Femme DSI

DSI : un rôle central pour relever les défis de demain

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°777 Septembre 2022
Par Karima DRISSI

Aujourd’hui, les DSI sont dev­enues de véri­ta­bles Busi­ness Part­ners au sein des entre­pris­es. Elles accom­pa­g­nent et dévelop­pent la stratégie, et con­tribuent à attein­dre les enjeux majeurs de demain. Kari­ma Dris­si, Chief Infor­ma­tion Offi­cer de GRDF, nous en dit plus sur ce méti­er et ce domaine riche en perspectives.

Vous avez un parcours 100% IT. Pourquoi ce choix ?

Je n’avais pas un plan pro­gram­mé d’avance, en revanche j’ai très vite été embar­quée dans le monde de l’IT : J’ai com­mencé par des études en infor­ma­tique, mon bac+5 en poche, j’ai com­mencé à tra­vailler dans les sys­tèmes d’informations dans des activ­ités très tech­niques en tant qu’ingénieur analyse et développement. 

Dès le début j’ai pu m’engager dans des pro­jets con­crets au ser­vice de l’entreprise, qui avaient du sens et étaient atten­dus. Et très vite j’ai com­pris que l’IT était un méti­er certes tech­nique mais com­plète­ment tourné vers le business. 

Dès mes pre­mières expéri­ences j’ai décou­vert que l’IT était un méti­er trans­ver­sal et opéra­tionnel qui per­met d’imaginer, de con­cevoir et de bâtir des solutions… 

Ensuite le monde de l’IT ne cesse d’évoluer aux vues des évo­lu­tions tech­nologiques con­stantes et de plus en plus inno­vantes, ce qui nous amène à nous réin­ven­ter tous les jours. 

Je sais que j’ai fait le bon choix, en choi­sis­sant ce méti­er qui, après 24 années, me pas­sionne tou­jours autant, me stim­ule intel­lectuelle­ment et me pro­cure beau­coup de plaisir !

Quelles sont vos missions principales au sein de GRDF ?

En tant que DSI, j’ai la charge d’une direc­tion avec 350 col­lab­o­ra­teurs qui s’occupent des activ­ités IT dans des métiers d’expertises, d’ingénierie infra­struc­ture et logi­cielle, de spé­cial­iste data, d’urbaniste.

La DSI de GRDF porte la gou­ver­nance, et dans ce cadre nous met­tons en place les sché­mas directeurs des SI, des plans pluri­an­nuels d’investissement.

Notre rôle cen­tral est de met­tre en œuvre le sys­tème d’information de GRDF. 

Et pour finir j’évoquerai le sujet de la cyber­sécu­rité : un sujet majeur aujourd’hui. Le con­texte est tel que les risques vont crois­sants et les DSI devi­en­nent les véri­ta­bles garants de la sécu­rité des entreprises.

D’ailleurs, le rôle de la DSI est devenu encore central dans les entreprises. À ce titre, vous êtes aussi membre du comité exécutif de GRDF. Qu’en est-il ?

Le fait que la direc­tion des Sys­tèmes d’information soit au COMEX est un levi­er pour faire des DSI un acteur qui accom­pa­gne la trans­for­ma­tion et la décli­nai­son de la stratégie de l’entreprise.

Sans ce posi­tion­nement, une DSI peut avoir une ten­dance à « atten­dre » les besoins, à ne pas se posi­tion­ner de manière proac­tive. Et elle peut être perçue comme une grosse machine avec des con­traintes et des com­plex­ités. Ce n’est pas l’image et le l’esprit de la DSI de GRDF !

En tant que mem­bre du Comex, je par­ticipe aux dis­cus­sions stratégiques, je suis au fait des grandes déci­sions et des cibles. Je sais ain­si être force de propo­si­tion, adapter les feuilles de route SI. C’est à mon sens une des con­di­tions d’un posi­tion­nement busi­ness part­ner entre la DSI et ses par­ties prenantes.

“J’ai fait le bon choix, en choisissant ce métier qui, après 24 années, me passionne toujours autant, me stimule intellectuellement et me procure beaucoup de plaisir !”

Pour illus­tr­er, actuelle­ment, GRDF a con­stru­it sa stratégie et une vision qui sont incon­testable­ment ancrées dans les enjeux de notre société en matière de tran­si­tion énergé­tique. C’est une trans­for­ma­tion qui s’est engagée depuis déjà de nom­breuses années pour avoir sa place dans le mix énergé­tique de demain, cette trans­for­ma­tion a pris le nom de « Troisième révo­lu­tion des gaz », qui con­siste à pass­er pro­gres­sive­ment de la dis­tri­b­u­tion de gaz fos­sile à la dis­tri­b­u­tion de gaz renouvelables.

Cette trans­for­ma­tion abor­dera le développe­ment de la « pre­mière généra­tion » de gaz renou­ve­lable, c’est-à-dire le bio­méthane, puis intè­gr­era dans nos réseaux des gaz dits de « deux­ième généra­tion », qui sont aujourd’hui en France au stade de recherche mais qui au tra­vers des dif­férentes expéri­men­ta­tions qui sont menées promets de belles choses, on par­le notam­ment de l’hydrogène et du méthane de synthèse.

Cette stratégie, à la DSI nous nous l’approprions et nous tra­vail­lons avec les dif­férents métiers de l’entreprise afin de pro­pos­er des solu­tions SI pour accom­pa­g­n­er cette trans­for­ma­tion, cette révolution.

Ce posi­tion­nement per­met égale­ment de faire des impérat­ifs SI des con­traintes de l’entreprise comme celles de n’importe quel méti­er : l’obsolescence des briques qui doit être résolue à un rythme soutenu, les impérat­ifs de sécu­rité, les évo­lu­tions néces­saires du socle d’infrastructures.

Le monde du digital et des technologies de l’information reste masculin et peine à attirer les femmes. Quel regard portez-vous sur cela ?

En pre­mier lieu, et c’est impor­tant de le dire, les femmes s’imposent elles-mêmes leurs pro­pres freins en étant con­va­in­cues que les métiers de la tech sont « trop tech­niques », plutôt réservés aux hommes. Sur les bancs des écoles d’ingénieurs les jeunes femmes sont encore trop peu nombreuses.

Je pense qu’au départ c’est un sujet d’éducation, de cadre de référence de notre société. Nous avons besoin d’évoluer dans la manière dont nous accom­pa­gnons les jeunes filles dans leur développe­ment et leur choix de carrière. 

Les femmes qui ont réus­si dans la tech, nous en avons de plus en plus. Il faut les met­tre en vis­i­bil­ité, qu’elle racon­te leur par­cours, leur évo­lu­tion et qu’elles cassent les clichés.

“Les métiers de l’IT restent des métiers qui ne connaissent pas la crise.”

Je regrette cet état de fait, notre DSI à GRDF c’est à peine 30 % de femmes. C’est insuff­isant d’une part parce que la mix­ité est une source extra­or­di­naire de richesse, mais égale­ment parce que nous n’arriverons pas à combler nos besoins en com­pé­tences IT si les femmes ne s’y met­tent pas ! 

J’ai envie de dire aux jeunes femmes que tra­vailler et évoluer dans l’IT c’est pas­sion­nant ! Les échanges avec les métiers sur leur besoin, les étapes de con­cep­tion, le codage et l’architecture sont autant d’activités qui per­me­t­tent un épanouisse­ment constant. 

À chaque moment de ma car­rière j’ai eu cette chance de pren­dre du plaisir, d’apprendre tous les jours de nou­velles choses et de tra­vailler avec des équipes pluridisciplinaires.

Néanmoins, c’est un domaine riche en perspectives. Qu’en est-il ? 

Les métiers de l’IT restent des métiers qui ne con­nais­sent pas la crise : on recrute !

C’était déjà le cas avant la crise san­i­taire, ça l’est encore plus aujourd’hui avec l’accélération de la dig­i­tal­i­sa­tion et les risques cyber notam­ment. Pen­dant la crise san­i­taire, le rôle de l’IT a été clé pour per­me­t­tre aux entre­pris­es, partout dans le monde, de sur­vivre et de main­tenir leurs activ­ités. Le rôle et l’image des DSI ont évolué positivement.

Pour GRDF, nous avons actuelle­ment l’ambition de recon­stru­ire et refon­dre l’ensemble du sys­tème d’information d’ici 2026 pour un SI plus opti­misé, plus effi­cient et plus mod­erne. Dans ce cadre, nous inter­nal­isons des com­pé­tences cœur IT autour de l’ingénierie logi­cielle, de l’ingénierie infra­struc­ture, de la data, de la cyber­sécu­rité, des architectures … 

Et nous avons besoin de tal­ents et de com­pé­tences pour nous accom­pa­g­n­er dans cette belle aven­ture. Nous pub­lions régulière­ment des offres d’emploi sur notre site, j’invite les jeunes diplômés à pos­tuler, et à venir à la décou­verte de GRDF, une belle entre­prise au cœur des enjeux de tran­si­tion énergétique. 

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