DVD des Concertos Brandebourgeois direction Claudio Abado

Jean-Sébastien BACH : 6 Concertos Brandebourgeois

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°727 Septembre 2017Par : Orchestra Mozart, Direction Claudio Abbado, Giuliano CarmignolaRédacteur : Marc DARMON (83)Editeur : Un DVD ou Blu-ray Euroarts Medici Arts

En même temps qu’il créait le phé­no­mé­nal Orchestre du Fes­ti­val de Lucerne, com­po­sé des meilleurs pupitres des orchestres phil­har­mo­niques et de nom­breux solistes, Clau­dio Abba­do a créé l’Orchestra Mozart, au milieu des années 2000, pour inter­pré­ter les musiques du XVIIIe siècle avec un petit effectif. 

Les pre­miers concerts et pre­miers disques à suc­cès l’ont été autour de Mozart, jusqu’à ces repré­sen­ta­tions en 2007 des Concer­tos bran­de­bour­geois de Bach (com­po­sés près de soixante-dix ans avant les der­nières œuvres de Mozart). 

Comme à Lucerne, Abba­do a choi­si atten­ti­ve­ment les inter­prètes par­mi les musi­ciens qu’il appré­cie, pana­chant des artistes que l’on voit beau­coup à Lucerne (le contre­bas­siste Alois Posch, le pre­mier vio­lon Raphael Christ, le trom­pet­tiste Rein­hold Frie­drich, le flû­tiste Jacques Zoon…) et des grands solistes du monde baroque (Giu­lia­no Car­mi­gno­la, vio­lon solo, Micha­la Petri à la flûte à bec, le grand Otta­vio Dan­tone au clavecin…). 

Le disque est sor­ti en 2007 à une période où sont parus éga­le­ment les enre­gis­tre­ments de sym­pho­nies et de concer­tos de Mozart (déjà avec Car­mi­gno­la en soliste). 

Mais le DVD et l’image per­mettent de bien mieux iden­ti­fier ce qui rend excep­tion­nelles ces inter­pré­ta­tions et ce qui en fait un évé­ne­ment. Les ama­teurs du disque com­pact publié en 2007 doivent se pro­cu­rer ce film, les ama­teurs de Bach également. 

Les Concer­tos bran­de­bour­geois, publiés en 1721, sont les seules véri­tables œuvres de Bach dans le style des concer­ti gros­si, concer­tos pour nom­breux solistes, que Haen­del et Vival­di, ses exacts contem­po­rains, ont bien plus lar­ge­ment représentés. 

Dans le très beau théâtre à l’italienne de la ville de Reg­gio d’Émilie, Abba­do fait chan­ger ses musi­ciens de confi­gu­ra­tion et de pla­ce­ment pour chaque concer­to, adap­tant l’effectif d’une petite dizaine à près de vingt musi­ciens selon les œuvres. Abba­do dirige par cœur de façon très éco­nome, étant même dif­fi­ci­le­ment visible pour le Concer­to n° 5, caché par le superbe et élé­gant, colo­ré et enlu­mi­né, cla­ve­cin de Dan­tone. Abba­do est même absent pour le Concer­to n° 6, où il laisse seuls les huit musiciens. 

La réa­li­sa­tion nous montre bien tous les ins­tru­men­tistes, tous impeccables. 

Les musi­ciens, qui jouent tous debout comme à l’époque, sauf les vio­lon­cel­listes, le cla­ve­ci­niste et le contre­bas­siste, sont visi­ble­ment heu­reux de jouer cette musique dans ces condi­tions, cham­briste mais avec un grand impact, authen­tique mais sans dogmatisme. 

La joie se sent à l’extrême pour le célèbre finale du second concer­to, qu’ils bissent d’ailleurs après les applau­dis­se­ments et que la scène a été recou­verte de fleurs par les spec­ta­teurs, Micha­la Petri échan­geant sa flûte à bec contre un pic­co­lo pour évi­ter la monotonie. 

Video des Concertos Brandebourgeois
Quelques extraits, on peut s’a­bon­ner pour la totalité

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