Campus de Data4 à Marcoussis.

Data4 : une alternative européenne et durable dans le monde des data centers

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°795 Mai 2024Par François STÉRIN (X97)

Sur un mar­ché qui connaît une crois­sance expo­nen­tielle, Data4, opé­ra­teur et inves­tis­seur dans le sec­teur des data cen­ters, se posi­tionne comme une alter­na­tive euro­péenne à valeur ajou­tée et avec un très fort enga­ge­ment envi­ron­ne­men­tal. Son Direc­teur des Opé­ra­tions, Fran­çois Sté­rin (X97) nous en dit plus.

Aujourd’hui, comment se porte le marché des data centers en France ? En Europe ?

C’est un mar­ché en pleine effer­ves­cence qui connaît une crois­sance très rapide pour sou­te­nir le déve­lop­pe­ment des nou­veaux usages numé­riques. Évo­luant dans cet uni­vers depuis plus de 20 ans, aus­si bien en Europe qu’à l’international, 2023 a été un véri­table tour­nant avec une forte hausse des besoins, au point où la demande est beau­coup plus éle­vée que la capa­ci­té de pro­duc­tion du mar­ché à l’heure actuelle !

Sur ce marché, quel est le positionnement de Data4 ?

Data4 est un lea­der euro­péen sur le mar­ché des data cen­ters. Opé­ra­teur et inves­tis­seur basé à Paris, nous finan­çons, conce­vons, construi­sons et opé­rons nos propres infra­struc­tures. Notre pre­mier cam­pus de data cen­ters a vu le jour en 2006, à Mar­cous­sis, à quelques kilo­mètres du Pla­teau de Saclay et de l’École poly­tech­nique, sur un ancien site d’Alcatel et du CNRS. Au fil des années, Data4 a conçu et déve­lop­pé un modèle de cam­pus de data cen­ters ultra connec­tés, rési­lients et durables afin d’accompagner de manière pérenne la crois­sance numé­rique de ses clients en leur four­nis­sant des solu­tions d’hébergement pour leurs ser­veurs infor­ma­tiques, à la fois évo­lu­tives et sécu­ri­sées, allant d’un simple rack à un bâti­ment dédié. Dès le départ, nous avons eu la volon­té forte de nous posi­tion­ner comme un acteur euro­péen. Aujourd’hui, nous exploi­tons ain­si des cam­pus de data cen­ters par­mi les plus puis­sants d’Europe, avec des réserves fon­cières et élec­triques, uniques sur le mar­ché euro­péen. Nos infra­struc­tures en France, en Ita­lie, en Espagne, en Pologne, en Alle­magne et au Luxem­bourg accueillent des opé­ra­teurs de cloud inter­na­tio­naux, de grands opé­ra­teurs télé­coms, des entre­prises inno­vantes de la Tech ou des mul­ti­na­tio­nales… Plus par­ti­cu­liè­re­ment, en France, par­mi nos clients, on retrouve près de la moi­tié des entre­prises et des groupes du CAC 40, ain­si que la plu­part des grands four­nis­seurs de cloud. En 2023, dans le cadre de notre déve­lop­pe­ment et pour sou­te­nir notre très forte crois­sance, nous nous sommes dotés, avec notre nou­vel action­naire, d’un plan d’investissement de près de 7 mil­liards d’euros pour les 5 pro­chaines années, dont 2 mil­liards d’euros pour la France.

Campus de Data4 à Marcoussis.
Cam­pus de Data4 à Marcoussis.
Salle de serveurs du campus de Marcoussis.
Salle de ser­veurs du cam­pus de Marcoussis.

Avec le programme Data4 Good, vous placez la RSE et la dimension environnementale au cœur de votre démarche. Comment cela se traduit-il concrètement ?

Le déve­lop­pe­ment de Data4 s’articule autour de trois piliers fon­da­men­taux : la qua­li­té, la capa­ci­té à nous déve­lop­per pour sou­te­nir la crois­sance de nos clients, et le déve­lop­pe­ment durable. Nos ambi­tions de crois­sance vont de pair avec notre volon­té de four­nir à tous nos clients un envi­ron­ne­ment qua­li­ta­tif et hau­te­ment sécu­ri­sé dans le res­pect de l’environnement. En 2021, nous avons fait le choix de struc­tu­rer notre démarche envi­ron­ne­men­tale et sociale avec le pro­gramme Data4 Good qui s’appuie sur l’approche mesu­rer, agir et contrô­ler. Son objec­tif est de réduire notre empreinte envi­ron­ne­men­tale en misant sur l’économie cir­cu­laire et l’éco-conception. Dans ce cadre, Data4 réa­lise sys­té­ma­ti­que­ment une ana­lyse du cycle de vie de cha­cun de ses data cen­ters pour iden­ti­fier et réduire l’impact envi­ron­ne­men­tal. Ce tra­vail a per­mis de mettre en évi­dence que 25 % de l’impact envi­ron­ne­men­tal d’un data cen­ter est lié à sa phase de construc­tion et 75 % à son fonc­tion­ne­ment. À ce titre, Data4 a adop­té une feuille de route visant à pri­vi­lé­gier le recours au béton bas car­bone pour la construc­tion de ses infra­struc­tures. Pour opti­mi­ser le fonc­tion­ne­ment des data cen­ters, nous avons recours aux tech­no­lo­gies d’intelligence arti­fi­cielle afin d’améliorer l’analyse, le pilo­tage et le sui­vi des don­nées (consom­ma­tions éner­gé­tiques, para­mètres du sys­tème de refroi­dis­se­ment…) afin de réduire la consom­ma­tion d’énergie et d’eau. En paral­lèle, le trai­te­ment en temps réel de ces don­nées per­met, en outre, d’ajuster les para­mètres éner­gé­tiques et, in fine, d’optimiser la per­for­mance éner­gé­tique de l’installation. Nous avons aus­si déve­lop­pé le D4 Green Dash­board, une fonc­tion­na­li­té qui per­met à nos clients de cal­cu­ler l’empreinte envi­ron­ne­men­tale de leur espace d’hébergement et de leur équi­pe­ment infor­ma­tique. L’ensemble de nos actions a per­mis de dimi­nuer de 20 % nos consom­ma­tions élec­triques et donc d’améliorer notre PUE l’indicateur d’efficacité éner­gé­tique. Au-delà de ces actions, nous tra­vaillons en très grande proxi­mi­té avec l’ensemble de notre éco­sys­tème local. Nous avons, par exemple, noué un par­te­na­riat avec l’Université de Paris-Saclay autour d’un pro­jet très inno­vant visant à déve­lop­per un data cen­ter bio-cir­cu­laire. Enfin, nous avons éga­le­ment mis en œuvre une poli­tique de com­pen­sa­tion car­bone très ambitieuse.

Sur ce marché en pleine expansion, quels sont vos vecteurs de différenciation ? Quelles sont les pistes que vous creusez afin de renforcer votre singularité ?

Le data cen­ter reste une infra­struc­ture mécon­nue de l’opinion publique et peut sus­ci­ter cer­taines appré­hen­sions. Forts de ce constat, en lien avec les auto­ri­tés locales et à l’échelle des ter­ri­toires, nous essayons de dépas­ser les idées reçues afin que cette indus­trie soit mieux com­prise, car les data cen­ters ne pour­ront pas se déve­lop­per sans le sou­tien des auto­ri­tés locales et l’acceptation du grand public. Cela passe par la capa­ci­té des acteurs, comme Data4, à être exem­plaires en matière envi­ron­ne­men­tale. Cela implique d’avoir le sou­tien de nos par­te­naires finan­ciers et tech­niques, qui par­tagent nos enga­ge­ments et notre vision, afin de déve­lop­per des data cen­ters plus res­pec­tueux de l’environnement, qui consomment moins d’énergie et d’eau, et qui émettent moins de car­bone et de gaz à effet de serre. Au fil des années, nous avons su convaincre nos par­te­naires et nos clients, qui, aujourd’hui, nous font plei­ne­ment confiance et recon­naissent notre capa­ci­té à livrer dans les délais des infra­struc­tures de qua­li­té et per­for­mantes, sans com­pro­mis sur le plan environnemental.

“Nos ambitions de croissance vont de pair avec notre volonté de fournir à tous nos clients un environnement qualitatif et hautement sécurisé dans le respect de l’environnement.”

Vous avez lancé un projet commun avec OVHcloud en matière de performance énergétique sur la partie refroidissement. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est, tout d’abord, un pro­jet à très forte valeur ajou­tée qui réunit deux lea­ders fran­çais du sec­teur des data cen­ters et du cloud ! Aujourd’hui, le mar­ché des data cen­ters est en train de pas­ser du refroi­dis­se­ment à l’air au refroi­dis­se­ment à l’eau, grâce à de nou­velles tech­no­lo­gies en constante évo­lu­tion pour gagner en per­for­mance. Vu la puis­sance des der­niers pro­ces­seurs, sur­tout les GPU de four­nis­seurs comme NVi­dia. Il nous faut doré­na­vant uti­li­ser de l’eau ou du liquide, qui ont un pou­voir calo­ri­fique plus impor­tant pour refroi­dir les ser­veurs. Au-delà, cette tech­nique per­met aus­si de faire bais­ser la fac­ture éner­gé­tique, avec un gain de l’ordre de 25 % sur la consom­ma­tion élec­trique par rap­port au refroi­dis­se­ment à l’air clas­sique. Il est, par ailleurs, impor­tant de sou­li­gner que cette évo­lu­tion tech­no­lo­gique n’implique pas une hausse de la consom­ma­tion en eau dans les data cen­ters étant don­né que nous avons recours à des cir­cuits fer­més où l’eau tourne en boucle et est réutilisée !
OVH­cloud uti­lise la tech­no­lo­gie de liquid cooling dans ses bâti­ments depuis plus de 20 ans. Aujourd’hui, ce géant du cloud fait confiance à Data4 pour adap­ter sa tech­no­lo­gie afin de la déployer dans nos data cen­ters. Pour ce faire, nous allons pou­voir capi­ta­li­ser sur l’expérience et l’expertise d’OVHcloud et déve­lop­per une fine maî­trise de cette tech­no­lo­gie. Notre objec­tif est éga­le­ment d’anticiper les pro­chaines géné­ra­tions de tech­no­lo­gie de refroi­dis­se­ment sans perdre de vue la néces­si­té de réduire les consom­ma­tions éner­gé­tiques et l’empreinte environnementale.

Quelles sont vos perspectives de développement ?

Elles sont très bonnes ! Notre crois­sance est plus impor­tante que celle du mar­ché, et nous res­tons fidèles à notre stra­té­gie : déve­lop­per des cam­pus de data cen­ters de taille signi­fi­ca­tive avec d’importantes capa­ci­tés sur le mar­ché euro­péen. Il s’agit ain­si de ren­for­cer notre posi­tion­ne­ment sur nos mar­chés his­to­riques, en France, Alle­magne, Ita­lie, Espagne et Pologne mais aus­si d’étendre notre péri­mètre d’action en Europe.

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