Dans l’univers du prototypage virtuel…

Dossier : Dossier FFEMagazine N°703 Mars 2015
Par Vincent CHAILLOU (71)

Comment est née ESI Group ?

ESI Group est une socié­té fran­çaise de logi­ciels et ser­vices d’ingénierie vir­tuelle, qui a débu­té son acti­vi­té en 1973. M. Alain De Rou­vray, notre Pré­sident, et trois autres doc­to­rants en Phy­sique de l’Université de Ber­ke­ley, Cali­for­nie, ont com­men­cé par effec­tuer des cal­culs basés sur la méthode des élé­ments finis pour des appli­ca­tions de Défense.

Par la suite, leurs méthodes se sont révé­lées pré­cieuses pour répondre à des pro­blé­ma­tiques indus­trielles dans les domaines du nucléaire et de l’énergie. En 1985, ESI a réa­li­sé le tout pre­mier crash test vir­tuel sur la Polo de Volks­wa­gen, appor­tant pro­gres­si­ve­ment aux grands don­neurs d’ordre auto­mo­bile la pos­si­bi­li­té de tes­ter vir­tuel­le­ment leurs pro­to­types plu­tôt que de se livrer à des tests à la fois oné­reux et longs à mettre en place.

Ceci nous a per­mis d’intégrer peu à peu nos solu­tions au sein des pro­ces­sus indus­triels, sous forme de logi­ciels d’ingénierie virtuelle.

Aujourd’hui, soit 40 ans plus tard, ESI est pré­sente dans la qua­si-tota­li­té des sec­teurs indus­triels, et ce dans le monde entier.

Aujourd’hui, quelles sont les autres expertises que vous avez développées ?

Notre vision va bien au-delà du simple test vir­tuel : notre stra­té­gie vise à rendre les modèles numé­riques de plus en plus pré­cis et pré­dic­tifs, grâce au cou­plage et chaî­nage de simu­la­tions, d’un bout à l’autre de la créa­tion d’un produit.

D’abord, ESI occupe aujourd’hui une place de choix dans la simu­la­tion numé­rique des pro­cé­dés de fabri­ca­tion des maté­riaux (fon­de­rie, embou­tis­sage, sou­dage, assem­blage) – une com­pré­hen­sion des maté­riaux qui est essen­tielle afin d’effectuer des tests de per­for­mance fiables.

Ensuite, les logi­ciels d’ESI per­mettent de prendre en compte dif­fé­rentes phy­siques qui impactent dif­fé­rents domaines de per­for­mance tel le crash, mais aus­si la dura­bi­li­té, la vibro-acous­tique, ou encore le confort des sièges.

Nos logi­ciels per­mettent aus­si de modé­li­ser l’environnement exté­rieur tels les champs élec­tro­ma­gné­tiques, ou encore les écou­le­ments d’air, afin de repré­sen­ter de façon com­plè­te­ment réa­liste son futur com­por­te­ment, et ce en condi­tion d’utilisation nor­male, ou accidentelle.

Par ailleurs, afin de s’intégrer effi­ca­ce­ment au sein des pro­ces­sus indus­triels de nos clients, nous appor­tons des solu­tions pour connec­ter ces diverses com­pé­tences et pro­po­ser des méthodes de tra­vail inter­ac­tives, afin que le vir­tuel dépasse le réel – c’est le cas de nos solu­tions de réa­li­té vir­tuelle, nées de la tech­no­lo­gie des jeux vidéo et qui changent peu à peu le quo­ti­dien des ingénieurs…

En un mot, ESI est deve­nu pré­cur­seur de tech­no­lo­gie, afin d’accompagner l’innovation industrielle.

Qu’est-ce que le Prototypage Virtuel ?

L’idée de construire un pro­to­type et de le tes­ter avant d’industrialiser un pro­duit n’est pas nou­velle. Mais la mise au point de pro­to­types phy­siques consomme de nom­breuses res­sources – temps et argent – ce qui asphyxie les industriels.

Afin d’apporter un nou­veau souffle à leur pou­voir d’innovation, ESI a déve­lop­pé un ensemble de logi­ciels qui pro­posent de construire leurs pro­to­types vir­tuel­le­ment – en pre­nant en compte les pro­prié­tés issues des maté­riaux et pro­cé­dés de fabri­ca­tion, mais aus­si son envi­ron­ne­ment exté­rieur, afin de cor­ri­ger les défauts de fabri­ca­tion et de pré­dire ses per­for­mances très tôt dans le cycle de déve­lop­pe­ment du pro­duit… avant même qu’aucun pro­to­type phy­sique n’ait été créé.

Quels en sont les bénéfices ?

En étant capable de simu­ler avec pré­ci­sion la fabri­ca­tion de chaque pièce, chaque élé­ment, puis le pro­to­type de mon pro­duit tout entier… en étant capable d’évaluer sa per­for­mance par rap­port aux objec­tifs fixés… en étant capable de le tenir dans mes mains, de le mani­pu­ler et de l’utiliser avant même qu’il soit dans les mains de l’utilisateur final… nos clients acquièrent la pos­si­bi­li­té d’apporter des cor­rec­tions dès la concep­tion, avant même d’engager de lourds coûts de déve­lop­pe­ment et d’industrialisation.

Qu’est-ce qui différencie cette méthode de simulation des autres ?

Pre­miè­re­ment, les solu­tions d‘ESI per­mettent de faire des dizaines, voire des cen­taines de tests à coût qua­si constant – les amé­lio­ra­tions qui en découlent per­mettent un accrois­se­ment expo­nen­tiel des per­for­mances du produit !

Ensuite, pour les fabri­cants qui s’affranchissent des essais phy­siques inter­mé­diaires, les tests vir­tuels offrent des gains finan­ciers qui s’additionnent à ceux géné­rés par l’optimisation des tests – des gains qui rap­portent jusqu’à 10 fois la valeur investie.

Enfin, pour nos clients qui rem­placent les pro­to­types réels par des Pro­to­types Vir­tuels, ceux qui peuvent par exemple expé­ri­men­ter le mon­tage de leur pro­duit, leurs opé­ra­tions de main­te­nance, ou même com­mer­cia­li­ser ce pro­duit bien avant qu’un pro­to­type ne soit encore dis­po­nible : alors le fac­teur de retour sur inves­tis­se­ment n’est plus de 10, mais de 100 ou plus…

Comment vous positionnez-vous par rapport à vos concurrents ?

Le mar­ché mon­dial du logi­ciel regorge d’approches pour faci­li­ter le déve­lop­pe­ment de nou­veaux pro­duits : des­sin, concep­tions assis­tées par ordi­na­teur (CAO), outils infor­ma­tiques PLM (Pro­duct Life­cycle Mana­ge­ment)… Ces approches ont per­mis de faire ren­trer l’ordinateur dans les bureaux d’ingénierie, mais leurs capa­ci­tés sont limitées.

ESI EN CHIFFRES

  • 109,3 M d’euros de Chiffre d’affaires
  • 1 000 collaborateurs
  • Une présence dans plus de 25 pays

Par­mi les acteurs de ce mar­ché, ESI est recon­nue comme un par­te­naire de choix pour mettre en œuvre le Pro­to­ty­page Vir­tuel. ESI se dif­fé­ren­cie prin­ci­pa­le­ment grâce à son exper­tise des maté­riaux et des pro­cé­dés de fabri­ca­tion, qui sont la clé de bien des pro­blé­ma­tiques d’allègement ou de per­for­mance – bien plus que la simple géo­mé­trie d’une pièce.

ESI se dis­tingue encore par sa capa­ci­té à com­bi­ner les résul­tats de simu­la­tion de proche en proche, pour obte­nir non pas de simples résul­tats de cal­cul, mais des Pro­to­types Virtuels.

Les clients indus­triels voient en ESI un par­te­naire tech­no­lo­gique de choix, pour les accom­pa­gner dans le déve­lop­pe­ment d’outils qui visent à accroître leur com­pé­ti­ti­vi­té. C’est ce qui explique que des socié­tés comme Renault, Nis­san ou Volks­wa­gen pour n’en citer que quelques-unes ont déci­dé de faire confiance à ESI depuis des décennies.

Œuvrez-vous dans d’autres domaines que l’automobile ?

Dans le sec­teur aéro­nau­tique, le géant chi­nois AVIC a choi­si ESI pour la réa­li­sa­tion de ses pro­to­types, à l’instar d’Astrium pour la nou­velle géné­ra­tion Ariane. Dans le nucléaire, Are­va et EDF tra­vaillent avec ESI pour réa­li­ser des pro­to­types vir­tuels qui visent à garan­tir la qua­li­té et la per­for­mance de leurs produits.

Nous tra­vaillons éga­le­ment dans les biens de consom­ma­tion, l’industrie lourde, les éner­gies renou­ve­lables, le bio­mé­di­cal, l’électronique et bien d’autres sec­teurs que nous aidons à amé­lio­rer leurs produits…

Au-delà de la valeur technologique d’ESI, comment la percevez-vous ?

ESI est une socié­té qui a su créer un levier sur la valeur de l’Éducation et de la Recherche en France et qui a su éta­blir de grands par­te­na­riats en France comme à l’international, valo­ri­sant ain­si le savoir-faire français.

Quelles sont vos perspectives pour le futur ?

Nos pers­pec­tives de crois­sance sont très impor­tantes, à la fois dans les domaines d’intervention his­to­riques de l’entreprise, mais éga­le­ment dans d’autres sec­teurs tels la santé.

Le Pro­to­ty­page Vir­tuel, par les rup­tures qu’il induit (tech­no­lo­giques, éco­no­miques…) est un for­mi­dable moteur d’accélération pour le futur.

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