La biodiversité et les enjeux de sa conservation

Dossier : Les milieux naturels continentauxMagazine N°566 Juin/Juillet 2001
Par Malcolm HADLEY

Bio­di­ver­sité : le terme, apparu sous la plume de quelques chercheurs au milieu des années qua­tre-vingt, a con­nu depuis lors une bril­lante car­rière médi­a­tique. Le con­cept paraît sim­ple mais n’en demeure pas moins mal com­pris du grand pub­lic. Il est vrai que le domaine de recherche qu’il recou­vre est encore, pour les sci­en­tifiques, une fab­uleuse ter­ra incog­ni­ta.

Selon la Con­ven­tion sur la diver­sité biologique adop­tée à Rio en 1992, la bio­di­ver­sité désigne la vari­abil­ité des organ­ismes vivants de toute orig­ine, y com­pris, entre autres, les écosys­tèmes ter­restres, marins et autres écosys­tèmes aqua­tiques et les com­plex­es écologiques dont ils font par­tie. Elle est fonc­tion à la fois du temps (évo­lu­tion) et de l’e­space (dis­tri­b­u­tion géo­graphique). Elle englobe :

  • la diver­sité spé­ci­fique : nom­bre et diver­sité des espèces ren­con­trées dans une zone déter­minée d’une région, où une espèce est générale­ment un groupe d’or­gan­ismes qui peu­vent se crois­er ou dont les mem­bres se ressem­blent le plus (cas des organ­ismes qui se repro­duisent par des moyens non sex­uels, par exem­ple les virus, qui con­stituent une part sig­ni­fica­tive de la bio­di­ver­sité de la planète) ;
  • la diver­sité géné­tique : diver­sité des gènes des dif­férents végé­taux, ani­maux et micro-organ­ismes qui habitent la terre. La var­iété des car­ac­téris­tiques per­met aux espèces d’évoluer pro­gres­sive­ment et de sur­vivre dans des envi­ron­nements qui se mod­i­fient. En par­ti­c­uli­er, la diminu­tion par sélec­tion de var­iétés de la diver­sité géné­tique des plantes cul­tivées et des ani­maux domes­tiques con­stitue un risque certain ;
  • la diver­sité écosys­témique : nom­bre et abon­dance des habi­tats, des com­mu­nautés bio­tiques et des proces­sus écologiques sur la Terre.

Les dif­férences cul­turelles reflé­tant les modes de vie, les tra­di­tions et les straté­gies humaines dans dif­férents milieux con­tribuent au main­tien de la biodiversité.

Nombre d’espèces et différences géographiques

Beau­coup d’e­spèces sont incon­nues (non décrites).

Actuelle­ment la majorité des experts s’ac­cor­dent pour ramen­er l’es­ti­ma­tion glob­ale d’une cen­taine à une quin­zaine de mil­lions. On trou­vera dans la fig­ure 1 l’une de ces esti­ma­tions. La pro­por­tion d’e­spèces incon­nues est par­ti­c­ulière­ment impor­tante pour les insectes, surtout les coléop­tères, et encore plus les virus et bactéries.

La bio­di­ver­sité présente de grandes dif­férences géo­graphiques. Dans les écosys­tèmes ter­restres, la diver­sité tend à croître lorsque l’on va des pôles aux tropiques et les forêts trop­i­cales con­stituent des sys­tèmes excep­tion­nelle­ment divers. L’évo­lu­tion de l’é­ten­due et de la qual­ité du pat­ri­moine foresti­er mon­di­al est donc par­ti­c­ulière­ment inquié­tante et spec­tac­u­laire de ce point de vue. Cepen­dant, les pertes provo­quées dans des écosys­tèmes moins divers, notam­ment par l’évo­lu­tion de l’a­gri­cul­ture et de l’él­e­vage, peu­vent s’avér­er tout aus­si dan­gereuses. Ce serait une erreur grave de croire qu’il suf­fi­rait de réduire les pertes dans les forêts trop­i­cales pour maîtris­er une évo­lu­tion beau­coup plus glob­ale, générale­ment irréversible.

Pour définir des pri­or­ités en matière de con­ser­va­tion, l’une des approches pos­si­bles est d’i­den­ti­fi­er des ” points névral­giques de bio­di­ver­sité ” (hotspots), où des con­cen­tra­tions excep­tion­nelles d’e­spèces endémiques sont soumis­es à d’ex­cep­tion­nelles pertes d’habi­tat. Selon un arti­cle récent dans le jour­nal Nature (févri­er 2000), 44 % des plantes vas­cu­laires et 35 % de toutes les espèces de qua­tre groupes de vertébrés se trou­vent dans vingt-cinq points névral­giques (fig­ure 2) cou­vrant seule­ment 1,4 % de la sur­face émergée du globe.

Nombre d'espèces dans le monde décrites ou non décrites
Fig­ure 1 — Nom­bre (mil­lions) des espèces décrites avec esti­ma­tion du nom­bre des espèces exis­tantes non décrites. D’après Ham­mond (1992).

Importance de la biodiversité

Pourquoi la bio­di­ver­sité est-elle impor­tante ? Les êtres vivants évolu­ent pour s’adapter aux vari­a­tions des con­di­tions écologiques ; cette adap­ta­tion est d’au­tant plus facile que la nature dis­pose d’une grande var­iété géné­tique et écosys­témique ; la bio­di­ver­sité con­stitue en quelque sorte la matière pre­mière de l’évo­lu­tion. À plus court terme et en se bor­nant aux intérêts de notre espèce :

  • elle con­tribue à la four­ni­ture d’al­i­ments, de matéri­aux de con­struc­tion, de matières pre­mières, de médicaments ;
  • elle pro­cure la base des amélio­ra­tions des végé­taux et des ani­maux domestiques ;
  • elle main­tient les fonc­tions des écosys­tèmes, y com­pris les proces­sus d’évolution ;
  • elle emma­ga­sine et recy­cle des nutri­ments indis­pens­ables à la vie, par exem­ple le car­bone, l’a­zote et l’oxygène ;
  • elle absorbe et décom­pose les pol­lu­ants, y com­pris les déchets organiques, les pes­ti­cides et fixe les métaux lourds.

Valeur économique

On a essayé de chiffr­er l’im­por­tance économique de la bio­di­ver­sité : d’une éval­u­a­tion glob­ale de 33,3 mil­liards de mil­liards (1018) de dol­lars US 1994.

Par bio­mes  33,3 Par ser­vices ren­dus par les écosystèmes 33​,3
Milie​ux marins Régu­la­tion com­po­si­tion atmosphère 1,3
Océans 8,4 Atténu­a­tion des vari­a­tions de l’environnement 1,8
Zones côtières 12,6 21,0 Con­trôle de l’eau 1,1
Milieux ter­restres Ressource en eau 1,7
Forêts 4,7 Recy­clage des nutriments 17,1
Prairies et alpages 0,9 Traite­ment des déchets 2,3
Zones humides 4,9 Pro­duc­tion alimentaire 1,4
Lacs et rivières 1,7 Con­tri­bu­tion à l’agriculture 3,0
Ter­res agricoles 0,1 12,3 Autres (con­trôle de l’érosion, for­ma­tion des sols) 3,6
Valeur moyenn​e mon­di­ale des ser­vices écosys­témiques. D’après Costan­za et al. (1997).


On a égale­ment cher­ché à éval­uer les ser­vices ren­dus dans des cas par­ti­c­uliers par le coût des dis­po­si­tions de rem­place­ment. Par exem­ple, pour l’al­i­men­ta­tion de la ville de New York à par­tir des monts de Castkill on a chiffré le coût cor­re­spon­dant à la diminu­tion de l’ef­fi­cac­ité des proces­sus de purifi­ca­tion de l’eau par les micro-organ­ismes du sol et par la fil­tra­tion et la sédi­men­ta­tion à tra­vers le sol, com­pro­mise par les déverse­ments d’eaux pol­luées et par l’emploi de fer­til­isants et de pes­ti­cides (d’après Chich­linisky et Heal, 1998) : l’in­vestisse­ment pour les nou­velles instal­la­tions de fil­tra­tion s’élèveraient à 6–8 mil­liers de mil­liards (1012) de dol­lars US avec des frais d’en­tre­tien annuels de 300 000 $ ; la restau­ra­tion du bassin ver­sant, moins coû­teuse, néces­sit­erait un investisse­ment de 1–1,5 mil­liers de milliards.

Les ten­ta­tives d’é­val­u­a­tion illus­trent la valeur con­sid­érable, générale­ment très sous-éval­uée, des ser­vices ren­dus par les proces­sus naturels des écosys­tèmes. Une éval­u­a­tion au cas par cas per­met d’en tenir compte, même si un chiffrage sys­té­ma­tique n’est pas indispensable.

On estime que plus de 90 % des espèces ont dis­paru depuis l’ap­pari­tion de la vie et la bio­di­ver­sité glob­ale a beau­coup var­ié au cours des temps. Actuelle­ment, dans une péri­ode rel­a­tive­ment sta­ble, c’est l’ac­tiv­ité humaine qui est la cause de la diminu­tion du nom­bre d’e­spèces sur notre planète à un rythme beau­coup plus rapi­de que celui des créa­tions du fait de l’évo­lu­tion. Les impacts humains impor­tants datent de plusieurs mil­liers d’années.

Par exem­ple, il y a huit mille ans, la végé­ta­tion méditer­ranéenne était déjà très mod­i­fiée par l’homme ; il y qua­tre mille ans, une déforesta­tion mas­sive com­mençait en Chine. Mais ces impacts n’ont pris une ampleur inquié­tante qu’au XXe siè­cle, surtout dans les régions trop­i­cales. Si ce phénomène de trans­for­ma­tion des écosys­tèmes est générale­ment admis, les général­i­sa­tions de con­stats inévitable­ment par­tiels don­nent des résul­tats assez incer­tains. Des éval­u­a­tions de taux d’ex­tinc­tion d’e­spèces sont sou­vent pub­liées, mais ces chiffres sont loin de cor­re­spon­dre à des certitudes.

L’U­nion mon­di­ale pour la nature (UICN) a sug­géré en 1990 les éval­u­a­tions suiv­antes du taux annuel d’ex­tinc­tion : 1 espèce par an en 1600, 4 par an en 1900, 24 par an en 1975, 1 000 par an en 1985, et 15 000 par an en 2010. Sur le plan des trans­for­ma­tions des écosys­tèmes et de ses effets sur la bio­di­ver­sité, le mode de ges­tion actuel des forêts trop­i­cales est par­ti­c­ulière­ment défa­vor­able, comme le sug­gère une com­para­i­son de la ges­tion d’une par­tie impor­tante de la forêt trop­i­cale avec la ges­tion d’une entre­prise indus­trielle performante.

Figure 2 – Vingt-cinq “ points névralgiques de la biodiversité ” (hotspots) dans le monde
Fig­ure 2 – Vingt-cinq “ points névral­giques de la bio­di­ver­sité ” (hotspots), où des con­cen­tra­tions excep­tion­nelles d’espèces endémiques sont soumis­es à d’exceptionnelles pertes d’habitat. D’après Myers et al. (2000).

Que fait-on pour minimiser la perte de biodiversité ?

Une con­ser­va­tion du pat­ri­moine géné­tique de cer­taines espèces ou var­iétés est assurée ” ex situ ” par des ban­ques de matériels de repro­duc­tion et par des cul­tures ou éle­vages de lignées pures pro­tégées des risques de pol­lu­tions géné­tiques. Une con­ser­va­tion ” in situ ” peut être obtenue par l’in­sti­tu­tion de zones pro­tégées. Mais, une approche de la con­ser­va­tion espèce par espèce est évidem­ment lim­itée en pra­tique par des con­traintes de temps et d’ar­gent et surtout parce que la majorité d’en­tre elles sont encore incon­nues et qu’il n’est pas pos­si­ble de déter­min­er celles qui présen­tent le plus d’im­por­tance pour le fonc­tion­nement des écosystèmes.

Il est évidem­ment néces­saire de mieux tenir compte de ce risque dans les modal­ités de mise en valeur sans se lim­iter aux zones les plus sen­si­bles car le prob­lème est plané­taire. Beau­coup de pro­grès sont pos­si­bles mais il faut bien voir que cer­taines pertes sont inélucta­bles étant don­né la forte crois­sance de la pop­u­la­tion, la pau­vreté de la majorité et les pres­sions économiques, notam­ment dans les pays en développement.

Une approche écosys­témique présente plusieurs avan­tages par rap­port à une approche spé­ci­fique en per­me­t­tant aux com­mu­nautés naturelles de con­tin­uer à évoluer et en con­ser­vant un plus grand nom­bre d’e­spèces, notam­ment celles qui sont mal con­nues ou incon­nues. On a donc insti­tué des ” zones pro­tégées “, dont le nom­bre et la sur­face totale ont beau­coup aug­men­té depuis une trentaine d’années.

La super­fi­cie totale des zones pro­tégées est de l’or­dre de 5 % des ter­res émergées et peu de zones marines sont pro­tégées. Ces pro­grammes de con­ser­va­tion se lim­i­tent à des ter­ri­toires encore ” naturels ” alors qu’une bonne part de la bio­di­ver­sité se ren­con­tre en fait dans des zones semi-naturelles et rurales con­sti­tuées de champs, de forêts, de haies, de lisières et de frich­es à dif­férents stades du proces­sus de suc­ces­sion, et con­siste aus­si en plantes cul­tivées et ani­maux domes­tiques ; la plu­part de ces zones ne représen­tent que des frag­ments d’é­cosys­tèmes naturels et ne sont pas assez vastes pour fonc­tion­ner en s’au­torégu­lant de la même façon.

L’in­suff­i­sance de ces réseaux tient à un con­cept tra­di­tion­nel de con­ser­va­tion de la nature ” dans un bocal “, incom­pat­i­ble avec l’ex­ploita­tion, durable ou non, des ressources par l’être humain.

Schéma de zonage et cas de la Réserve de biosphère de la Guadeloupe
Fig­ure 3 – Sché­ma de zon­age et cas de la Réserve de biosphère de la Guade­loupe. Elle se com­pose de deux unités : la forêt trop­i­cale humide du Parc nation­al de la Guade­loupe et la zone mar­itime de la Réserve naturelle du Grand Cul-de-Sac Marin qui com­prend des man­groves, des petites îles et des récifs coral­liens. Les aires de tran­si­tion abri­tent un grand nom­bre de petites villes et de vil­lages dotés de mul­ti­ples instal­la­tions touris­tiques. Des régimes de ges­tion dif­férents sont appliqués à chaque zone et à chaque type d’écosystème.

Les pop­u­la­tions locales, que l’ob­jec­tif de sanc­tu­aire peut con­duire à déplac­er, sont exclues de la ges­tion con­fiée à des organ­i­sa­tions dans lesquelles elles sont peu ou pas représen­tées, ce qui ne les incite pas à respecter la régle­men­ta­tion, génère des con­flits soci­aux et con­tribue à une sur­ex­ploita­tion des ter­res environnantes.

Les zones pro­tégées devi­en­nent en fait des îlots vul­nérables aux change­ments cli­ma­tiques exclu­ant les pos­si­bil­ités de migra­tions indis­pens­ables à l’adaptation.

Cette con­cep­tion évolue ; la Con­ven­tion de l’Unesco de 1972 sur le ” pat­ri­moine mon­di­al “, puis la négo­ci­a­tion de la Con­ven­tion sur la diver­sité biologique (Rio 1992) ont con­duit à met­tre en avant son util­i­sa­tion durable en asso­ciant pro­tec­tion et développement.

Les réserves de biosphère

Le pro­gramme sur l’Homme et la biosphère (MAB, d’après son titre en anglais) de l’Unesco a offert une alter­na­tive aux con­cepts tra­di­tion­nels en sus­ci­tant la créa­tion de ” réserves de biosphère “. Les réserves sont des­tinées à rem­plir les trois fonc­tions suivantes :

  • con­ser­va­tion : con­tribuer à la con­ser­va­tion des paysages, des écosys­tèmes, des espèces et de la vari­abil­ité génétique,
  • développe­ment : encour­ager un développe­ment économique durable sur les plans écologique et socioculturel,
  • appui logis­tique : pour la recherche, la sur­veil­lance con­tin­ue, la for­ma­tion et l’é­d­u­ca­tion en matière de con­ser­va­tion et de développe­ment durable aux niveaux local, région­al et mondial.

Pour rem­plir leurs fonc­tions com­plé­men­taires de con­ser­va­tion et d’u­til­i­sa­tion des ressources naturelles, les réserves de biosphère sont con­sti­tuées de trois zones inter­dépen­dantes : une aire cen­trale, une zone tam­pon et une aire de tran­si­tion (fig­ure 3, en haut).

Dans la réal­ité, ce zon­age est appliqué de façon très diverse en fonc­tion des con­di­tions géo­graphiques, des con­textes socio­cul­turels, des mesures de pro­tec­tion régle­men­taires et des con­traintes locales. Cette sou­p­lesse laisse une grande marge de créa­tiv­ité, ce qui représente l’un des points les plus forts du con­cept (fig­ure 3, en bas, cas de la Guadeloupe).

La pop­u­la­tion est étroite­ment asso­ciée à la con­cep­tion et à la mise en œuvre d’un pro­gramme inté­gré de ges­tion des ter­res et de l’eau pour répon­dre aux besoins humains tout en préser­vant la biodiversité.

Les recherch­es et le suivi per­ma­nent, organ­isés en réseau mon­di­al, por­tent à la fois sur les écosys­tèmes et sur les approches per­me­t­tant à la pop­u­la­tion d’u­tilis­er au mieux les ressources locales et de com­penser les con­traintes imposées par l’ob­jec­tif de protection.

Les études menées dans ce réseau de réserve doivent per­me­t­tre de définir les options possibles.

Il existe actuelle­ment 391 sites répar­tis dans 94 pays, dont 8 en France mét­ro­pol­i­taine et 2 dans les DOM-TOM.

Les réserves de biosphère sont de véri­ta­bles lab­o­ra­toires pour la recherche expéri­men­tale — surtout dans la zone tam­pon — des­tinée par exem­ple à la mise au point de méth­odes de ges­tion visant à accroître qual­i­ta­tive­ment la pro­duc­tion tout en assur­ant, dans toute la mesure du pos­si­ble, le main­tien des proces­sus naturels et de la bio­di­ver­sité. La stratégie de la masse cri­tique (fig­ure 4) est un exem­ple d’une stratégie inté­grée de développe­ment, capa­ble de tir­er de meilleurs prof­its que ceux prévus par les formes écologique­ment non viables d’aménagement.

Le but est de tra­vailler vers une solu­tion où toutes les par­ties con­cernées s’en sor­tent véri­ta­ble­ment gagnantes.

Conclusion

Pour autant, il serait dan­gereux de vouloir la met­tre sous cloche. La bio­di­ver­sité est un sys­tème dynamique qui englobe les êtres humains.

Si la diver­sité biologique est l’essence même de la vie, elle cou­vre de mul­ti­ples per­spec­tives et dimen­sions. Elle s’é­tend des gènes à la biosphère, en pas­sant par les espèces et les écosys­tèmes, et elle revêt une impor­tance cap­i­tale pour l’avenir de notre planète. Les écosys­tèmes assurent tout un éven­tail de ser­vices envi­ron­nemen­taux qui ren­dent notre planète viv­able. La bio­di­ver­sité lim­ite l’in­sécu­rité ali­men­taire et con­stitue un for­mi­da­ble réser­voir de gènes pour les biotech­nolo­gies, notam­ment dans les domaines agri­cole et médical.

Pour la con­serv­er de façon durable, il faut entretenir un réseau mon­di­al de réserves naturelles en asso­ciant les pop­u­la­tions locales à leur ges­tion. Les réserves de biosphère représen­tent un tel réseau, en recher­chant des moyens pour un développe­ment en har­monie avec la con­ser­va­tion de la bio­di­ver­sité, en inscrivant leurs actions dans le long terme et en mis­ant sur la recherche et la formation.


Fig­ure 4 – D’après Muul (1993).

Infor­ma­tions complémentaires :
Unesco
Divi­sion des sci­ences écologiques
1, rue Miol­lis, 75732 Paris cedex 15.

Poster un commentaire