Introduction : Retour à l’entreprise

Dossier : L’entreprise dans la sociétéMagazine N°690 Décembre 2013
Par Gilbert RIBES (56)

À par­tir des années 1980, le secteur financier, libéré des con­traintes moné­taires de Bret­ton Woods et affranchi des régle­men­ta­tions finan­cières imposées en 1930, prof­ite de la libre cir­cu­la­tion des cap­i­taux et des facil­ités offertes par les par­adis fis­caux et les NTIC pour spéculer à grande échelle sur les mon­naies, les matières pre­mières, les pro­duits financiers clas­siques et des pro­duits dérivés inven­tés de toutes pièces. Trichant à l’occasion, il ne sem­ble plus avoir pour final­ité de fournir les cap­i­taux néces­saires au développe­ment à long terme des entre­pris­es non finan­cières, mais de réalis­er un prof­it max­i­mum à court terme.

Dans les années 1990, l’ouverture de toutes les fron­tières au libre-échange et à la libre cir­cu­la­tion des cap­i­taux, com­binée à la rapid­ité et à la diminu­tion des coûts de com­mu­ni­ca­tion et de trans­port, élar­git la con­cur­rence aux entre­pris­es du monde entier et leur per­met de répar­tir leurs activ­ités entre les dif­férents pays en fonc­tion des coûts (soci­aux, fis­caux, envi­ron­nemen­taux) résul­tant des lois en vigueur dans chaque pays. Cette mon­di­al­i­sa­tion entraîne de sévères restructurations.

L’impuissance des dirigeants poli­tiques mon­di­aux à juguler les excès du secteur financier et à gér­er la mon­di­al­i­sa­tion provoque le séisme de 2008, dont les effets se pour­suiv­ent en 2013.

Dans le même temps, l’avènement du marché unique et la créa­tion de l’euro mod­i­fient pro­fondé­ment la sit­u­a­tion européenne.

Dans ce con­texte boulever­sé, il nous a sem­blé oppor­tun de bra­quer le pro­jecteur sur la vie des entre­pris­es et leurs rela­tions avec la société.

Quels sont – ou devraient être – en 2013 le rôle et la place des entre­pris­es dans la société ?

En quar­ante ans, le cap­i­tal­isme serait-il passé d’une logique indus­trielle et entre­pre­neuri­ale à une logique finan­cière et spécu­la­tive, moins soucieuse des intérêts des salariés et de la société ?

Le présent dossier a l’ambition d’apporter un éclairage à ces questions

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