Et voilà pourquoi les filles sont sous-représentées

Dossier : Le quarantième anniversaire des polytechniciennesMagazine N°677 Septembre 2012Par : 6 élèves de la promotion 2009 dans le cadre d'un projet scientifique collectif
Extraits d’une étude réal­isée par Maël Buron, Alexan­dra Cosseron, Kari­na Cuc­chi, Xiaox­i­ao Ding, Mylène Dupas et Valentin Som­ma (pro­mo­tion 2009), dans le cadre d’un pro­jet sci­en­tifique collectif

Extraits d’une étude réal­isée par Maël Buron, Alexan­dra Cosseron, Kari­na Cuc­chi, Xiaox­i­ao Ding, Mylène Dupas et Valentin Som­ma (pro­mo­tion 2009), dans le cadre d’un pro­jet sci­en­tifique collectif

Après avoir dis­cuté avec dif­férents acteurs de l’École préoc­cupés par la faible représen­ta­tion des femmes dans les pro­mo­tions, notre groupe a décidé de réalis­er son Pro­jet sci­en­tifique col­lec­tif (PSC) sur cette thé­ma­tique, sous le nom de « Mix­ité à l’X ».

REPÈRES
Le « Pro­jet sci­en­tifique col­lec­tif » des élèves de deux­ième année se déroule sur huit mois et porte sur un sujet de leur choix. Le but est de se met­tre en sit­u­a­tion de recherche par groupes d’environ six élèves sur un thème spé­ci­fique et avec l’encadrement d’un tuteur.

Un tri préalable

La diver­sité des sujets était effrayante. Fal­lait-il s’intéresser au par­cours des poly­tech­ni­ci­ennes avant leur for­ma­tion à l’X ou après ? Pour remon­ter le « par­cours type » d’une poly­tech­ni­ci­enne avant son inté­gra­tion, fal­lait-il aller jusqu’au lycée, au col­lège, à l’école pri­maire ? Devions-nous nous focalis­er sur leur for­ma­tion à l’X ? Quels points de com­para­i­son devions-nous choisir ? Des par­cours plus ou moins fémin­isés, unique­ment des écoles sci­en­tifiques ou aus­si des for­ma­tions lit­téraires et com­mer­ciales ? Faire le tri dans toutes ces options était déter­mi­nant pour les phas­es suiv­antes de nos recherch­es, en fonc­tion du temps qui nous était imparti.

Trois écoles au banc d’essai

Le sujet s’est con­cen­tré sur l’orientation des jeunes filles vers les fil­ières sélec­tives que l’on intè­gre après avoir obtenu un bac­calau­réat sci­en­tifique. L’étude s’est focal­isée sur trois grandes écoles à la fois sci­en­tifiques et sélec­tives : HEC, AgroParis­Tech et Poly­tech­nique, bien sûr. Ces trois insti­tu­tions dif­fèrent grande­ment par la fémin­i­sa­tion de leurs promotions.

Majori­taires à l’Agro, en par­ité à HEC, à peine 20% à l’X

Les filles sont très majori­taires à AgroParis­Tech, elles atteignent la par­ité avec les garçons à HEC, mais leur présence peine à attein­dre 20 % à l’X (moyenne de ces dernières années).

L’objectif de l’étude était donc de trou­ver une expli­ca­tion au phénomène suiv­ant : pourquoi y a‑t-il une désaf­fec­tion pour l’X de la part des filles, au prof­it d’autres écoles et d’autres fil­ières de class­es pré­para­toires, alors que les filles sont majori­taires en ter­mi­nale sci­en­tifique et qu’elles y réus­sis­sent mieux en moyenne que les garçons, notam­ment aux épreuves du baccalauréat ?

Un sujet presque inédit

Nous avons util­isé tous les out­ils soci­ologiques pro­posés par notre tuteur, Pierre François, soci­o­logue et pro­fesseur à Sci­ences-po Paris. Dif­férentes étapes ont alors ryth­mé notre pro­jet. La pre­mière par­tie a, bien sûr, été un tra­vail bib­li­ographique assez intense, afin de se famil­iaris­er avec la recherche sur le sujet. Il existe des arti­cles con­cer­nant la sit­u­a­tion des filles dans le monde de l’éducation ain­si que des arti­cles sur les écoles les plus pres­tigieuses. Mais peu de chercheurs se sont con­cen­trés sur la fusion des deux prob­lé­ma­tiques. Le sujet que nous allions traiter était presque inédit.

Des statistiques sur cinq promotions

Après cette phase de lec­ture, nous avons com­mencé à récolter les don­nées pro­pres à notre sujet en util­isant trois méth­odes dif­férentes. Nous avons d’abord récolté des don­nées sta­tis­tiques sur les élèves des écoles. Ces don­nées, détenues par les admin­is­tra­tions respec­tives des étab­lisse­ments, com­por­tent par exem­ple pour chaque élève, le sexe, l’établissement d’origine, la caté­gorie socio­pro­fes­sion­nelle des par­ents et la fil­ière d’entrée au con­cours. Nous avons pu obtenir ces don­nées sur une péri­ode de trois à cinq pro­mo­tions selon les écoles.

Un questionnaire en ligne

D’autre part, nous avons élaboré un ques­tion­naire met­tant en évi­dence d’éventuels déter­mi­nants d’une ori­en­ta­tion sco­laire dif­féren­ciée selon les sexes.

Quelques cor­rec­tions méthodologiques
Les don­nées issues du ques­tion­naire ont dû être traitées avant de pou­voir être exploita­bles. Les répons­es aux ques­tions ouvertes ont été har­mon­isées pour sor­tir des infor­ma­tions utiles et com­pa­ra­bles. En out­re, les filles sont légère­ment sur­représen­tées dans les répons­es au questionnaire.
On observe 74% de répons­es féminines à Agro (alors qu’elles représen­tent 65 % de l’effectif) ; 51% à HEC (con­tre 44%); 19% à Poly­tech­nique (con­tre 16%).

Nous avons dif­fusé ce ques­tion­naire par voie élec­tron­ique aux élèves en cours de sco­lar­ité à HEC, à AgroParis­Tech et à l’X grâce à la par­tic­i­pa­tion d’associations d’élèves des dif­férentes écoles. Le ques­tion­naire, com­prenant env­i­ron quar­ante ques­tions, est resté en ligne près d’un mois et demi. Les thèmes abor­dés sont la tra­jec­toire sco­laire, le milieu famil­ial, les choix d’orientation, la pro­jec­tion dans l’avenir, l’image de soi-même. Nous avons obtenu au total 1 363 répons­es. Quelques-unes, qui n’entraient pas dans le cadre de notre étude, ont été élim­inées : il s’agit, par exem­ple, des répons­es des élèves étrangers ou de ceux issus de l’université. Ce proces­sus a ramené le nom­bre de répons­es à 1 136, ce qui cor­re­spond à un taux de par­tic­i­pa­tion de plus de 40%.

Grâce aux sta­tis­tiques recueil­lies précédem­ment, nous avons pu véri­fi­er que les indi­vidus ayant répon­du à notre ques­tion­naire con­sti­tu­aient un échan­til­lon représen­tatif de la pop­u­la­tion de chaque école, notam­ment au niveau de la pro­por­tion de filles et de la répar­ti­tion entre les dif­férentes caté­gories socioprofessionnelles.

Trente-cinq entretiens biographiques

Enfin, nous avons réal­isé une série d’entretiens per­son­nal­isés avec, soit des élèves en cours de sco­lar­ité dans les écoles qui nous intéres­saient, soit des élèves suff­isam­ment avancés dans leurs études pour que l’on puisse les con­sid­ér­er comme des can­di­dats poten­tiels pour inté­gr­er les­dites écoles.

Cern­er com­ment les élèves effectuent leurs choix d’orientation

Il s’agissait d’étudiants en class­es pré­para­toires, en ter­mi­nale voire en pre­mière sci­en­tifique. Ils nous ont apporté des infor­ma­tions essen­tielles pour com­pléter ce que nous avons pu appren­dre via le questionnaire.

Le but de ces entre­tiens était de faire ressor­tir des tra­jec­toires et pro­fils types et de cern­er plus pré­cisé­ment la manière dont les élèves optent pour leurs choix d’orientation. Nous avons pour cela effec­tué env­i­ron trente-cinq entre­tiens dans des étab­lisse­ments choi­sis afin de représen­ter une cer­taine diver­sité : nous avons retenu à la fois des étab­lisse­ments privés et publics, de Paris et de province. Les don­nées issues de ces entre­tiens ont été traitées par l’ensemble du groupe, cha­cun se con­cen­trant sur une thé­ma­tique par­ti­c­ulière afin d’essayer de faire émerg­er des hypothès­es pou­vant expli­quer la dif­férence de représen­ta­tion fémi­nine dans les écoles étudiées.

Témoignages et statistiques

En regroupant les infor­ma­tions obtenues grâce à ces trois méth­odes, nous avons pu obtenir des résul­tats. Pour par­venir à ces résul­tats, nous avons émis des hypothès­es con­cer­nant l’orientation sco­laire des filles après un bac sci­en­tifique en nous appuyant sur les témoignages d’élèves.

Puis nous avons util­isé le logi­ciel Sta­ta, qui nous a été prêté par le lab­o­ra­toire d’économétrie de l’X, pour con­firmer ou infirmer ces hypothès­es sur notre échan­til­lon statistique.

Aucun prototype professionnel

Le taux de jeunes femmes peu décidées quant à leur avenir est remar­quable­ment élevé à l’École poly­tech­nique : il atteint 70%, chiffre plus élevé que chez les garçons. L’X sem­ble être vic­time de son insuc­cès auprès de la gent fémi­nine : le faible nom­bre de femmes diplômées ne per­met pas une éventuelle iden­ti­fi­ca­tion pro­pre à faire naître des voca­tions féminines.

Les filles qui s’orientent vers une fil­ière sci­en­tifique le font par défaut

Cette qua­si-absence de références empêche toute pro­jec­tion, pour­tant par­ti­c­ulière­ment déci­sive pour les choix d’orientation chez les filles. Tout se passe comme si les filles qui s’orientent vers une fil­ière sci­en­tifique le fai­saient par défaut, pour peu qu’elles s’en sen­tent capa­bles. Et même par­mi les dif­férentes fil­ières pos­si­bles à l’issue d’un bac­calau­réat sci­en­tifique, les filles choi­sis­sent celles qui sus­ci­tent plus de voca­tions, comme les études de médecine, par exem­ple. Celles qui nour­ris­sent déjà un cer­tain intérêt pour les sci­ences pos­sè­dent moins de repères dans la fil­ière ingénieur et délais­sent ain­si les bancs des class­es pré­para­toires sci­en­tifiques au prof­it des fac­ultés de médecine.

Diversité pour les filles, efficacité pour les garçons

Deux­ième­ment, les filles sem­blent rechercher la diver­sité dans leurs études alors que les garçons s’intéressent plus à l’efficacité et à la rentabil­ité pro­fes­sion­nelle de leur parcours.

L’X ou la médecine
Cer­tains chiffres lais­sent à penser que les études de médecine con­stituent une porte de sor­tie prob­a­ble pour les étu­di­antes ayant un pro­fil com­pa­ra­ble à celui des poly­tech­ni­ci­ennes. Par exem­ple, 10% de ces dernières ont un de leurs par­ents médecin, con­tre près de 15% des garçons. Cette dif­férence de cinq points n’existe pas à AgroParis­Tech ni à HEC.
Cela peut s’expliquer par le fait que la pro­fes­sion de médecin sus­cite plus facile­ment une voca­tion chez les filles et donc que les filles de médecin s’orientent préféren­tielle­ment vers cette filière.

Ain­si, quand elles n’éprouvent pas le désir d’exercer un méti­er par­ti­c­uli­er, les filles appa­rais­sent plus soucieuses que les garçons de garder un cer­tain équili­bre dans leur sco­lar­ité. Plus indé­cis­es que leurs homo­logues mas­culins, elles s’orientent plus volon­tiers vers les voies qui leur per­me­t­tent d’éviter une spé­cial­i­sa­tion trop rapi­de, délais­sant par là même les class­es pré­para­toires sci­en­tifiques et leur préférant des for­ma­tions pluridis­ci­plinaires comme les class­es pré­para­toires commerciales.

Les filles qui se sont tournées vers une for­ma­tion com­mer­ciale ont dû choisir libre­ment leur ori­en­ta­tion. Dans un con­texte de choix d’orientation plus libre pour les filles, l’étude souligne aus­si l’importance de l’influence des pro­fesseurs sur ces déci­sions. Elle est env­i­ron deux fois plus grande chez les filles que chez les garçons.

On con­state aus­si que près d’un tiers des poly­tech­ni­ci­ennes ont ren­con­tré au cours de leurs études un pro­fesseur à l’influence déter­mi­nante. Cela con­forte l’idée d’un vide relatif lais­sé par des par­ents qui s’occuperaient davan­tage des garçons.

L’ascenseur social est sexiste

Enfin, les filles s’aventurent dans des fil­ières très sélec­tives à dom­i­nante sci­en­tifique unique­ment si elles sont issues d’un milieu qui les y encour­age. Ain­si, les filles étant plus autonomes dans le proces­sus d’orientation que les garçons, elles se tour­nent plus sou­vent vers des choix « raison­nés », s’interdisant ain­si l’accession à des milieux dont elles ne font pas partie.

L’influence des parents
Les filles en sco­lar­ité à l’X ont plus été encour­agées par leurs par­ents dans cette voie que les filles à HEC dans la leur, alors que les garçons ont fait l’objet du même investisse­ment parental dans les deux écoles.
À l’X, env­i­ron 35 % des filles déclar­ent avoir été encour­agées dans ce choix par leurs par­ents, chiffre qua­si iden­tique à celui des garçons, alors qu’elles ne sont que 22% à HEC (con­tre 35% pour les garçons).

Autrement dit, les filles qui intè­grent l’X et HEC vien­nent plus sou­vent d’un milieu « d’initiés » que les garçons. Elles regroupent plus de car­ac­téris­tiques qui favorisent a pri­ori l’intégration dans une grande école pres­tigieuse. Nous avons pu faire ressor­tir de nos résul­tats cer­taines de ces car­ac­téris­tiques et nous avons con­staté que les filles sont mieux servies dans ces domaines. Par exem­ple à l’X, 79 % des filles vien­nent d’une grande classe pré­para­toire (c’est-à-dire d’un étab­lisse­ment dont provi­en­nent plus de vingt X sur les années con­cernées par les sta­tis­tiques obtenues) con­tre 70% de garçons. De même, 37% des filles provi­en­nent d’une des plus grandes villes d’Île-de- France, con­tre 28 % des garçons.

Ces dif­férences entre filles et garçons exis­tent aus­si à HEC mais sont bien moins mar­quées. L’ascenseur social est donc sex­iste dans le milieu édu­catif et il l’est encore plus à l’X qu’à HEC. Les poly­tech­ni­ci­ennes, qui parais­sent peu car­riéristes d’après nos résul­tats, sem­blent davan­tage repro­duire le sché­ma social dont elles sont issues.

Leurs voisines d’HEC, quant à elles, doivent faire preuve de plus d’ambition pour inté­gr­er ce milieu auquel elles n’appartiennent pas for­cé­ment, ce qui se ressent dans leurs personnalités.

2 Commentaires

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Philippe Cuvil­li­errépondre
16 septembre 2012 à 22 h 55 min

Ques­tions
Votre étude abor­de ce mys­tère qu’est l’ori­en­ta­tion, cherche à com­pren­dre ce jeu de bal­anci­er sub­til entre moti­va­tions per­son­nelles et inci­ta­tion parentale que vit chaque étu­di­ant en devenir. Un grand mer­ci de nous livr­er vos con­clu­sions car il s’ag­it d’une ques­tion pas­sion­nante, dont la com­préhen­sion est cru­ciale pour aigu­iller les actions en faveur de la par­ité. Toute­fois je trou­ve dom­mage de devoir rester sur ma faim sur quelques points qui me parais­sent importants.

D’une part, une part de flou sub­siste au sujet de la spé­cial­i­sa­tion. Si j’ai bien com­pris votre thèse, celle-ci est la suiv­ante : davan­tage lais­sées à elles-même quant à leur ori­en­ta­tion, les filles ont naturelle­ment ten­dance à éviter la spé­cial­i­sa­tion en préférant les études les plus divers­es. Pour­tant il n’y a rien de moins spé­cial­isant que les école d’ingénieurs, et par­ti­c­ulière­ment Poly­tech­nique. Pour preuve, toutes les for­ma­tions et écoles que vous men­tion­nez sont acces­si­bles après Poly­tech­nique, et l’éven­tail des métiers acces­si­bles à un diplômé d’é­cole d’ingénieur recou­vre une large par­tie des leurs.
Si vous dites que les filles préfèrent naturelle­ment les études gar­dant une cer­taine diver­sité de thème, alors vous ren­con­trez le para­doxe que ces for­ma­tions sont, à plus long terme, les plus spé­cial­isantes. C’est ce para­doxe qu’il faudrait éclaircir.
En out­re, la forte fémin­i­sa­tion d’é­tudes très spé­cial­isées, telles que les pré­pas lit­téraires ou les licences d’hu­man­ités, con­tre­dis­ent la thèse d’une frilosité à la spé­cial­i­sa­tion en l’ab­sence d’ori­en­ta­tion. Peut-être que là il aurait été intéres­sant de savoir si ces choix s’ex­pliquent par un pro­fesseur déterminant.

D’autre part, votre texte sem­ble à deux repris­es hésiter.
D’abord sur la fil­ière EC. Vous dites ici « Plus indé­cis­es que leurs homo­logues mas­culins, elles s’orientent plus volon­tiers vers […] les class­es pré­para­toires com­mer­ciales », et plus loin « Leurs voisines d’HEC, quant à elles, doivent faire preuve de plus d’ambition pour inté­gr­er ce milieu ». Qu’en est-il alors de cette pré­pa EC ? Choix par défaut ou preuve d’ambition ?

Ensuite sur le choix de fil­ière. Ici « Les filles qui s’orientent vers une fil­ière sci­en­tifique le font par défaut », mais là « les filles s’aventurent dans des fil­ières très sélec­tives à dom­i­nante sci­en­tifique unique­ment si elles sont issues d’un milieu qui les y encour­age ». Est-ce que la fil­ière sci­en­tifique par défaut dont vous par­lez con­cerne le choix de fil­ière de lycée, et non celui des études supérieuses ?
De plus votre deux­ième pro­pos voudrait par­ler des « fil­ières très sélec­tives à dom­i­nante sci­en­tifique », pour­tant votre étude n’a pas inter­rogé de jeunes filles ayant fait de médecine. Or il n’y a plus sélec­tif et sci­en­tifique que la pre­mière année de médecine.
On manque de pou­voir con­clure sur qui rebute, entre la sélec­tiv­ité ou la sci­ence, lorsque l’ori­en­ta­tion manque ou le milieu n’est pas initié.

Je vous remer­cie d’a­vance pour toutes précisions.

Fran­cois Forestrépondre
21 octobre 2012 à 19 h 48 min

les filles sont sous-représen­tées
Exprimé formelle­ment, le dis­cours peut se ramen­er au texte qui suit :

Con­sid­érons une pop­u­la­tion de n indi­vidus que nous parta­geons en 2 sous ensem­bles A et B en appli­quant un critère X (penser X : longueur du gros orteil > 9 x longueur du pied).

Ajou­tons 3 fonc­tions “con­cours” F1, F2, F3 : indi­vidu –> note sur 20,
les fonc­tions sont un mix indéfi­ni de la capac­ité mémoire, de la capac­ité d’ex­plo­ration com­bi­na­toire, des qual­ités d’ex­pres­sion, des con­nais­sances, … et d’un tirage aléatoire.

Pour un critère X et 3 fonc­tions F1, F2, F3 don­nés, nous obser­vons que :
Le nom­bre d’in­di­vidu a de A tels que F1(a) > 16 = 0.1 cardinal(A)
Le nom­bre d’in­di­vidu b de B tels que F1(b) > 16 = 0.03 cardinal(B)
tan­dis que
Le nom­bre d’in­di­vidu a de A tels que F3(a) > 16 = 0.07 cardinal(A)
Le nom­bre d’in­di­vidu b de B tels que F3(b) > 16 = 0.07 cardinal(B)
et que pour la fonc­tion F2, les chiffres sont inter­mé­di­aires entre ceux de F1 et ceux de F3.

Il sem­ble extra­or­di­naire que selon la pen­sée ortho­doxe de notre temps, la con­clu­sion est “évidem­ment” que le con­cours F1 est injuste et le con­cours F3 est juste.
Pour­tant, ce résul­tat n’indique qu’une chose : il y a une cor­réla­tion entre le critère X et la fonc­tion F1 ; une cor­réla­tion peut-elle être injuste ?

Pour­suiv­ons en faisant vari­er le critère X de nom­breuses fois, et choi­sis­sons la fonc­tion F “juste entre les justes” qui don­nera tou­jours la même pro­por­tion d’élus :
Quel que soit X, le nom­bre de a de A tels que F(a) > 16 = 0.07 card(A) et idem pour B.
La fonc­tion F n’est donc cor­rélée avec aucun des critères X,
Une telle fonc­tion est con­sid­érée comme un tirage aléa­toire non biaisé.

Doit-on rem­plac­er le con­cours de l’é­cole poly­tech­nique par une grande loterie ?

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