Dreyfus et l'Alsace

Dreyfus, une Affaire alsacienne

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°760 Décembre 2020Par : Édouard BoeglinRédacteur : Christian Marbach (56)Editeur : Éditions Bruno Leprince

Dreyfus un affaire alsacienneLes Saisons d’Alsace, une revue trimestrielle adossée au groupe des Dernières Nou­velles d’Alsace, et très atten­tive à l’histoire de l’Alsace pen­dant les deux siè­cles précé­dents, vient de con­sacr­er son numéro d’août 2020 à Alfred Drey­fus, X 1878.

Les poly­tech­ni­ciens ont pu lire dans La Jaune et la Rouge divers arti­cles appro­fondis sur ce sujet. Ils con­nais­sent donc cette page d’histoire et notam­ment le rôle qu’y ont joué de nom­breux X, pour ou con­tre leur cama­rade injuste­ment accusé.

Saisons d’Alsace, en don­nant le titre « une Affaire alsa­ci­enne » à son ensem­ble de textes doc­u­men­tés et remar­quable­ment illus­trés, met surtout l’accent sur l’influence que put avoir l’origine de Drey­fus sur les autorités mil­i­taires, la jus­tice et l’opinion : on sait qu’après la défaite de 1870 une grande par­tie de sa famille « opta » pour la France et s’y instal­la. Pou­vait-on mal­gré tout met­tre en cause l’attachement de cet Alsa­cien à la France ?

Saisons d’Alsace cite le nom d’Alsaciens qui firent le même choix de quit­ter l’Alsace et se partagèrent entre antidrey­fusards et drey­fusards. Par­mi ceux-ci, et en plus de la famille de Drey­fus, l’histoire a surtout retenu les noms d’acteurs mil­i­tant pour la révi­sion du procès, comme Scheur­er-Kest­ner, vice-prési­dent du Sénat, ou Loew, prési­dent de cham­bre à la Cour de cassation. 

Par ailleurs, une accu­sa­tion de trahi­son, en faveur de l’Allemagne, portée con­tre un offici­er français orig­i­naire d’Alsace, ne pou­vait qu’interpeller les Alsa­ciens et Mosel­lans devenus alle­mands après 1871. Aus­si Saisons d’Alsace offre-t-elle une orig­i­nale analyse des arti­cles de presse parus dans les jour­naux alsa­ciens, par­fois très con­trôlés par les autorités. Leurs rédac­tions, comme leurs lec­torats, pou­vaient cul­tiv­er des sen­ti­ments plus ou moins hos­tiles à Drey­fus, s’ils le croy­aient coupable, ou à l’État français, pour sa ges­tion de cette affaire d’État.

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