Finissons-en avec les problèmes de mobilité en ville !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°751 Janvier 2020
Par Bertrand BARTHÉLEMY (83)

Pré­sente dans plus de 5 000 villes et 80 pays dans le monde, Flow­bird, une ETI fran­çaise est en mesure de faci­li­ter les dépla­ce­ments des cita­dins, de réduire les pro­blèmes de conges­tion et de pol­lu­tion tout en per­met­tant aux villes de deve­nir le chef d’orchestre de la mobi­li­té sur leur ter­ri­toire. Ren­contre avec Ber­trand Bar­thé­le­my (83), CEO de Flowbird.

Flowbird est un acteur de la mobilité urbaine et de la ville intelligente. Qu’est-ce que ce positionnement implique ?

Nous pro­po­sons à nos clients, les villes, une pla­te­forme logi­cielle SaaS qui leur per­met de coor­don­ner intel­li­gem­ment les dif­fé­rents modes de dépla­ce­ments et de rendre leur uti­li­sa­tion simple pour les habi­tants et visi­teurs. Cette pla­te­forme intègre nos solu­tions propres (ges­tion du sta­tion­ne­ment, solu­tions billet­tiques pour les trans­ports publics) ain­si que celles de tiers (par­kings d’ouvrage, vélos par­ta­gés, auto-par­tage…). Pas­ser d’un mode de trans­port à un autre devient simple ; le paie­ment est sécu­ri­sé et le tarif adap­té au pro­fil de chaque indi­vi­du : résident, jeune, retrai­té… Nous comp­tons par­mi nos clients les plus grandes villes du monde : New York, Washing­ton, Los Angeles, Toron­to, Paris, Londres, Amster­dam, Madrid, Syd­ney. Nous sommes éga­le­ment pré­sents sur les mar­chés émer­gents tels que l’Europe de l’Est, la Rus­sie, l’Asie, l’Amérique Latine et l’Afrique : Mos­cou, Hong Kong, Kua­la Lum­pur, Jakar­ta, Bue­nos Aires… Concrè­te­ment, nous dis­tri­buons les droits de trans­port ou de sta­tion­ne­ment en fonc­tion de la poli­tique de la ville, les fai­sons payer par pièces ou billets, par carte ban­caire, par télé­phone mobile ou par les nou­veaux moyens du type Apple­Pay ou Ali­Pay. Nous garan­tis­sons que l’argent arrive sur le compte de la ville. Glo­ba­le­ment nous aidons plus de 100 mil­lions de per­sonnes à se dépla­cer chaque semaine et réa­li­sons plu­sieurs mil­liards de tran­sac­tions de paie­ment par an. Plus le monde se digi­ta­lise, plus les offres sont com­plexes et plus les villes ont besoin de quelqu’un pour rendre simples ces ser­vices. Nous aidons la ville à com­prendre les besoins des cita­dins, à amé­lio­rer sa poli­tique de mobi­li­té et l’attractivité du centre-ville.

Vos solutions contribuent aussi à réduire la pollution de la congestion…

Un des moyens les plus effi­caces pour réduire la pol­lu­tion est de pro­mou­voir les trans­ports en com­mun. Nous y contri­buons grâce à des sys­tèmes de bille­tique. Par exemple à Perth, en Aus­tra­lie, les cita­dins peuvent se dépla­cer libre­ment en bus, train, métro ou fer­ry, et nous leur garan­tis­sons à la fin de chaque jour­née le tarif opti­mal selon leur pro­fil, sans qu’ils aient à réflé­chir. Néan­moins, dans de nom­breux cas, le recours à une voi­ture indi­vi­duelle reste une obli­ga­tion. Au moins pour une par­tie du tra­jet. Conscients de cette réa­li­té, nous opti­mi­sons l’utilisation de la voi­ture en encou­ra­geant les per­sonnes à enchaî­ner plu­sieurs moyens de trans­port. Ain­si, cer­taines per­sonnes habi­tant loin d’une gare, peuvent prendre leur voi­ture pour aller à la gare de TER et pour­suivre ain­si leur che­min en train pour aller au bureau. Flow­bird per­met d’avoir une seule fac­tu­ra­tion pour son ticket de train et son sta­tion­ne­ment, et garan­tit le tarif le moins cher en fonc­tion de votre pro­fil. Pre­nons un exemple en Ita­lie : à votre arri­vée à la gare, une camé­ra lit votre plaque d’immatriculation, la bar­rière se lève et vous pou­vez prendre votre train… En réa­li­té, votre plaque d’immatriculation est reliée à votre carte de trans­ports. À par­tir de là, nous vous fac­tu­rons sur votre ticket de trans­port. C’est simple, rapide et effi­cace et sur­tout cela sim­pli­fie pour toutes les par­ties pre­nantes la mul­ti­mo­da­li­té. Pour flui­di­fier le tra­fic et réduire le temps per­du en voi­ture, Flow­bird a déve­lop­pé grâce au big data et à nos don­nées un algo­rithme qui per­met de trou­ver une place de sta­tion­ne­ment plus rapi­de­ment : le temps per­du décroît de 10 à 15 minutes à moins de 4 minutes en moyenne. À cela nous ajou­tons dans les villes où nous avons noué des par­te­na­riats, un sys­tème de gui­dage qui per­met de choi­sir entre le par­king de sur­face et le par­king d’ouvrage. L’idée est de per­mettre aux uti­li­sa­teurs finaux de choi­sir un sta­tion­ne­ment en fonc­tion de la pro­ba­bi­li­té de trou­ver une place, mais aus­si du prix. Ce ser­vice leur offre aus­si la pos­si­bi­li­té de pré-réser­ver leur sta­tion­ne­ment. Lors d’événements cultu­rels et spor­tifs, notre solu­tion per­met d’éviter les bou­chons. Ain­si, à Sacra­men­to, en Cali­for­nie, les soirs de matches de bas­ket, notre sys­tème de gui­dage et de pré.réservation des places a été un véri­table atout pour décon­ges­tion­ner la circulation.

Vous êtes également un acteur de la mobilité durable. Quels sont vos engagements et ambitions dans ce cadre ?

Nous sommes enga­gés à faire en sorte que les gens passent moins de temps à se dépla­cer, en par­ti­cu­lier en voi­ture, et à favo­ri­ser les trans­ports doux comme le bus, le vélo ou encore la marche à pied. En paral­lèle, nous n’oublions pas les per­sonnes dont le véhi­cule indi­vi­duel est indis­pen­sable. Ain­si, nous pre­nons en consi­dé­ra­tion l’ensemble de la popu­la­tion d’un ter­ri­toire. Nous avons aus­si des solu­tions pour ceux qui n’ont pas de télé­phone mobile pour télé­char­ger notre appli­ca­tion. Ou ceux qui n’ont pas de carte ban­caire. Un exemple : dans une ville du nord de l’Angleterre, 29 % des per­sonnes qui prennent le bus ne sont pas ban­ca­ri­sées. Nous essayons éga­le­ment de leur sim­pli­fier la vie. Nous n’oublions personne !

Qu’en est-il en termes d’attractivité des centres-villes ?

Il est impé­ra­tif que la ville et le centre-ville soient acces­sibles à tous ! Bien enten­du, cela signi­fie faci­li­ter l’accès aux per­sonnes qui y tra­vaillent mais éga­le­ment aux per­sonnes qui viennent consom­mer dans des maga­sins, les res­tau­rants ou encore les ciné­mas. Il faut donc être à même de gérer au mieux ces espaces publics. L’expérience montre que ce n’est pas en ne gérant pas du tout les auto­mo­biles, ou au contraire en les inter­di­sant, que les meilleurs résul­tats sont obte­nus. Il est fré­quent qu’arrivant les pre­miers, les employés se garent devant leur maga­sin et ne laissent pas de place à proxi­mi­té pour leurs clients poten­tiels. Nous avons des solu­tions qui per­mettent d’inciter les employés du maga­sin à garer leur voi­ture un peu plus loin ou dans un par­king d’ouvrage pour lais­ser des places libres devant leur maga­sin. Le même dilemme se pose autour des sta­tions de trans­port public entre les rési­dents et les pen­du­laires. Leurs besoins ne sont pas les mêmes selon l’heure de la jour­née, mais tous sont en com­pé­ti­tion pour les mêmes mètres car­rés. Aujourd’hui, des solu­tions astu­cieuses de modé­li­sa­tion de la ges­tion de l’espace public sont néces­saires. Flow­bird à la capa­ci­té de gérer judi­cieu­se­ment ces mètres car­rés des centres-villes !

Pour conclure, vos perspectives ?

Dans un monde de plus en plus digi­ta­li­sé avec de plus en plus de per­sonnes dans les villes, de plus en plus de pro­blèmes de conges­tion, et de plus en plus de pol­lu­tion et de com­plexi­té, nous avons besoin de plus en plus de mobi­li­té. Mais celle-ci doit être gérée de façon plus coor­don­née. Il faut don­ner aux villes et aux habi­tants les outils qui leur per­met­tront d’être col­lec­ti­ve­ment plus intel­li­gents. Notre mis­sion est de pro­po­ser ces outils pour rendre simple la vie quo­ti­dienne des gens, per­mettre aux villes d’être le chef d’orchestre qui va gérer intel­li­gem­ment la coor­di­na­tion des moyens de trans­port, au ser­vice de leur dynamisme.


Voir le site Inter­net de Flowbird

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