Daniel Dewavrin (58), nouveau président de l’AX

Dossier : PortraitMagazine N°618 Octobre 2006
Par Jean-Marc CHABANAS (58)

« Ce n’est pas parce que c’est dif­fi­cile qu’il ne faut pas oser. C’est parce qu’on n’ose pas que c’est dif­fi­cile. » Daniel Dewavrin, élu à la prési­dence de l’AX au début de l’été dernier, cite ain­si volon­tiers Marc Aurèle, à l’issue d’une car­rière indus­trielle aux mul­ti­ples rebondissements.

« Ce fut pour moi une car­rière riche et exci­tante, large­ment ouverte sur l’international. Je suis fier d’avoir été nom­mé, en 1997, homme de l’année fran­co-améri­cain pour l’automobile. »« Le sort a voulu, con­fie-t-il, qu’à chaque fois que la société que je dirigeais était absorbée, je devi­enne rapi­de­ment prési­dent de l’absorbante.


Daniel Dewavrin (58), une fille et qua­tre petits-enfants, ingénieur de l’Air, diplômé de Har­vard, a effec­tué la plus grande par­tie de sa car­rière dans l’in­dus­trie : prési­dent de Rati­er-Figeac (équipements aéro­nau­tiques), Luchaire (arme­ment et sous-trai­tance auto­mo­bile) et de Bertrand Fau­re, devenu Fau­re­cia (équipements auto­mo­biles). Ancien prési­dent de l’UIMM, il en reste un prési­dent d’hon­neur très act­if. Fin bridgeur et joueur de golf hon­or­able, c’est un pas­sion­né de l’His­toire récente et de ses évo­lu­tions sociales.


Un négociateur expérimenté

En 1999, il a été élu prési­dent de l’UIMM, la célèbre Union des indus­tries et métiers de la métal­lurgie, qui représente plus de 45 000 entre­pris­es com­prenant env­i­ron 1,8 mil­lion de salariés.

« La métal­lurgie, se plaît-il à rap­pel­er, va de la cuil­lère à café à la fusée Ari­ane et com­prend, entre autres branch­es, l’aéronautique, l’automobile, l’industrie nucléaire, l’électronique, la mécanique…» Égale­ment vice-prési­dent du Medef (Mou­ve­ment des entre­pris­es français­es, ex-CNPF), mem­bre du Bureau et du Con­seil exé­cu­tif, il a « … beau­coup appris, au cours de ces sept années à l’UIMM et au Medef, sur le domaine social et sur la com­plex­ité et les finess­es des négo­ci­a­tions, tant avec l’État qu’avec les parte­naires sociaux. »

Prési­dant égale­ment le GFI (Groupe­ment des fédéra­tions indus­trielles), il a oeu­vré au sein de la CPCI (Com­mis­sion per­ma­nente de con­cer­ta­tion indus­trielle), qu’il qual­i­fie d’« … incom­pa­ra­ble lien entre le secteur indus­triel et les min­istères con­cernés, dont évidem­ment le min­istère de l’Économie et des Finances. »

Développer la notoriété internationale de l’École

Bien qu’issu d’une famille de poly­tech­ni­ciens, il n’avait pas jusqu’ici mil­ité à l’AX, avant d’avoir été récem­ment sollicité.

« L’intérêt de notre École m’est apparu pri­mor­dial, et, même si le prési­dent de l’AX n’est qu’un ani­ma­teur et si l’AX elle-même n’a qu’un rôle aux­il­i­aire, il est de notre devoir d’être con­cernés. La notoriété inter­na­tionale de l’École n’est pas à la hau­teur de ses légitimes pré­ten­tions. L’AX, grâce à ses réseaux, doit par­ticiper active­ment à cette reconnaissance.

« L’École doit-elle con­tin­uer à met­tre essen­tielle­ment l’accent sur une for­ma­tion général­iste sci­en­tifique peu retenue à l’étranger ? Cela sert-il son attrac­tiv­ité internationale ? »

Élargir la base du recrutement

« Je suis recon­nais­sant à l’École de ce qu’elle m’a apporté d’irremplaçable. Je lui suis très attaché et j’ai le sen­ti­ment qu’elle doit impéra­tive­ment, sauf à s’effacer, s’adapter à un change­ment rad­i­cal de par­a­digme et donc s’ouvrir davan­tage sur un envi­ron­nement devenu global. »

Par ailleurs, le recrute­ment reste, selon lui, «… encore trop prédéter­miné. Il faudrait ouvrir davan­tage les pos­si­bil­ités de ten­ter sa chance, même si l’on n’a pas suivi la fil­ière toute tracée. »

Mais, « À tous ceux qui sont ambitieux, dynamiques, l’École peut offrir une pos­si­bil­ité indé­ni­able d’épanouissement. »

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