La fabuleuse histoire du nom des poissons

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°670 Décembre 2011Par : Henriette WALTER et Pierre AVENAS (65)Rédacteur : Michel Malherbe (50)

Couverture livre : La fabuleuse histoire du nom des poissons

Je suis encore une fois bluffé par l’érudition de nos duet­tistes de l’étymologie et de la nature qui, après leurs ouvrages sur les mam­mifères et les oiseaux, nous ont con­stru­it un troisième tome d’autant plus remar­quable que son sujet ne sort de l’eau que si c’est un pois­son volant ou celui du pois­son­nier. Cette fois, en tant que Bre­ton ama­teur de coraux vus de la sur­face, je suis dans mon élément.

Pour mon­tr­er que je suis l’homme de la sit­u­a­tion pour cette recen­sion, je ferai deux remar­ques : on aurait pu ajouter qu’aux Antilles le nom du pois­son porc-épic est pois­son armé et je m’étonne que le capelan, qu’on trou­vait jadis séché sur les marchés de Bre­tagne (et vraisem­blable­ment pas ailleurs) porte un nom provençal, même quand il vient d’Islande. Mais quand je lis que ce nom est aus­si celui d’un pois­son de Méditer­ranée, je com­prends mieux.

Revenons à nos mou­tons (ceux des vagues évidem­ment). Même si l’on n’est pas pêcheur (pécheur, nous le sommes tous), on ne peut qu’être pas­sion­né à chaque ligne (je n’ai pas trou­vé un autre mot…). On retrou­ve la baleine de Jonas, qui n’en était pas une, l’hippocampe, qui nav­igue entre réal­ité et mytholo­gie grecque, le pois­son- tor­pille, qui plonge sa vic­time dans la tor­peur, et sait-on que le grondin gronde vraiment ?

J’ai été très sen­si­ble égale­ment à l’ouverture d’esprit des auteurs qui n’hésitent pas à don­ner et à expli­quer les noms des pois­sons dans nos langues de la ban­lieue européenne (anglais, alle­mand, espag­nol, ital­ien…) et même par­fois en japon­ais pour le fugu, en tupi-guarani pour le piran­ha ou en russe pour l’esturgeon. Et l’on trou­ve encore d’autres dimen­sions à cet ouvrage sou­vent ludique : l’histoire des nat­u­ral­istes par exem­ple, d’Aristote à Cuvi­er en pas­sant par le suc­cesseur de Buf­fon, Lacépède, dont l’éclectisme est tout sim­ple­ment confondant.

Je me félicite de la sta­bil­ité du tan­dem for­mé par notre cama­rade Ave­nas et la célèbre lin­guiste Hen­ri­ette Wal­ter. C’est la promesse d’autres pas­sion­nants ouvrages et un mod­èle pour les jeunes qui ignorent que le temps apporte la fécondité.

Rap­pel : L’étonnante his­toire des noms des mam­mifères et La mys­térieuse his­toire du nom des oiseaux d’Henriette Wal­ter et Pierre Ave­nas (Robert Laf­font, 2003 et 2007).

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