Il faut doubler les salaires des fonctionnaires

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°627 Septembre 2007Par : Philippe JOURNEAU (77)Rédacteur : J. R.Editeur : AEGEUS - Éditions du Bicorne

C’est une méth­ode qui était pro­posée aux can­di­dats à la récente élec­tion prési­den­tielle. L’objectif ? « Tous les pays qui, dans les dix dernières années, ont annon­cé une vraie réforme de leur sys­tème ont réduit de manière sig­ni­fica­tive leur dépense publique. En France, mal­gré les dis­cours, la dette est passée de 20 % du PIB en 1982 à 66 % aujourd’hui » dit Jacques Mar­seille dans le Métro le 18 jan­vi­er. L’objectif est con­nu : une réduc­tion rad­i­cale et durable du bud­get de l’État, con­di­tion pri­mor­diale de la moin­dre redistribution.

La méth­ode ? Vis­er le dou­ble­ment des salaires des fonc­tion­naires, comme résul­tat d’une réduc­tion pro­gres­sive de leur nom­bre. Il n’y a pas d’erreur de cal­cul, c’est pos­si­ble. Cela ne se fera pas en un jour, plutôt en dix ans, mais en étant annon­cé. Cela doit être l’objectif prin­ci­pal. Sinon ? « Les fonc­tion­naires béné­ficieront bien d’un petit coup de pouce le 1er févri­er », hausse de 0,8 % qu’annoncent Les Échos du même jour.

La néces­sité ? Les diag­nos­tics éclairés, intel­li­gents et doc­u­men­tés surabon­dent, mais aucune méth­ode n’a été pro­posée pour réalis­er con­crète­ment le niveau de réforme voulu. Ce que d’autres pays ont accom­pli ne sem­ble, en notre France blo­quée, pas réal­is­able. Donc il faut une autre méth­ode que la « top-down ». Les poli­tiques savent par­ler de par­tic­i­pa­tion aux entre­pris­es : qu’ils don­nent l’exemple et, pour restruc­tur­er la fonc­tion publique, enjeu majeur du pays, paient le risque d’autre chose que de mots.

Une chaîne de télévi­sion mon­tre aux can­di­dats et aux spec­ta­teurs le comp­teur de la dette qui tourne. C’est une bonne idée. Cer­tains can­di­dats ont au moins con­science de l’ampleur de l’enjeu. Mais sauf à utilis­er une méth­ode telle qu’exposée ici, aucun n’y abouti­ra. Car il faut aus­si revis­iter ces notions de libéral­isme, d’ultra et d’antilibéralisme, comme de ser­vice pub­lic, tous ces con­cepts dont on par­le sans jamais les définir.

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