Déployer l’hydrogène décarboné à grande échelle pour un avenir plus durable

À l’époque de la lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­tique, l’hydrogène s’impose pro­gres­sivement comme un acteur incon­tour­nable de la tran­si­tion énergé­tique dans le cadre du scé­na­rio des deux degrés, notam­ment lorsque cer­tains usages ne peuvent pas être élec­tri­fiés. L’hydrogène joue plu­sieurs rôles pour la tran­si­tion éner­gé­tique. D’une part, il per­met d’accélérer l’introduction mas­sive des éner­gies renou­ve­lables en four­nis­sant des faci­li­tés d’intégration des éner­gies inter­mittentes et des capa­ci­tés de sto­ckage à l’échelle. D’autre part, il favo­rise l’électrification et la décar­bo­na­tion de plu­sieurs sec­teurs, tels que les trans­ports, l’industrie, le chauf­fage et la pro­duc­tion de car­bu­rants de syn­thèse, notam­ment pour les sec­teurs aéro­nau­tique et maritime.

L’Union euro­péenne a fixé un objec­tif ambi­tieux : pro­duire 10 Mt/an d’hydrogène vert d’ici 2030, alors que la pro­duc­tion mon­diale peine actuel­le­ment à atteindre 0,1 Mt/an ; et la France s’engage à y par­ti­ci­per à hau­teur de 1 Mt/an (soit une capa­ci­té de 6,5 GW d’électro­lyseurs ins­tal­lés). Cela repré­sente un défi consi­dé­rable et des poli­tiques de sou­tien sont mises en œuvre à l’échelle mon­diale, visant à la fois la décar­bo­na­tion de l’énergie et la sécu­ri­té d’approvisionnement. La tran­si­tion vers l’hydrogène néces­si­te­ra plus de 500 mil­liards d’euros d’investissement au cours de la pro­chaine décen­nie, rien que pour les pro­jets déjà annon­cés. Ces inves­tis­se­ments néces­sitent une approche repen­sée du par­tage des risques entre les finan­ceurs pri­vés et publics, notam­ment pour cou­vrir le déve­loppement de nou­veaux pro­jets d’envergure. Alors que les prin­ci­pales briques tech­no­lo­giques sont déjà sur le mar­ché, le défi réside dans le déploie­ment en nombre et à l’échelle de nou­veaux projets.

“Une nouvelle perspective sur la décarbonation via l’hydrogène décarboné déployé à grande échelle.”

Ce dos­sier sur l’hydrogène a pour voca­tion d’éclairer les défis et les solu­tions exis­tantes pour un déploie­ment de l’hydrogène décar­bo­né à grande échelle, ain­si que d’apporter une pers­pec­tive euro­péenne pour son déploie­ment, en France et au-delà. Les aspects géo­po­li­tiques et finan­ciers y sont trai­tés, tout en appor­tant un éclai­rage sur l’usage aéro­spa­tial et aéro­portuaire et les déri­vés verts de l’hydrogène. Les ini­tia­tives civiques (la Conven­tion scien­ti­fique étu­diante sur l’hydrogène) et scien­ti­fiques (la pre­mière PHD Win­ter Week à l’X sur l’hydrogène) ouvrent le débat avec les futures géné­ra­tions sur ce sujet.

L’hydrogène évo­qué dans ce dos­sier, pour tout usage dans l’industrie, la mobi­li­té ou l’énergie, se doit d’être décar­bo­né. En effet, pour que l’hydrogène réa­lise son plein poten­tiel pour accé­lé­rer la tran­si­tion éner­gé­tique, il faut mini­mi­ser son empreinte car­bone et se concen­trer davan­tage sur sa pro­duc­tion décar­bo­née : par l’électrolyse de l’eau en uti­li­sant de l’électricité décar­bo­née d’origine nucléaire ou renou­ve­lable (en tenant compte des contraintes sur la cohé­rence spa­tiale et tem­po­relle impo­sées par la légis­la­tion euro­péenne), le vapo­re­for­mage du bio­gaz ou la cap­ture du car­bone sur les uni­tés de pro­duc­tion existantes.

La com­mu­nau­té des X est déjà for­te­ment impli­quée dans la tran­si­tion éner­gé­tique et s’engage de plus en plus dans le sec­teur de l’hydrogène. Le pré­sent dos­sier vise à sus­ci­ter leur inté­rêt et à ins­pi­rer nos cama­rades à s’engager pro­fes­sion­nel­le­ment dans le domaine, ain­si qu’à éclai­rer ceux tra­vaillant dans d’autres sec­teurs sur les défis de déploie­ment de ce nou­veau vec­teur énergé­tique. Ensemble, nous pou­vons déployer à grande échelle l’hydrogène décar­bo­né et tra­cer la voie vers un ave­nir plus durable. Bonne lecture ! 

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