Baie et port de Brest © Delphotostock

L’ESID de Brest, des chantiers complexes et passionnants

Dossier : Les ports en FranceMagazine N°764 Avril 2021
Par Laurent BLANC (2003)
Par Ombline du FAYET (2012)
Par Adrien ANTONELLI (ENS Cachan 2015)

Le SID, ser­vice d’infrastructure de la défense, ser­vice inter­ar­mées rele­vant du secré­taire géné­ral pour l’administration du minis­tère des Armées, a été créé il y a seize ans. L’établissement de Brest emploie trois IPEF : l’un est arri­vé en 2013 après un pre­mier poste à la direc­tion inter­dé­par­te­men­tale des routes d’Île-de-France (DiRIF) et les deux autres en pre­mière affec­ta­tion res­pec­ti­ve­ment en 2017 et 2020. Ils témoignent de leur expérience.

Nous avons tous les trois choi­si de rejoindre l’ESID de Brest et plus par­ti­cu­liè­re­ment la base opé­ra­tion­nelle de l’île Longue, base de sta­tion­ne­ment et de sou­tien des sous-marins nucléaires lan­ceurs d’engins (SNLE). Ce site, au cœur de la dis­sua­sion fran­çaise, vient de fêter son cin­quan­tième anni­ver­saire. Conduit par un de nos illustres pré­dé­ces­seurs, l’IGPC Pierre Pom­mel­let (58, et père de Pierre-Éric, 84, actuel patron de Naval Group), il a été réa­li­sé au terme d’un chan­tier qui fut, dit-on, le plus intense d’Europe.

L’île Longue cris­tal­lise de manière par­ti­cu­liè­re­ment pré­sente deux carac­té­ris­tiques du SID, à savoir la tech­ni­ci­té des pro­jets et le carac­tère opé­ra­tion­nel du site. L’ESID de Brest y réa­lise des tra­vaux de toute nature, bâti­ments, réseaux, sta­tions de pom­page, portes des formes de radoub, cen­trales élec­triques, engins de manu­ten­tion… concou­rant tous à la mis­sion de dis­sua­sion et donc sou­mis à des exi­gences de résul­tat peu com­munes, y com­pris dans des domaines tels que la sécu­ri­té nucléaire et pyro­tech­nique ou la pro­tec­tion-défense. Cette diver­si­té tech­nique est un for­mi­dable défi pour l’ingénieur qui se doit d’appréhender l’ensemble des dis­ci­plines concer­nées et sur­tout de garan­tir la cohé­rence d’ensemble de ces sys­tèmes. Et tous ces chan­tiers doivent être conduits dans le res­pect des prio­ri­tés opé­ra­tion­nelles, sur des cré­neaux spa­tio-tem­po­rels res­treints, impli­quant un tra­vail de pla­ni­fi­ca­tion et de coor­di­na­tion par­ti­cu­liè­re­ment intense, ain­si qu’un fort esprit d’équipage. À cela vient s’ajouter la réa­li­té rugueuse des chan­tiers et des rela­tions contrac­tuelles, avec leurs cor­tèges d’intempéries, d’imprévus et de récla­ma­tions, deman­dant une réac­ti­vi­té et une capa­ci­té d’adaptation permanentes !

“Une réactivité et une capacité d’adaptation permanentes.”

Pour Laurent, après plu­sieurs années intenses à l’île Longue, une nou­velle étape com­mence en tant que chef de la divi­sion inves­tis­se­ment de l’ESID de Brest char­gé de la conduite des opé­ra­tions de construc­tion – hors île Longue – des trois armées et de leurs ser­vices dans les sec­teurs de Brest et Lorient ; ce nou­veau poste lui per­met d’embrasser un champ encore plus large d’activités (pla­te­formes aéro­nau­tiques, bâti­ments hos­pi­ta­liers, ouvrages pyro­tech­niques) tout en conti­nuant à avoir une acti­vi­té sou­te­nue dans le monde industrialo-portuaire. 

Nous avons ain­si deux convic­tions : la pre­mière est que nous fai­sons un métier exi­geant, mais pas­sion­nant ; la seconde est qu’un début de car­rière dans un ser­vice construc­teur tel que le SID est géné­ra­teur de com­pé­tences tech­niques, mana­gé­riales et humaines, qui peuvent être mises au pro­fit d’une car­rière féconde dans toutes sortes d’activités. La force du SID est très clai­re­ment de consti­tuer un ser­vice de l’État (le der­nier ?) capable de mener des chan­tiers d’infrastructure d’ampleur et de grande com­plexi­té. En outre, la der­nière loi de pro­gram­ma­tion mili­taire (LPM) a ins­crit l’activité du ser­vice dans une dyna­mique de forte crois­sance. Les chal­lenges qui nous attendent s’annoncent pas­sion­nants et néces­sitent indu­bi­ta­ble­ment le ren­fort d’ingénieurs brillants et moti­vés pour les relever !

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