Être parrainée, une expérience inoubliable

Dossier : ExpressionsMagazine N°668 Octobre 2011
Par Yue ZUO (09)

Avant moi, Pierre Wolt­ner et son épouse avaient eu une pre­mière filleule roumaine : c’est cette heureuse expéri­ence qui les a poussés à par­ticiper pour la deux­ième fois au par­rainage organ­isé par l’AX, et dont j’ai la chance d’avoir tout le béné­fice. Depuis mars 2010, ils sont devenus des amis dont j’ap­pré­cie les con­seils et à qui je voue une entière con­fi­ance. Comme des par­ents, ils me font décou­vrir peu à peu les dif­férents aspects de la société française.

Je me sou­viens très bien du jour de notre ren­con­tre. Après la réu­nion offi­cielle organ­isée par l’AX à la Mai­son des X, nous nous sommes ren­dus au parc de Bagatelle pour décou­vrir et admir­er les pre­miers signes du print­emps. Dans la soirée, Pierre et Sabine m’ont invitée à dîn­er chez eux — le pre­mier d’une longue série -, où j’ai décou­vert le meilleur de la gas­tronomie française. Avec mon français impar­fait, la com­mu­ni­ca­tion n’é­tait pas facile, mais les choses se sont vite améliorées, en par­tie grâce à nos ren­con­tres régulières et enrichissantes. Ensem­ble, nous décou­vrons l’héritage de l’Eu­rope et de la France, châteaux et sites his­toriques, mais aus­si spec­ta­cles à l’Opéra Gar­nier. De telles oppor­tu­nités de décou­vrir la richesse de la cul­ture européenne et de pénétr­er dans les hautes sphères de la société française sont vrai­ment irremplaçables.

Mais, pour moi, le par­rainage est plus que le seul geste de don­ner ou de recevoir : c’est un véri­ta­ble échange cul­turel et une rela­tion ami­cale. J’ai invité plusieurs fois Pierre et Sabine dans des restau­rants asi­a­tiques. Cet été, ils sont venus me voir défil­er sur les Champs-Élysées. À chaque dîn­er, nous oublions l’heure et dis­cu­tons jusqu’à très tard. Peu après notre ren­con­tre, lors d’un voy­age en Chine, mes par­rain et mar­raine sont allés jusqu’à ma ville natale, ce qui m’a beau­coup touchée. Cette année, ils ont accueil­li à bras ouverts ma mère qui m’a ensuite con­fié com­bi­en elle appré­ci­ait que j’aie la chance d’être leur filleule.

L’an­née prochaine, ils se lanceront prob­a­ble­ment dans le par­rainage d’un nou­v­el élève : je suis heureuse que leur ami­tié et leur générosité s’ex­er­cent envers d’autres, mais, quant à moi, je suis sûre de garder cette ami­tié pour toujours.

Le par­rainage en bref
L’É­cole poly­tech­nique s’est résol­u­ment engagée dans son inter­na­tion­al­i­sa­tion : chaque pro­mo­tion compte main­tenant 100 élèves inter­na­tionaux, une par­tie provenant du cur­sus clas­sique des class­es pré­para­toires (les EV1), la majorité arrivant d’un con­cours ouvert à des élèves issus d’une fil­ière uni­ver­si­taire française ou étrangère (EV2) et visant à accroître la diver­sité des orig­ines et le ray­on­nement de l’É­cole hors des régions fran­coph­o­nes. C’est pour les soutenir au début de leur par­cours que l’AX, en accord avec la Direc­tion de l’É­cole et la Fon­da­tion, a mis sur pied depuis 2005 un sys­tème de par­rainage des élèves étrangers entrant à l’É­cole, par des anciens élèves français ou étrangers.
Le par­rain s’en­gage pour un an auprès de l’élève. Il lui per­met de se famil­iaris­er avec son pays d’ac­cueil, sa cul­ture et sa langue, par exem­ple grâce à des ren­con­tres, vis­ites, invi­ta­tions à des repas, sor­ties, week-ends. Il lui apporte un sou­tien en cas de besoin (recherche de stages, con­seils pour sa for­ma­tion ultérieure, con­nais­sance d’un milieu pro­fes­sion­nel, etc.). De façon générale, il veille à main­tenir un lien réguli­er avec lui, il reste à son écoute et con­stitue un point d’ap­pui pour lui. Il s’ag­it à la fois de ren­dre ser­vice aux élèves inter­na­tionaux de la voie 2 pen­dant leur séjour à l’É­cole et au-delà, et de con­tribuer au développe­ment durable d’un réseau inter­na­tion­al d’anciens.

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