La Commune et l’officier

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°603 Mars 2005Par : Gilbert MaureyRédacteur : JR

La Com­mune de Paris ne dure que du 18 mars au 28 mai 1871, mais elle laisse une trace durable dans l’histoire, attestée par l’intérêt qu’elle sus­cite encore. Dernière révo­lu­tion parisi­enne, une des plus sanglantes aus­si, elle éclate après la défaite de 1871, mal accep­tée par les Parisiens, dans un cli­mat d’inégalités sociales.

Par­mi ses dirigeants, Louis-Nathaniel Rossel, né en 1844 (X 1862) et offici­er du Génie, occupe une place sin­gulière. Issu d’une famille bour­geoise protes­tante, réformiste mod­éré, sa par­tic­i­pa­tion à un mou­ve­ment révo­lu­tion­naire peut sur­pren­dre. Ce farouche par­ti­san de la lutte à out­rance n’a pu se résign­er à l’armistice. Quand survient l’insurrection parisi­enne, son patri­o­tisme le con­duit à s’y ral­li­er, dans la per­spec­tive d’une reprise de la guerre con­tre l’Empire allemand.

Vite détrompé à ce sujet, il con­state les faib­less­es et les insuff­i­sances de la Com­mune qu’il per­siste à servir, ayant choisi son par­ti. Chef d’état-major puis délégué à la Guerre, il tente d’organiser mil­i­taire­ment les fédérés de la Garde nationale, puis avec d’autres, de sub­stituer un pou­voir fort à celui en place.

Ayant échoué, il se retire des affaires le 10 mai, mais curieuse­ment reste à Paris même après la chute de la Commune.

Arrêté, il est jugé, par une cour mar­tiale qui, sous des apparences légales, con­tourne la loi afin de con­damn­er à mort le seul offici­er d’active à avoir joué un rôle pen­dant la Com­mune. Il est fusil­lé pour l’exemple le 28 novem­bre 1871.

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