décarbonation dans l'industrie

« La décarbonation est désormais le principal sujet du PDG et des actionnaires »

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°775 Mai 2022
Par Pierre GERMAIN (89)
Par Alexandre BOUCHET

Alors que la France s’est fixée comme objec­tif la neu­tral­ité car­bone à hori­zon 2050, plus que jamais dans l’industrie, la décar­bon­a­tion est au cœur de toutes les préoc­cu­pa­tions. Dans cette démarche, E‑CUBE se posi­tionne comme le parte­naire des entre­pris­es et des indus­tries afin de relever ce défi struc­turant. Expli­ca­tions des deux cofon­da­teurs, Pierre Ger­main (89) et Alexan­dre Bouchet.

La décarbonation est un véritable défi pour l’industrie. Pourriez-vous préciser la nature de ces défis ?

La décar­bon­a­tion des activ­ités indus­trielles, en par­ti­c­uli­er des plus éner­go-inten­sives, con­stitue un fac­teur struc­turant de la réus­site de la tran­si­tion énergé­tique et envi­ron­nemen­tale (TEE) engagée par l’ensemble des économies. Pour la France, l’industrie représente actuelle­ment près de 20 % des émis­sions de gaz à effet de serre et elle est par­ti­c­ulière­ment appelée à con­tribuer à l’effort pour attein­dre l’objectif fixé de neu­tral­ité car­bone en 2050. Comme l’indique la Stratégie nationale bas car­bone (SNBC), il revient à l’industrie de réduire de 81 % ses émis­sions de gaz à effet de serre d’ici 2050 par rap­port à leur niveau de 2015. 

Cet objec­tif doit se traduire par des investisse­ments lourds vers de nou­veaux équipements ou procédés, pour per­me­t­tre une meilleure effi­cac­ité énergé­tique, chang­er de mix d’approvisionnement énergé­tique et matière et, plus large­ment, innover en ter­mes de procédés et de pro­duits – ce qui implique de forts enjeux à la fois tech­niques, financiers et économiques ou encore de con­duite du changement.

“La décarbonation des activités industrielles doit pour autant se distinguer d’une simple mise en conformité de l’industrie vis-à-vis de l’Accord de Paris.”

Nous par­lons de verdir la con­som­ma­tion d’électricité en con­trac­tu­al­isant des con­trats long terme avec des parcs de pro­duc­tion d’énergie renou­ve­lable, d’adopter de nou­veaux vecteurs énergé­tiques tels que l’hydrogène vert en mod­i­fi­ant cer­tains procédés, de choisir des équipements non totale­ment matures comme l’électrification de fours à haute tem­péra­ture, de financer des niveaux d’investissement très sig­ni­fi­cat­ifs avec des TRI ou des approches de ges­tion des risques non com­pat­i­bles avec les pra­tiques indus­trielles actuelles et néces­si­tant donc des mon­tages ayant recours à l’aide publique, au trans­fert de CAPEX vers des OPEX, etc.

La décar­bon­a­tion des activ­ités indus­trielles doit pour autant se dis­tinguer d’une sim­ple mise en con­for­mité de l’industrie vis-à-vis de l’Accord de Paris, pour devenir un instru­ment priv­ilégié à la fois de sa mod­erni­sa­tion et de sa dif­féren­ci­a­tion. Dans un con­texte où elle est frag­ilisée, notam­ment du fait d’une con­cur­rence inter­na­tionale tou­jours plus vive, mais aus­si d’une crise énergé­tique qui pour­rait dur­er, la décar­bon­a­tion est l’occasion pour les indus­triels de réfléchir en pro­fondeur aux impacts du change­ment cli­ma­tique sur la stratégie de l’entreprise. La maîtrise des risques et l’identification des nou­velles oppor­tu­nités ouvertes par la décar­bon­a­tion sont ain­si au cœur des con­di­tions de la per­for­mance et de la péren­nité de l’industrie française, aujourd’hui et à plus long terme. 

Pouvez-vous nous en dire plus sur les opportunités que représentent la décarbonation dans l’industrie ?

Au cours de ces dix dernières années, nous avons eu l’occasion de tra­vailler sur des enjeux de décar­bon­a­tion pour le compte d’acteurs des secteurs de la chimie, des matéri­aux de con­struc­tion, de la ver­rerie, de l’aéronautique, de l’agroalimentaire, du trans­port ou de l’énergie.

“L’enjeu climat est également l’occasion de profiter de la dynamique des filières privilégiées de la TEE pour redéployer ses forces commerciales ou son outil industriel vers d’autres marchés.”

Dans cha­cun de ces secteurs, nous avons tra­vail­lé avec les direc­tions générales sur des sujets d’éco-conception, de refonte de la stratégie indus­trielle et de la sup­ply chain, d’effet d’aubaine pour accélér­er un cycle de réin­vestisse­ment, d’évolution du mod­èle client-four­nisseur avec la mise en place de con­trat long terme ou d’investissements com­muns. Autant de sujets per­me­t­tant de ren­forcer le mod­èle d’affaires des indus­triels ou d’apporter un fac­teur de com­péti­tiv­ité. L’enjeu cli­mat est égale­ment l’occasion de prof­iter de la dynamique des fil­ières priv­ilégiées de la TEE pour redé­ploy­er ses forces com­mer­ciales ou son out­il indus­triel vers d’autres marchés. La décar­bon­a­tion est désor­mais le prin­ci­pal sujet du PDG et des actionnaires.

Dans ce cadre quel est le positionnement d’E‑CUBE ? Quelles sont les offres que vous proposez à vos clients ?

E‑CUBE est un cab­i­net de con­seil en stratégie com­posé d’experts de l’énergie, du trans­port et de la décar­bon­a­tion. Nous accom­pa­gnons les direc­tions générales sur deux ques­tions essen­tielles pour les indus­triels : « Quels sont les impacts du change­ment cli­ma­tique et de la TEE sur ma stratégie, mes pro­duits, mon mod­èle d’affaires, mes choix en ter­mes de sourc­ing, de sup­ply chain et de poli­tique indus­trielle… ? » et « Dans le cadre de ma con­tri­bu­tion au respect de l’Accord de Paris, quelle ambi­tion de décar­bon­a­tion de mes activ­ités dois-je me don­ner ? Quels scopes cou­vrir (1, 2 et 3) ? Com­ment dois-je m’y pren­dre pour attein­dre cette ambi­tion ? ». Nous allons du diag­nos­tic jusqu’au développe­ment d’un plan d’actions et la mise en place d’une gou­ver­nance en pas­sant par le développe­ment d’une ambi­tion portée par la direc­tion générale. 

Quels sont les avantages de l’offre E‑CUBE ?

Le fac­teur dif­féren­ciant de l’offre E‑CUBE est bien évidem­ment le ren­force­ment du lien entre stratégie d’entreprise et enjeu cli­mat qui nous per­met d’aligner tous les niveaux de man­age­ment d’une entre­prise. Nous met­tons à dis­po­si­tion des indus­triels qui nous font con­fi­ance une exper­tise des enjeux et des scé­nar­ios énergé­tiques et cli­ma­tiques sur plus d’une cinquan­taine de pays ; une con­nais­sance des solu­tions d’approvisionnement énergé­tique ou de trans­port bas car­bone, des actions d’efficacité énergé­tique à priv­ilégi­er d’un con­texte géo­graphique à un autre compte tenu du cadre régle­men­taire ou fis­cal en vigueur. Nos travaux reposent sur une approche ana­ly­tique des enjeux d’investissement notam­ment, des mod­èles tech­ni­coé­conomiques per­me­t­tant de se pro­jeter dans des con­textes d’évolution de prix énergé­tiques et car­bone incertains. 

Nous appor­tons une aide à la déci­sion sur un enjeu qui reste com­plexe à appréhen­der par les industriels.


En bref

Créée en 2009 par Pierre Ger­main (X‑Mines) et Alexan­dre Bouchet (IEP Paris), E‑CUBE com­prend aujourd’hui cinquante con­sul­tants. Depuis dix ans, la société a réal­isé plus de 700 pro­jets pour le compte des direc­tions générales de grands groupes et d’ETI. E‑CUBE se posi­tionne depuis sa créa­tion comme un précurseur de l’adaptation des straté­gies d’entreprise à l’enjeu cli­mat et à la tran­si­tion énergé­tique et environnementale.

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