Délégation israélienne à l'École politechnique

Des partenariats forts entre l’École et Israël

Dossier : Israël : Les X et la Start-up NationMagazine N°728 Octobre 2017
Par Jacques N. BIOT (71)

L’É­cole poly­tech­nique ren­force ses accords avec les uni­ver­si­tés les plus répu­tées au monde. Dans le cas d’Is­raël, les contrats se mul­ti­plient avec le Tech­nion, puis l’Université hébraïque de Jéru­sa­lem et enfin l’Institut Weiz­mann dépas­sant le cadre de la for­ma­tion et por­tant main­te­nant sur la recherche, l’entrepreneuriat et l’innovation.

Depuis quelques années , l’École poly­tech­nique, qui jouit de plus de 200 accords avec des par­te­naires inter­na­tio­naux et est clas­sée 16e uni­ver­si­té la plus inter­na­tio­nale du monde, foca­lise sa stra­té­gie de rayon­ne­ment glo­bal en ren­for­çant ses accords avec une ving­taine d’universités les plus répu­tées au monde. 

Trois de ces ins­ti­tu­tions sont loca­li­sées en Israël : le Tech­nion de longue date, avec un ren­for­ce­ment depuis fin 2013, puis l’Université hébraïque de Jéru­sa­lem et l’Institut Weiz­mann en 2016. 

Les accords signés avec ces uni­ver­si­tés for­ma­lisent les échanges d’étudiants et de cher­cheurs et offrent un cadre pour le déve­lop­pe­ment d’activités conjointes d’enseignement et de recherche. 

REPÈRES

L’international est depuis longtemps au cœur de la stratégie de l’École polytechnique, qui a accueilli ses premiers étudiants étrangers dès 1798.
L’École polytechnique développe aujourd’hui sa notoriété à l’international, favorise la mobilité de ses étudiants et déploie des collaborations stratégiques avec un nombre resserré d’institutions de classe mondiale.

LA RÉPONSE À UNE DEMANDE FORTE

Le déve­lop­pe­ment de nos accords avec Israël cor­res­pond à une réelle demande de nos étu­diants et de nos labo­ra­toires. Chaque année, un nombre signi­fi­ca­tif d’élèves poly­tech­ni­ciens choi­sit d’effectuer une mobi­li­té vers Israël, soit pour un séjour court non diplô­mant (stage en entre­prise ou stage de recherche), soit dans le cadre de la 4e année de spé­cia­li­sa­tion diplômante. 

C’est ain­si que nous avons en moyenne chaque année 3 ou 4 élèves poly­tech­ni­ciens diplô­més d’un mas­ter du Tech­nion, et nous espé­rons élar­gir ce pro­gramme aux deux par­te­naires avec les­quels nous avons contrac­tua­li­sé plus récemment. 

Réci­pro­que­ment, à l’heure où la recherche a été affi­chée comme la prio­ri­té de l’X, nos labo­ra­toires deviennent très attrac­tifs pour les Israé­liens. Nous accueillons chaque année quelques étu­diants israé­liens en stage scien­ti­fique de mas­ters ou de pro­grammes doc­to­raux. Ces coopé­ra­tions s’appuient sur les rela­tions étroites qu’entretiennent nos labo­ra­toires avec leurs homo­logues israé­liens, dans le cadre de copu­bli­ca­tions, de pro­jets de thèse ou encore de recherche commune. 

DES VALEURS PARTAGÉES

L’École poly­tech­nique par­tage des valeurs com­munes avec les uni­ver­si­tés israé­liennes, ce qui faci­lite les rap­pro­che­ments entre éta­blis­se­ments et les échanges académiques. 

“ Chaque année, un nombre significatif d’élèves polytechniciens choisissent d’effectuer une mobilité vers Israël ”

Les uni­ver­si­tés israé­liennes accordent une impor­tance de pre­mier choix aux sciences, et les meilleurs étu­diants du pays pri­vi­lé­gient le plus sou­vent des études scien­ti­fiques et des car­rières dans les métiers de la recherche ou dans les entre­prises technologiques. 

D’autre part, la stra­té­gie de recherche des uni­ver­si­tés israé­liennes est très simi­laire à la nôtre, avec une culture assu­mée de la recherche aux fron­tières de la connais­sance, cou­plée à une quête obses­sion­nelle des appli­ca­tions de cette recherche. 

Avec cette phi­lo­so­phie par­ta­gée en tête, nous visons à déve­lop­per des coopé­ra­tions scien­ti­fiques à la fois dans des domaines où Israël est en pointe et où nous pou­vons pro­gres­ser rapi­de­ment, comme les sciences de la vie par exemple, et dans des domaines où nous excel­lons tous deux, notam­ment dans le domaine des don­nées ou dans la cybersécurité. 

ENTREPRENDRE ET INNOVER

Avec la for­ma­tion et la recherche, l’entrepreneuriat et l’innovation consti­tuent le troi­sième métier de l’École poly­tech­nique et nous sou­hai­tons bien sûr appro­fon­dir ce volet stra­té­gique avec nos par­te­naires de la Start-up Nation. 

Nous avons com­men­cé à tra­vailler dans ce domaine avec le Tech­nion, et avons signé un accord afin de faci­li­ter et pro­mou­voir la coopé­ra­tion entre nos deux accé­lé­ra­teurs, X‑Up et le T‑Factor.

Nos élèves inté­res­sés par la créa­tion d’entreprise ou par des car­rières dans des entre­prises tech­no­lo­giques ont bien sûr iden­ti­fié Israël comme des­ti­na­tion stratégique. 

C’est ain­si que, pour la pre­mière fois en 2016, deux élèves poly­tech­ni­ciens ont effec­tué un stage de trois mois dans une start-up de l’écosystème à Haï­fa, et un élève de pre­mière année a pro­fi­té de son der­nier été de loi­sir pour effec­tuer une école d’été en entre­pre­neu­riat au Technion. 

L’APPUI DU GROUPE X‑ISRAËL

Si les par­te­na­riats récem­ment signés ont été faci­li­tés voire moti­vés par les rela­tions étroites entre les labo­ra­toires, les échanges se déclinent main­te­nant au niveau de l’enseignement afin de faire décou­vrir à nos élèves le niveau de recherche en Israël et les ouvrir à de nou­veaux horizons. 

“ Nos élèves ont bien identifié Israël comme destination stratégique ”

Nous sommes très recon­nais­sants envers les poly­tech­ni­ciens amis d’Israël qui, grâce à une bourse gérée par la Fon­da­tion de l’École poly­tech­nique, apportent un sou­tien au déve­lop­pe­ment de cette mobi­li­té dans les deux sens. 

Ain­si, au prin­temps 2015, trois étu­diants du Tech­nion ont effec­tué un stage de trois mois dans nos labo­ra­toires. En août 2015, huit étu­diants de la pro­mo 2014 ont décou­vert Israël à l’occasion de la World Science Confe­rence Israel Jeru­sa­lem. Un an plus tard, en août 2016, un étu­diant de la pro­mo­tion 2015 a par­ti­ci­pé à la Sum­mer School du Technion. 

Et cet été, au mois d’août, 3 étu­diants de la pro­mo­tion 2016 ont décou­vert Israël à l’occasion de la pre­mière édi­tion d’une école d’été en mathé­ma­tiques, conjoin­te­ment orga­ni­sée par l’Université hébraïque de Jéru­sa­lem, la Freie Uni­ver­sität de Ber­lin et l’X.

DONNER DU CONTENU AUX ACCORDS


Une délé­ga­tion israé­lienne était en visite offi­cielle à l’École poly­tech­nique le 19 juin 2017. © ÉCOLE POLYTECHNIQUE – J. BARANDE

Les rela­tions ins­ti­tu­tion­nelles sont main­te­nant éta­blies avec nos trois par­te­naires stra­té­giques. La pro­chaine étape vise donc à don­ner du conte­nu et à encou­ra­ger concrè­te­ment les ensei­gnants-cher­cheurs qui ont des pro­jets scien­ti­fiques ou d’enseignement avec leurs homo­logues israéliens. 

Du côté du LiX (Labo­ra­toire d’informatique de l’École poly­tech­nique), de nom­breuses dis­cus­sions sont en cours avec ces trois éta­blis­se­ments pour mon­ter des pro­jets de recherche par­te­na­riale, en lien aus­si avec des entre­prises et des start-up. 

Le labo­ra­toire de bio­lo­gie porte éga­le­ment un pro­jet de recherche avec l’Institut Weiz­mann, finan­cé par le pro­gramme Hubert-Curien fran­co-israé­lien Mai­mo­nide. Les phy­si­ciens, enfin, sont très impli­qués et accueillent actuel­le­ment un post­doc et un doc­to­rant dans les labo­ra­toires (le Labo­ra­toire d’optique appli­quée, qui a noué une col­la­bo­ra­tion stra­té­gique por­tée par le pro­fes­seur Vic­tor Mal­ka, et le Centre de phy­sique théorique). 

Les nou­veaux pro­grammes de l’École poly­tech­nique conçus sur les stan­dards inter­na­tio­naux et ensei­gnés en anglais – le bache­lor qui a ouvert à la ren­trée 2017 et les gra­duate degrees qui ont été lan­cés en 2016 – offrent à pré­sent de nou­velles oppor­tu­ni­tés pour ren­for­cer la mobi­li­té de nos étu­diants entre les deux pays.

Commentaire

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Jean Louis Bobinrépondre
17 octobre 2017 à 9 h 03 min

Pho­to en tête de l’ar­ticle de Jacques Biot J&R 10–2017
Il est dom­mage que le troi­sième per­son­nage, en retrait, ne soit pas iden­ti­fié. Il s’a­git de Vic­tor Mal­ka, phy­si­cien qui par­tage son temps entre le LOA et l’Ins­ti­tut Weiz­mann et dont les tra­vaux ont été récom­pen­sés par un grand prix de la Socié­té Fran­çaise de Physique.

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