La coconstruction des systèmes d’information sur les interactions société-biodiversité

Dossier : Environnement : comprendre et agirMagazine N°637 Septembre 2008Par Harold LEVREL

De plus en plus de ges­tion­naires et de sci­en­tifiques, tra­vail­lant sur la ques­tion des ressources naturelles com­munes, en appel­lent à la mise en place de sys­tèmes de coges­tion adap­ta­tive (Dietz et al., 2003 ; Ols­son et al., 2004).

REPÈRES
La seule dif­férence entre la ges­tion adap­ta­tive et la coges­tion adap­ta­tive est que le prin­ci­pal prob­lème d’incertitude à traiter dans le sec­ond cas ne con­cerne pas les inter­ac­tions écologiques mais les inter­ac­tions sociales.

Com­mu­nautés de pra­tiques et com­mu­nautés d’intérêt
« Com­mu­ni­ties of prac­tice are made-up of prac­ti­tion­ers who work as a com­mu­ni­ty in a cer­tain domain doing the sim­i­lar work. »
(Arias and Fis­ch­er, 2000, p. 567)

« Com­mu­ni­ties of inter­est are groups sim­i­lar to com­mu­ni­ties of prac­tice, but from dif­fer­ent back­grounds com­ing togeth­er to solve a par­tic­u­lar (design) prob­lem of com­mon concern. »
(Arias and Fis­ch­er, 2000, p. 568)

Cette coges­tion adap­ta­tive est fondée sur l’idée que, dans un con­texte de grande com­plex­ité et d’in­cer­ti­tude, il est néces­saire d’adopter une approche mod­este d’ap­pren­tis­sage col­lec­tif, ancrée locale­ment, qui per­met de tester des mesures de ges­tion prenant en compte les con­séquences économiques, écologiques et sociales. La cocon­struc­tion des out­ils d’in­for­ma­tion sur les inter­ac­tions société-bio­di­ver­sité répond à l’ob­jec­tif de coges­tion adap­ta­tive de celles-ci. La cocon­struc­tion appa­raît ain­si sou­vent comme le ” pen­dant tech­nique ” de la coges­tion adap­ta­tive. L’ob­jec­tif est d’in­té­gr­er dif­férentes ” com­mu­nautés de pra­tiques ” dans la mise en place d’un sys­tème d’in­for­ma­tion, qui représen­terait dès lors un ” objet fron­tière ” (appelé aus­si out­il de médi­a­tion), en vue de faire émerg­er une ” com­mu­nauté d’in­térêt ” autour de la ges­tion de ressources communes. 

Un fort enthousiasme

Cette approche qui pro­pose ” une nou­velle manière de faire de la sci­ence ” est portée par un fort ent­hou­si­asme qui s’ex­plique facile­ment. La cocon­struc­tion des sys­tèmes d’in­for­ma­tion sur les inter­ac­tions société-bio­di­ver­sité appa­raît aujour­d’hui comme un moyen et une fin pour mieux gér­er ces dernières.

Objets fron­tières
Les ” objets fron­tières ” sont des objets qui ” habitent ” plusieurs com­mu­nautés de pra­tiques et sat­is­font les besoins infor­ma­tion­nels de cha­cune d’en­tre elles. Ils sont ain­si assez plas­tiques pour s’adapter aux besoins locaux et aux con­traintes des dif­férentes par­ties qui les utilisent, et cepen­dant assez robustes pour main­tenir une iden­tité com­mune à tra­vers ces dif­férents sites. Ils sont faible­ment struc­turés pour ce qui est de leur usage com­mun, mais devi­en­nent forte­ment struc­turés quand ils sont util­isés dans un site par­ti­c­uli­er. Ils peu­vent être aus­si bien abstraits que con­crets (Bowk­er et Star, 1999, p. 297, cité par Desrosières, 2003, p. 6).

Un moyen car il s’ag­it d’une méthode qui per­met de désen­claver les savoirs sci­en­tifiques et pro­fanes, et de pro­duire ain­si de l’in­for­ma­tion sur les inter­ac­tions société-bio­di­ver­sité à un faible coût. Une fin car l’ob­jec­tif est aus­si d’ac­croître la légitim­ité de l’in­for­ma­tion ain­si pro­duite, de mieux répon­dre aux attentes des com­mu­nautés de pra­tiques locales et finale­ment de per­me­t­tre l’émer­gence d’une coges­tion adap­ta­tive des inter­ac­tions société-bio­di­ver­sité grâce aux ver­tus péd­a­gogiques de ces méth­odes par­tic­i­pa­tives et aux oppor­tu­nités de con­tro­ver­s­es qu’elles offrent. Cette manière d’ar­tic­uler les fins et les moyens s’ex­prime bien dans le terme de ” démoc­ra­tie tech­nique ” util­isé par Michel Cal­lon, Pierre Las­coumes et Yan­nick Barthe (2001). La démoc­ra­tie ren­voie aux fins et la tech­nique aux moyens. Il est aus­si pos­si­ble d’évo­quer d’autres pos­tures qui se fix­ent des objec­tifs rel­a­tive­ment ana­logues, telles que la mod­éli­sa­tion d’ac­com­pa­g­ne­ment (Col­lec­tif Com­Mod, 2005) ou la sci­ence citoyenne (Irwin, 1995).

La nature des proces­sus de cocon­struc­tion dans trois programmes
de développe­ment d’outils d’aide à la ges­tion de la biodiversité
Pro­gramme de suivi tem­porel des oiseaux com­muns du MNHN Pro­gramme MAB-IFB sur l’ac­cès à la bio­di­ver­sité dans les réserves de biosphère française Pro­gramme UNESCOMAB/ PNUE-GEF sur le ren­force­ment des capac­ités en Afrique de l’Ouest
Out­il développé Base de données Modèles Indi­ca­teurs d’interactions
Objec­tif principal Pro­duire à un faible coût une base de don­nées sur le suivi des oiseaux com­muns en France Pro­duire un mod­èle pour la con­cer­ta­tion autour des inter­ac­tions entre les dynamiques d’en­friche­ment et de con­ser­va­tion dans les réserves de biosphère françaises Pro­duire des indi­ca­teurs con­cer­nant les inter­ac­tions entre les ques­tions de con­ser­va­tion et de développe­ment, qui fassent sens pour les com­mu­nautés locales
Ancrage Nation­al (France) Local + réseau (4 réserves de biosphère françaises) Local + réseau (6 réserves de biosphère africaines)
Pos­ture Sci­ence citoyenne (Irwin, 1995) Mod­éli­sa­tion d’ac­com­pa­g­ne­ment (Col­lec­tif Com­Mod, 2005) Démoc­ra­tie tech­nique (Cal­lon et al., 2001)
Médi­a­teur Deux ani­ma­teurs nationaux + une quar­an­taine d’an­i­ma­teurs régionaux et locaux Un mod­élisa­teur-ani­ma­teur pour chaque réserve + un ani­ma­teur nation­al + un mod­élisa­teur national Un point focal nation­al pour chaque pays + deux ani­ma­teurs locaux pour chaque réserve
Com­mu­nautés de pra­tiques impliquées dans la coconstruction Sci­en­tifiques (sta­tis­ti­ciens et éco­logues) et nat­u­ral­istes locaux bénév­oles (ornitho­logues) Sci­en­tifiques (éco­logues, géo­graphes, eth­no­logues, mod­élisa­teurs) et ges­tion­naires des réserves Sci­en­tifiques et com­mu­nautés de pra­tiques con­cernées par la ges­tion de la biodiversité
Organ­i­sa­tion de la cir­cu­la­tion des informations À dom­i­nante verticale À dom­i­nante horizontale À dom­i­nante horizontale
Inter­dis­ci­pli­nar­ité Nulle Forte Faible
Out­il d’in­té­gra­tion et de médiation Carte de répar­ti­tion et d’abon­dance, indices sta­tis­tiques, mod­èles de via­bil­ité des populations Dia­grammes d’in­ter­ac­tions, cartes géo­graphiques, sys­tème mul­ti­a­gents et jeu de rôle Dia­grammes d’in­ter­ac­tions, cartes géo­graphiques, pic­togrammes et jeu de rôle
MNHN : www2.mnhn.fr/vigie-nature/spip.php?rubrique2
MABIFB : www.biosphere-vosges-pfaelzerwald.org/_fr/html/actualite/projets_en_cours.htm
Unesco-MAB : www.unesco.org/mab/project/savannas/savanna_fr.shtml

Justice, efficacité et médiation

Pour pou­voir artic­uler entre eux les objec­tifs d’ef­fi­cac­ité et de jus­tice pro­pres aux méth­odes de cocon­struc­tion, trois élé­ments clés doivent être pris en compte : les règles con­sti­tu­tives, les règles régu­la­tives et le recours à de nou­veaux métiers de médiation.

La charte Com­Mod est un exem­ple de règles con­sti­tu­tives dévelop­pées pour définir ce qui est enten­du comme ” mod­éli­sa­tion d’ac­com­pa­g­ne­ment ” (Col­lec­tif Com­Mod, 2005).

Les règles con­sti­tu­tives sont fondées sur des principes supérieurs com­muns qui sont relat­ifs, notam­ment, à des ” principes de jus­tice “. Ces règles peu­vent être plus ou moins explicites, voire même formelles si elles pren­nent la forme d’un doc­u­ment écrit, validé collectivement.

Les règles « régu­la­tives » doivent être sim­ples et refléter un com­pro­mis entre les intérêts des dif­férentes par­ties prenantes

Une charte peut, par exem­ple, per­me­t­tre d’ex­pliciter de manière claire les fonde­ments éthiques sur lesquels reposent les proces­sus de cocon­struc­tion et don­ner de la trans­parence. Le respect des principes de jus­tice est à l’o­rig­ine du cli­mat de con­fi­ance néces­saire à l’émer­gence d’un proces­sus de cocon­struc­tion effi­cace car il sup­pose l’ex­is­tence d’un principe de réciproc­ité et incite ain­si les com­mu­nautés de pra­tiques à partager leurs con­nais­sances spé­ci­fiques. Les règles régu­la­tives pren­nent la forme d’un pro­to­cole de suivi dans le cadre des obser­va­toires de bio­di­ver­sité ou celle d’une suite d’é­tapes de ques­tions-dis­cus­sions-répons­es néces­saires à la cocon­struc­tion des indi­ca­teurs ou des mod­èles. Elles doivent être sim­ples et refléter un com­pro­mis entre les intérêts des dif­férentes par­ties prenantes. Les résul­tats obtenus sont le plus sou­vent for­mal­isés à l’aide d’in­ter­faces con­viviales (représen­ta­tions sys­témiques et spa­tial­isées des inter­ac­tions société-bio­di­ver­sité) qui four­nissent autant d’ob­jets fron­tières autour desquels dis­cuter. Les règles régu­la­tives offrent par ailleurs les bases sur lesquelles repose la stan­dard­i­s­a­tion des don­nées, des mod­èles et des indi­ca­teurs. Les nou­veaux métiers de médi­a­tion — ani­ma­teurs, ges­tion­naires de bases de don­nées, for­ma­teurs — organ­isent les proces­sus de cocon­struc­tion et par­ticipent à la créa­tion de liens entre dif­férentes com­mu­nautés de pra­tiques. Ils veil­lent au respect des règles con­sti­tu­tives et régu­la­tives tout au long des proces­sus dans un souci d’ef­fi­cac­ité et d’équité. Ces médi­a­teurs doivent pou­voir béné­fici­er d’une forte légitim­ité auprès des dif­férentes par­ties prenantes. Cela implique notam­ment de pou­voir béné­fici­er de com­pé­tences spé­ci­fiques — savoirs trans­ver­saux, bonne con­nais­sance tech­nique des out­ils util­isés, posi­tion insti­tu­tion­nelle favor­able, bonne con­nais­sance des com­mu­nautés de pra­tiques impliquées dans le proces­sus — qui ne pour­ront pas, la plu­part du temps, être rem­plies par une seule personne. 

Forces et limites des méthodes de coconstruction

Sans aucune volon­té d’ex­haus­tiv­ité, nous souhaitons lis­ter main­tenant qua­tre points forts et qua­tre lim­ites que nous avons pu observ­er à par­tir de l’analyse des proces­sus de cocon­struc­tion (Lev­rel, 2006b ; Lev­rel et al., 2008a, 2008b).

La con­struc­tion de ques­tions partagées par les dif­férentes com­mu­nautés de pra­tiques en présence favorise l’émergence de com­mu­nautés d’intérêt 

Tout d’abord, un cer­tain nom­bre de con­stantes pos­i­tives dans les proces­sus de cocon­struc­tion ont pu être observées : une con­ver­gence du sens mis par les dif­férentes par­ties prenantes der­rière les con­cepts util­isés pour décrire les inter­ac­tions société-bio­di­ver­sité et les prob­lé­ma­tiques que ces dernières soulèvent ; l’i­den­ti­fi­ca­tion des zones d’in­cer­ti­tudes et des paramètres struc­turants qui per­me­t­tent de décrire les sys­tèmes d’in­ter­ac­tions société-bio­di­ver­sité dans une per­spec­tive inté­grée et dynamique ; la con­struc­tion de ques­tions partagées par les dif­férentes com­mu­nautés de pra­tiques en présence et donc finale­ment l’émer­gence de com­mu­nautés d’in­térêt ; la créa­tion de boucles d’ap­pren­tis­sage con­cer­nant les out­ils, les méth­odes, ou l’or­gan­i­sa­tion du tra­vail col­lec­tif. Il faut cepen­dant insis­ter sur un cer­tain nom­bre de lim­ites qu’il est tout aus­si impor­tant de men­tion­ner : il est sou­vent dif­fi­cile de com­pos­er un groupe de tra­vail ” représen­tatif ” au regard d’un objec­tif d’amélio­ra­tion de la ges­tion de la bio­di­ver­sité en rai­son du manque d’analyse préal­able des niveaux aux­quels les déficits infor­ma­tion­nels et de coor­di­na­tion entre com­mu­nautés de pra­tiques sont les plus impor­tants, du nom­bre de com­mu­nautés con­cernées, de leur manque d’in­térêt direct à par­ticiper au groupe en ques­tion, du côté ” arti­fi­ciel ” des caté­gories de com­mu­nautés de pra­tiques iden­ti­fiées ; la cul­ture du con­sen­sus et du com­pro­mis, la ten­dance à val­oris­er les argu­ments de ” bon sens ” aux dépens des argu­ments ” sci­en­tifiques “, les con­nais­sances sys­témiques et inter­dis­ci­plinaires aux dépens des con­nais­sances ana­ly­tiques spé­cial­isées peu­vent par­fois être une source d’in­ef­fi­cac­ité, voire de dém­a­gogie tech­nique dans laque­lle les fins et les moyens se trou­vent inver­sés ; il est très dif­fi­cile de péren­nis­er des proces­sus de cocon­struc­tion qui sont sou­vent basés sur des pro­grammes courts (trois ans le plus sou­vent) alors que ce type d’ini­tia­tive dépend large­ment du cap­i­tal social qui se con­stitue au fil des rela­tions établies entre les par­ties prenantes sur le long terme ; même si le proces­sus de cocon­struc­tion est organ­isé par un médi­a­teur, la forme des out­ils cocon­stru­its reste en par­tie fonc­tion de rap­ports de force entre les par­tic­i­pants et de nom­breux paramètres ” humains ” tels que la maîtrise de jar­gons dis­ci­plinaires ou tech­niques, le réseau de con­nais­sance préal­able, le statut social, l’ex­is­tence de ” ter­ri­toires ” dis­ci­plinaires, les con­flits passés ou la maîtrise d’outils spécifiques. 

Clarifier et développer des critères

Au regard de ces dif­férents points, il nous sem­ble impor­tant aujour­d’hui : de clar­i­fi­er ce à quoi ren­voient les proces­sus de cocon­struc­tion ; de dévelop­per des critères (con­cer­nant les fins et les moyens) qui per­me­t­tent d’en éval­uer de manière pré­cise la valeur ajoutée vis-à-vis des méth­odes d’ex­per­tis­es plus con­ven­tion­nelles ; de con­sid­ér­er pleine­ment les ques­tions que soulèvent l’émer­gence de nou­veaux réseaux de con­nais­sance et les rela­tions sociales qu’ils impliquent (com­plex­ité organ­i­sa­tion­nelle, con­fi­ance, péren­ni­sa­tion) ; de clar­i­fi­er le con­cept de ” médi­a­teur ” en définis­sant les fonc­tions qu’il doit rem­plir, les com­pé­tences dont il doit dis­pos­er et le statut dont il doit bénéficier.

Bib­li­ogra­phie
 
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