Des gendarmes du Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) de l’Essonne (groupement de gendarmerie de l’Essonne, GGD 91).

Gendarmerie et Polytechnique : une longue histoire d’excellence scientifique

Dossier : Gendarmerie & numériqueMagazine N°778 Octobre 2022
Par Christian RODRIGUEZ

Du fait de l’héritage mil­i­taire com­mun de la gen­darmerie et de l’École poly­tech­nique, les poly­tech­ni­ciens ont régulière­ment rejoint les rangs de la Gen­darmerie nationale, qui recrute aujourd’hui 50 % d’officiers scientifiques.

« Pour la Patrie » : intro­duisant nos deux devis­es respec­tives, cet impératif partagé trou­ve son orig­ine dans notre héritage mil­i­taire com­mun. « Pour les Sci­ences et la Gloire » à l’École poly­tech­nique, « Pour l’Honneur et le Droit » en gen­darmerie : en voilà les décli­naisons naturelles qui se rejoignent dans les besoins d’une société chaque jour plus imprégnée de tech­niques et de technologies.

Excellence scientifique et souci du bien commun

Notre car­ac­tère mil­i­taire nous con­fère une longue his­toire partagée. Elle a notam­ment été écrite par plusieurs cen­taines de poly­tech­ni­ciens qui se sont engagés et con­tin­u­ent de s’engager au ser­vice de la France et des Français en rejoignant la Gen­darmerie nationale, sa réserve opéra­tionnelle ou bien sa réserve citoyenne. Cet engage­ment porte les mar­ques de l’excellence sci­en­tifique et du souci du bien com­mun, deux valeurs qui car­ac­térisent l’École poly­tech­nique. Il se car­ac­térise égale­ment par une volon­té com­mune de répon­dre par la sci­ence aux grands enjeux de notre temps, de la révo­lu­tion numérique aux trans­for­ma­tions envi­ron­nemen­tales, tou­jours au ser­vice de l’humain.

“Les progrès technologiques nous mettent au défi de conserver la supériorité technologique face aux nouvelles formes de menaces.”

De la créa­tion des brigades de la Maréchaussée en 1720 au pas­sage actuel à une dynamique d’« aller vers », la gen­darmerie a tou­jours su s’adapter, se réin­ven­ter, se trans­former pour éla­bor­er une offre de pro­tec­tion répon­dant aux attentes de nos conci­toyens. Les pro­grès tech­nologiques nous met­tent au défi : défi de suiv­re le rythme des inno­va­tions et des rup­tures, défi de con­serv­er la supéri­or­ité tech­nologique face aux nou­velles formes de men­aces et de délin­quances, défi de pro­gress­er dans le respect des lib­ertés publiques et dans l’acceptation sociale. Depuis 2020, notre stratégie « Gend 20.24 » de trans­for­ma­tion de l’Institution s’appuie notam­ment sur le numérique et les intel­li­gences arti­fi­cielles pour démul­ti­pli­er ses effets.


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Mise en œuvre par le com­man­de­ment de la gen­darmerie dans le cybere­space (Com­Cy­ber­Gend) créé en 2021, notre stratégie dans le cyber s’inscrit dans la con­ti­nu­ité de notre action dans le monde physique. Les poten­tial­ités du numérique et des intel­li­gences arti­fi­cielles per­me­t­tent à l’Institution de ren­forcer son offre de pro­tec­tion sur mesure, pour la ren­dre plus effi­cace et plus proche de nos conci­toyens, « pour la pop­u­la­tion, par le gendarme ».


Gend 20.24 : Répondre présent, pour la population, par le gendarme

« Répon­dre présent » : apporter des solu­tions con­crètes, vis­i­bles et prag­ma­tiques en matière de sécu­rité pour les Français.

« Pour la pop­u­la­tion » : la mis­sion de pro­tec­tion des Français est la rai­son d’être de la gen­darmerie, la con­sid­éra­tion pour leurs besoins est le point de départ de l’action quo­ti­di­enne des unités, dans un esprit de sol­i­dar­ité avec la population.

« Par le gen­darme » : amélior­er les car­rières, les con­di­tions de vie et de tra­vail, val­oris­er les inven­tions nées dans l’engagement quo­ti­di­en et dif­fuser l’esprit d’innovation dans toute la gendarmerie. 


Le rôle décisif des officiers scientifiques

Au fil des années, j’ai pu mesur­er l’apport de nos officiers sci­en­tifiques, lesquels ont per­mis à la gen­darmerie d’ouvrir la voie dans le domaine du numérique. Par­mi eux, les anciens de Poly­tech­nique ont évidem­ment joué un rôle décisif. J’ai ain­si acquis une cer­ti­tude : ces pro­fils d’officiers sont essen­tiels pour répon­dre aux enjeux de trans­for­ma­tion. Nous ne pou­vons plus compter unique­ment sur un petit nom­bre d’experts. Nous avons besoin de tou­jours plus de gen­darmes « sci­en­tifiques » et « numériques » à tous les éch­e­lons, dans les grands com­man­de­ments, en struc­tures spé­cial­isées comme dans les brigades de prox­im­ité. C’est dans cet esprit que j’ai souhaité aug­menter, dans les recrute­ments, la part des officiers issus de cur­sus sci­en­tifiques pour attein­dre désor­mais les 50 % d’ingénieurs. De même, nous avons récem­ment créé les pre­mières « e‑compagnies » d’élèves sous-officiers.

Rester à la pointe, un défi constant

Si nous sommes aujourd’hui à la pointe du cyber et de la trans­for­ma­tion numérique, c’est bien parce que nous pou­vons compter dans nos rangs de nom­breux officiers et sous-officiers sci­en­tifiques au grand tal­ent et au patri­o­tisme ardent. Si nous voulons y rester demain, il nous faut inté­gr­er tou­jours davan­tage de tal­ents. Les poly­tech­ni­ciens ont et garderont une place par­ti­c­ulière dans les rangs de la Gen­darmerie nationale. Des femmes et des hommes qui font le choix de servir par les Sci­ences, pour la Gloire et la Patrie.


La transformation en action 

  • 10 brevets déposés par la gen­darmerie l’année dernière 
  • Une imp­ri­mante 3D déployée dans chaque départe­ment d’ici la fin de l’année
  • Un recrute­ment de 50 % de sci­en­tifiques pour nos futurs officiers 
  • 21 nou­veaux out­ils numériques dévelop­pés pour faciliter et accélér­er les proces­sus internes
  • Un objec­tif de 10 000 cyber-gen­darmes for­més d’ici 2023

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