De l’utilité des vertus : Éthique et alliance

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°597 Septembre 2004Par : Laurent SENTIS (69)Rédacteur : Éric PAUCHON (77)

L’auteur est prêtre, pro­fesseur de théolo­gie morale et directeur des études au sémi­naire diocé­sain de la Castille (diocèse de Toulon). Il veut abor­der les prob­lèmes de la vie morale en se plaçant du point de vue de la com­mu­nauté dans laque­lle l’homme déploie sa lib­erté. Selon cette per­spec­tive, il con­vient de ren­dre toute son impor­tance à la notion de ver­tu qui, selon lui, doit être pen­sée comme adap­ta­tion à la com­mu­nauté. “Rien n’est plus utile à l’homme”, dis­ait l’auteur du livre de la Sagesse.

Dans la pré­face de l’ouvrage, Mon­seigneur Dominique Rey (évêque de Toulon) écrit : “Toute ver­tu, qu’elle con­cerne notre rela­tion à Dieu (ver­tu théolo­gale) ou qu’elle engage notre rela­tion à nous-mêmes et aux autres (ver­tu morale), est une dis­po­si­tion de l’être, et, en même temps, une respon­s­abil­ité con­fiée à notre lib­erté pour acquérir per­son­nelle­ment et durable­ment, par la pra­tique répétée du bien, l’équipement moral indis­pens­able pour bien agir et être heureux. L’éthique des ver­tus que pro­pose l’ouvrage du P. Lau­rent Sen­tis, directeur des études au sémi­naire, est de ce point de vue un pré­cieux guide de la route.

Il offre une vision stim­u­lante et cohérente de l’art de vivre en chré­tien. L’auteur explore avec finesse et per­spi­cac­ité le génome des ver­tus, à la fois leur géo­gra­phie et leur car­ac­tère. Son approche est à la fois his­torique et her­méneu­tique, à par­tir de l’anthropologie chré­ti­enne de saint Thomas d’Aquin.

Un vaste et riche par­cours, où la foi chré­ti­enne vient éclair­er et relever les défis de l’action, en nous apprenant à habiter notre human­ité, à vivre avec sagesse et à entr­er dans un dia­logue cri­tique avec les recherch­es contemporaines.”

La pre­mière par­tie de cet ouvrage (Sources) fait l’inventaire raison­né des sources his­toriques de la morale thomiste. La deux­ième par­tie (Développe­ment) analyse, inter­prète, actu­alise la pen­sée de saint Thomas d’Aquin. La troisième par­tie (Dis­cus­sion) a pour tâche de véri­fi­er la fécon­dité de cette actu­al­i­sa­tion en mon­trant com­ment la théolo­gie ain­si esquis­sée per­met d’entrer dans un dia­logue bien­veil­lant et cri­tique avec les recherch­es philosophiques con­tem­po­raines qui, loin de se détourn­er de la ques­tion des ver­tus, lui redonnent, au con­traire, un nou­veau souffle.

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