca­tion pour chan­ger cette image. 

Au regard de son ADN et de ses talents et com­pé­tences en interne, Arverne dis­pose, tou­te­fois, d’une lon­gueur d’avance dans ce sec­teur. Nous avons la pos­si­bi­li­té, aujourd’hui, de tour­ner ces freins en oppor­tu­ni­tés afin d’asseoir notre lea­der­ship dans cette filière. 

Et dans un monde énergétique qui se réinvente, quelle est la valeur ajoutée d’un acteur comme Arverne ?

Sur le mar­ché de la géo-éner­gie, Arverne ambi­tionne de cou­vrir toute la chaîne de valeur, du sous-sol à la com­mer­cia­li­sa­tion. Cette inté­gra­tion de tous les métiers nous per­met d’apporter une véri­table valeur ajou­tée à nos clients. Aujourd’hui, les acteurs qui tra­vaillent sur l’extraction de lithium vont avoir ten­dance à uti­li­ser des tech­niques d’excavation (mines) ou d’évaporation (salars), là où Arverne va avoir recours à des tech­niques d’écoulement de l’eau géo­ther­mal dans les nappes sou­ter­raines, ce qui aura un impact moindre sur le pay­sage et sur l’utilisation de l’eau. Ces tech­niques d’exploitation sont éprou­vées depuis des décen­nies dans l’industrie pétro­lière, notre objec­tif est de les sys­té­ma­ti­ser dans la géothermie.

Quelles sont vos ambitions ? 

Nous sou­hai­tons avoir la pre­mière pro­duc­tion de cha­leur géo­ther­male en 2025 et la pre­mière pro­duc­tion de lithium géo­ther­mal en 2027. 

D’ici 2030, nous avons de fortes ambi­tions de pro­duc­tion de cha­leur verte et de lithium décar­bo­né. On estime que notre pro­duc­tion de lithium géo­ther­mal pour­rait cou­vrir envi­ron 40 % des besoins de la France à hori­zon 2030. Très cen­trés sur la géo­ther­mie en France actuel­le­ment, nous envi­sa­geons d’explorer de nou­velles oppor­tu­ni­tés en Europe sur le moyen terme. 

Quelles carrières pouvez-vous proposer à des ingénieurs ? 

Pour fran­chir le cap du mil­liard d’euros de chiffre d’affaires, nous allons déve­lop­per nos acti­vi­tés opé­ra­tion­nelles de forage, nos pro­jets de cen­trales géo­ther­miques et les uni­tés d’extraction et de trai­te­ment du lithium, mais aus­si tout le volet distribution.

Les ingé­nieurs, hommes et femmes, qui ont une exper­tise dans le domaine de l’extraction, des pro­ces­sus, de la chi­mie et de l’énergie, vont pou­voir tra­vailler sur nos pro­jets. Nous déve­lop­pons aus­si les métiers liés au sous-sol, notam­ment les géos­ciences, la géo­phy­sique, la géo­lo­gie, l’étude de réser­voirs qui jusque-là étaient les exper­tises clé de l’industrie pétro­lière. 

De par notre sta­tut d’entreprise à mis­sion, nos équipes sont for­te­ment enga­gées en faveur de la tran­si­tion éner­gé­tique, mais aus­si sur le plan envi­ron­ne­men­tal. Ce sont des sujets qui attirent les jeunes talents, mais aus­si des cadres et des ingé­nieurs avec une cer­taine expé­rience et qui cherchent à don­ner du sens à leur car­rière. 

Et pour conclure, quelques mots sur votre actualité ? 

Arverne Group s’est intro­duit en bourse sur Euro­next Paris le 19 sep­tembre. Cette opé­ra­tion est une for­mi­dable oppor­tu­ni­té qui va nous per­mettre d’accélérer rapi­de­ment notre crois­sance et bâtir ain­si le futur lea­der fran­çais de la géo­ther­mie et du lithium bas car­bone. Des inves­tis­seurs de renom comme l’Ademe Invest France 2030, Renault Group, Eif­fel Invest­ment Group et le Cré­dit Mutuel Equi­ty, qui croient à notre pro­jet, ont déci­dé de nous accom­pa­gner dans cette aven­ture. Nous en sommes très fiers ! 


Les X d’Arverne group

Arverne Group : 

Sébas­tien Renaud, DGD/deputy CEO (X92) ;

Conseil d’administration : Xavier Cai­tu­co­li, CEO Cres­cen­dix (X91) et Fabrice Dumon­teil, pré­sident de Eif­fel Invest­ment Group (X94).

Lithium de France :

Guillaume Bor­rel (X90), DG/CEO ; 

Laurent Nico­las (X92), direc­teur Assets & Planning ;

Michèle Cyna (X76), admi­nis­tra­trice indépendante.


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