Europa, La dernière chance de l’Europe

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°702 Février 2015Par : Valéry GISCARD d’ESTAING (44) de l’Académie française, préface d’Helmut SchmidtRédacteur : Bernard GALINOU (59) et Daniel REYDELLET (64)Editeur : XO Éditions – 2014 – 33, avenue du Maine, 75015 Paris. Tél. : 01 56 80 26 80.

Voi­ci le livre d’un homme d’exception, qui a pré­si­dé sept ans la Répu­blique fran­çaise, après de Gaulle et Pom­pi­dou, et avant Mit­ter­rand, Chi­rac, Sar­ko­zy et Hollande.

Pour une fois dans la lit­té­ra­ture poli­tique, ce ne sont pas des mémoires auto­jus­ti­fi­ca­trices, ni des pro­messes, dont les lec­teurs ont pour la plu­part com­pris qu’elles n’ont pas pour but d’être tenues, mais de séduire.

C’est un pro­jet, qui concerne l’Europe, ce conti­nent qui a mis tous ses soins à s’autodétruire, jusqu’à 1950 : Robert Schu­man lance alors un appel pour gérer en com­mun le char­bon et l’acier, la matière pre­mière des pro­grammes d’armement de l’époque.

Cet appel, un Alle­mand l’a enten­du, Kon­rad Ade­nauer. De là a pris nais­sance la construc­tion européenne.

C’est ain­si que l’auteur inau­gure les pages qui résument brillam­ment les soixante années de paix que les pays d’Europe ont consa­cré à tra­vailler ensemble.

Tou­te­fois, son regard sur « l’état actuel de l’Union » est sans com­plai­sance. Il l’a résu­mé ain­si en ouvrant la confé­rence qu’il a don­née à l’École poly­tech­nique, le 2 décembre der­nier : « L’Union euro­péenne est mal gérée, mal pen­sée, mal aimée… Face à la mon­tée des nou­velles puis­sances, il nous faut nous réunir pour défendre nos inté­rêts et main­te­nir nos valeurs… afin d’aboutir par étape suc­ces­sive à la fédé­ra­tion d’États Nations annon­cée dès le début par les fondateurs. »

Il estime donc que le moment est venu de conce­voir une nou­velle étape qui dure­ra peut-être quinze ans, et qui sera por­tée par une dou­zaine au plus de pays volon­taires, en vue d’atteindre les objec­tifs sui­vants : conso­li­da­tion de l’union moné­taire et de la coor­di­na­tion bud­gé­taire, har­mo­ni­sa­tion des impôts natio­naux à acquit­ter par les par­ti­cu­liers et les entre­prises, ce qui per­met­tra de trai­ter plus effi­ca­ce­ment la ques­tion de la dette et d’envisager ensuite des méca­nismes de soli­da­ri­té budgétaire.

On ne peut que sou­hai­ter que ne soit pas déçue l’espérance que met l’auteur dans la « géné­ra­tion nou­velle, plus active, plus inven­tive et plus soli­daire », qui est appe­lée par ce pro­jet, ou par un autre, à construire l’avenir d’une des grandes civi­li­sa­tions du XXIe siècle, ave­nir appuyé sur son histoire.

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