Idex est une ETI française de 5300 collaborateurs, leader indépendant de l’énergie bas carbone en France.

Idex : « La transition énergétique est aujourd’hui rentable »

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°780 Décembre 2022
Par Edouard ROBLOT (X07)

Fêtant ses soix­ante ans d’existence en 2023, Idex est une entre­prise française au cœur de la tran­si­tion énergé­tique pour les entre­pris­es et les col­lec­tiv­ités. Edouard Roblot (X07) y dirige le départe­ment Bâti­ments Bas Carbone.

Pouvez-vous décrire les activités de votre entreprise ?

Idex est une ETI française de 5300 col­lab­o­ra­teurs, leader indépen­dant de l’énergie bas car­bone en France. Nous avons réal­isé un chiffre d’affaires d’environ 2 mil­liards d’euros en 2022. La société a été fondée en 1963 par Georges Plan­chot, et s’est engagée très tôt dans la tran­si­tion énergé­tique, par­tic­i­pant en 1990 à la créa­tion du pre­mier parc éolien français. Nous pour­suiv­ons cette ten­dance depuis trente ans de manière con­tin­ue, à une plus grande échelle aujourd’hui bien enten­du. Nous pro­posons à nos 18 000 clients des solu­tions énergé­tiques clé en main, pour une ges­tion durable de leur bâtiments.

Comment se positionne IDEX dans ce secteur ? Quelle est la spécificité de votre approche ?

Nous val­orisons toutes les éner­gies d’un ter­ri­toire : réseau de chaleur, bio­masse, géother­mie. Au niveau bâti­men­taire, nous dévelop­pons des solu­tions solaires, pho­to­voltaïques, des bornes de recharge pour véhicules élec­triques, et des moyens de stock­er l’énergie. Dans tous les cas, et c’est ce qui nous dif­féren­cie de nos con­cur­rents, nous ne sommes pas seule­ment des pro­duc­teurs, nous dis­posons de 3 000 tech­ni­ciens pour l’installation et la main­te­nance. Nous pro­posons des solu­tions inté­grées, et dans cette optique nous visons une excel­lence opérationnelle.

Quels sont les produits bénéficiant chez vous d’une grande dynamique dans la transition énergétique ?

IDEX a créé il y a deux ans une direc­tion Bâti­ments Bas Car­bone. Lorsque l’aventure a com­mencé, j’étais le pre­mier col­lab­o­ra­teur et aujourd’hui, l’unité compte trente per­son­nes et jouit d’une belle dynamique par le biais de deux best sell­ers : le solaire pho­to­voltaïque et les bornes de recharge. Ce sont les pro­duits les plus demandés et les plus effi­caces pour la tran­si­tion énergé­tique des entreprises. 

Notre approche du développe­ment repose sur deux piliers : l’excellence envi­ron­nemen­tale et l’excellence opéra­tionnelle. Pour nos clients, engager leur tran­si­tion énergé­tique est une con­trainte. Notre méti­er est de les aider à le faire sere­ine­ment en leur pro­posant des offres clé en main d’infrastructures bas car­bone. Nous allons donc chez eux pour dévelop­per des solu­tions, les con­stru­ire, les main­tenir sur une longue durée (de 25 à 30 ans) en trans­for­mant ce qui était une con­trainte en un vecteur d’attractivité économique, envi­ron­nemen­tale, et un atout en ter­mes d’image.

Quel est le niveau de maturité des technologies que vous installez à l’heure actuelle ?

Les tech­nolo­gies de nos instal­la­tions sont par­faite­ment matures. On peut garan­tir la dura­bil­ité d’une instal­la­tion en pho­to­voltaïque sur trente ans. Les pan­neaux solaires sont recy­clables à 95 %, les bornes de recharge sont pro­duites en France. De plus, nos instal­la­tions sont renta­bles pour le client, et ce, dès la pre­mière année. Inve­stir dans ces solu­tions est donc judi­cieux sur le plan économique.

Les installations d'Isdex sont rentables pour le client

La transition écologique en cours vous semble-t-elle un vrai tournant à long terme dans l’écosystème énergétique national ?

Nous sommes con­va­in­cus que la péri­ode actuelle est fon­da­trice d’une nou­velle ère mais nous avons besoin d’industrialiser la tran­si­tion énergétique. 

Prenons l’exemple des bornes de recharge. Il y a 40 mil­lions de foy­ers en France, et il fau­dra en moyenne deux bornes par foy­er. Nous devrons donc déploy­er 80 mil­lions de bornes sur le ter­ri­toire. Sachant qu’une borne équiv­aut à la puis­sance d’un apparte­ment, la sit­u­a­tion est com­pa­ra­ble à celle de l’après-guerre en terme de défi indus­triel : il s’agit aujourd’hui de bâtir une indus­trie de la tran­si­tion écologique. 

De plus, les util­isa­teurs de véhicules élec­triques doivent pou­voir recharg­er leurs véhicules partout (domi­cile, lieu de tra­vail, super­marché…). Pour réalis­er cet objec­tif, nous avons besoin de col­lab­o­ra­teurs qui ont des con­nais­sances d’ingénieur, et un état d’esprit de développeur. Notre secteur a tous les atouts pour plaire à un jeune diplômé : on peut y pro­jeter toute une car­rière. J’ai démar­ré seul chez BBC il y a deux ans, nous sommes trente à présent, et prob­a­ble­ment le dou­ble dans un an. Cette dynamique de crois­sance est une oppor­tu­nité unique dans une carrière.

Le monde industriel est-il conscient des changements à mettre en œuvre ?

Du côté des pre­scrip­teurs (les pou­voirs publics notam­ment), on n’a peut-être pas encore pris toute la mesure de ce qui est en train de se jouer. Il y a encore des efforts à faire. Mais en tant que con­som­ma­teurs d’énergie, les indus­triels sont en train de bas­culer dans la tran­si­tion. Ils savent qu’il leur faut être plus résilients, plus renou­ve­lables, plus durables, plus locaux, et pas seule­ment par con­vic­tion per­son­nelle. Et nous sommes là pour leur fournir une plate­forme com­plète de tran­si­tion énergétique.

Quels sont les grands enjeux à venir pour la décarbonation ?

L’énergie va coûter de plus en plus cher. Il fau­dra donc s’efforcer de la con­som­mer au plus juste selon les besoins. Nos usages se trans­for­ment, non seule­ment par le télé­tra­vail, mais aus­si par le type de mobil­ité, les cir­cuits courts, etc. Les con­som­ma­tions d’énergie évolu­ent et nous devons don­ner aux entre­pris­es des leviers d’utilisation d’énergie qui accom­pa­g­nent ces change­ments d’usage. Il ne s’agit pas seule­ment d’infrastructures, c’est égale­ment un change­ment d’approche : le client doit devenir acteur de sa consommation.

Pour les acteurs indus­triels, les grands enjeux sont donc à la fois de diver­si­fi­er les sources d’énergie, pour les ren­dre plus renou­ve­lables et plus locales, et de con­tin­uer à pro­gress­er vers une énergie la plus utile possible.

Idex recrute massivement des techniciens et des ingénieurs pour accompagner la transition énergétique que nous demandent nos clients

Vous préférez donc parler d’énergie utile plutôt que de sobriété énergétique ?

Trou­ver une pro­duc­tion et une con­som­ma­tion de l’énergie au plus juste, au plus utile, paraît un pro­jet plus con­va­in­cant et plus glob­al. Il s’agit de con­som­mer au bon moment la bonne quan­tité, et de notre côté, de met­tre en œuvre les out­ils pour que la pro­duc­tion d’énergie soit la plus effi­cace possible.

Quel est votre message à l’adresse des étudiants et des jeunes diplômés ?

La tran­si­tion énergé­tique est aujourd’hui rentable. C’est une évo­lu­tion majeure, car venir tra­vailler dans notre secteur ne relève plus exclu­sive­ment d’un choix de con­vic­tion : c’est un choix qui per­met à un jeune ingénieur de pro­jeter une car­rière dans un secteur économique sain tout en ayant un impact écologique posi­tif pour la planète. Un nou­veau champ indus­triel s’ouvre, et nous avons besoin de bras pour pass­er à l’échelle : nous recru­tons mas­sive­ment des tech­ni­ciens et des ingénieurs pour accom­pa­g­n­er la tran­si­tion énergé­tique que nous deman­dent nos clients.

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