Jean-François Jacq (58)

Jean-François Jacq (58) passionné de yoga et de mer

Dossier : TrajectoiresMagazine N°757 Septembre 2020Par Georges-Christian CHAZOT (58)
Par Philippe DURTESTE (58)
Par Gilles MOREAU (58)
Par Louis SATO (58)

Jean-François Jacq vient de décéder, vic­time de la Covid-19. Infor­mati­cien et entre­pre­neur, il a beau­coup don­né à sa pro­mo­tion, au GPX et à sa pas­sion pour la mer.

Jean-François était bien con­nu de toute la pro­mo­tion 1958 à qui il a beau­coup apporté. D’un naturel com­mu­ni­catif, entraî­nant dans l’action, sus­ci­tant la bonne humeur, tout entier tourné vers les autres, il lui sem­blait nor­mal de s’investir dans la pro­mo­tion. Prof­i­tant de nos réu­nions de pro­mo, il en fut le grand ani­ma­teur, grand par sa taille, grand par sa voix qui pas­sait très bien, grand par la générosité de son action. S’adaptant à toutes les sit­u­a­tions, il s’investissait dans l’organisation des anniver­saires. Mais l’AX et le GPX lui four­nis­saient encore bien des occa­sions de servir les autres. C’est ain­si qu’en 1997 il a fondé l’activité yoga du GPX, qu’il a menée de bout en bout.

Tradition et modernité

Il avait du yoga une con­cep­tion per­son­nelle, libre et raison­née, ouverte à tout ce qu’il y avait de bon à la fois dans les pra­tiques sécu­laires de l’Inde et dans celles de la moder­nité. Désir­er, et obtenir par­fois, le bien-être, par l’effort et les pra­tiques de la médi­ta­tion, pour nos corps et nos esprits devenus paresseux, voire par­fois vieillissants.

Il aimait rassem­bler, et tous se rap­pel­lent un dîn­er anniver­saire extra­or­di­naire où ils furent trans­for­més en chan­son­niers du Yoga. Il était un yogi con­va­in­cu, mais il aimait en rire. Il n’aurait man­qué aucune occa­sion, si une autre mal­adie qui l’avait con­duit à l’hôpital ne l’avait pas frap­pé. Il n’en par­lait pas, respec­tons son silence et sa dis­cré­tion. Mar­qué égale­ment par l’incendie de son apparte­ment, son regret fut immense de ne pou­voir par­ticiper au dernier anniver­saire sur le Rhône, autrement qu’en spectateur.

Projets professionnels et personnels

Sur le plan pro­fes­sion­nel, Jean-François était tourné vers l’informatique. Jean-François avait fondé en 1970 Europe Infor­ma­tique, une SSII comme on appelait jadis les sociétés de ser­vices infor­ma­tiques. PDG d’une entre­prise en plein développe­ment, il la ven­dit à Syn­te­gra, la branche sys­tèmes d’information de British Tele­com, en 1997 au moment de la retraite. Il n’avait pas cepen­dant l’intention de se crois­er les doigts : un grand pro­jet lui tenait à cœur.

Jean-François, bre­ton des Côtes‑d’Armor, avait de l’eau salée dans les veines. Il avait un aïeul qui avait été « cap­i­taine de prise », celui qui com­mandait un bateau cap­turé pour le ramen­er au port. À ce titre, Jean-François fai­sait par­tie de l’association des descen­dants de cap­i­taines corsaires.

Ce grand pro­jet était celui de faire revivre son aïeul au tra­vers de l’histoire des cor­saires dans un livre qui la racon­terait et mon­tr­erait bien la dif­férence entre le cor­saire en pos­ses­sion d’une « let­tre de course, signée du Roy » et le pirate « ban­dit de grands chemins ». Après un tra­vail de recherche con­sid­érable, il sut le men­er à bien en pub­liant en 2011 L’âge d’or des cor­saires : il fut hon­oré par l’Académie de marine au cours d’une petite céré­monie, dans la bib­lio­thèque de l’École supérieure de guerre navale.

Son attache­ment et son intérêt pour la mer étaient per­ma­nents. Pro­prié­taire d’un Bénéteau 42, il nav­iguait sur son pro­pre bateau de plai­sance, en com­pag­nie de son épouse et d’amis proches qui se relayaient pour des nav­i­ga­tions esti­vales en Écosse, au Por­tu­gal, en Espagne ou en Italie.

Sa « car­rière » marine avait com­mencé à Toulon lors de son ser­vice mil­i­taire, puis à Brest où il avait embar­qué sur un T47 (escor­teur d’escadre) qui l’avait mené jusqu’aux Antilles où il a ren­con­tré Rose-Marie, son épouse. On ne peut évo­quer l’un sans l’autre.

Voilà quelques mots pour évo­quer la vie d’un cama­rade attachant et act­if qui vieil­lis­sait bien, si on peut dire, mal­gré quelques sérieux acci­dents de san­té, un homme chaleureux qui ray­on­nait la sympathie.

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