Introduction : Honneur aux polytechniciennes

Dossier : Le quarantième anniversaire des polytechniciennesMagazine N°677 Septembre 2012
Par Jean-Marc CHABANAS (58)

« L’évolution de la société rend aujourd’hui souhaitable, écrivait il y a quelque quar­ante ans, Michel Debré, min­istre d’État chargé de la Défense nationale, d’ouvrir aux femmes l’entrée à l’École poly­tech­nique de telle sorte qu’elles puis­sent accéder aux plus hauts emplois sci­en­tifiques et tech­niques de l’État comme des entreprises. »

Et voilà donc quar­ante ans tout juste, ce mois-ci, que les pre­mières poly­tech­ni­ci­ennes entraient à l’École, et de belle façon puisque l’une d’entre elles, Anne Chopinet-Duthilleul, était reçue major au con­cours d’entrée.

Cet anniver­saire aura été célébré tout au long de l’année 2012. À l’honneur au Bal de l’X, vedettes de la récente Assem­blée générale de notre Asso­ci­a­tion, fêtées en province, par exem­ple à Mar­seille ou à Nice, les poly­tech­ni­ci­ennes organ­isent leur col­loque d’anniversaire à Paris le 16 octo­bre prochain au palais de la Décou­verte et con­cluront l’année par un ouvrage historique.

On dénom­bre aujourd’hui près de deux mille poly­tech­ni­ci­ennes qui ont effec­tive­ment mar­qué de leur empreinte le monde pro­fes­sion­nel, que ce soit au sein des grandes entre­pris­es ou des organ­i­sa­tions. Chaque pro­mo­tion compte main­tenant près de cent jeunes filles. C’est beau­coup, et c’est pour­tant bien moins qu’une juste proportion.

Pourquoi sont-elles si peu ? Tout sim­ple­ment, sans doute, parce que cette for­ma­tion, qui con­serve ses ori­en­ta­tions mil­i­taires et mas­cu­lines, les intéresse moins que d’autres. Elles préfèrent la diver­sité à l’efficacité. À l’arrivée sur le Cam­pus, c’est bien une école mas­cu­line qu’elles décou­vrent, au point d’avoir décidé, il y a main­tenant cinq ans, de créer un lieu de ren­con­tre spé­ci­fique, un binet féminin, comme on dit en jar­gon poly­tech­ni­cien. Dans la vie courante, c’est aus­si un groupe spé­ci­fique qui les réu­nit, au-delà des sim­ples accoin­tances pro­fes­sion­nelles ou géo­graphiques. Bap­tisé « Les L de l’X », ce réseau met en avant les car­rières au féminin, l’expérience pro­fes­sion­nelle des femmes, et promeut les métiers scientifiques.

Dans la vie pro­fes­sion­nelle, les chefs d’entreprises leur recon­nais­sent des qual­ités de prag­ma­tisme, un regard pra­tique, une grande clarté d’expression.

De leur côté, elles met­tent en avant le don de pilot­er à long terme, de motiv­er les col­lab­o­ra­teurs et de savoir trancher.

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