Comment gérer les patrimoines dans un environnement de taux très bas ?

Dossier : Dossier FFEMagazine N°716 Juin/Juillet 2016
Par Jean-François BOULIER (77)
Par Hubert JACQUET (64)

Pourquoi les taux sont-ils si bas et sont-ils appelés à le rester ?

La Banque Cen­trale Euro­péenne a mis en place début 2015 un plan majeur de rachat de titres obli­ga­taires en accom­pa­gne­ment d’une baisse des taux de refinancement. 

Cette poli­tique déli­bé­rée vise à sti­mu­ler la crois­sance éco­no­mique et com­mence à faire sen­tir ses effets, l’embellie éco­no­mique est de plus en plus per­cep­tible, même en France, belle der­nière de cette reprise laborieuse. 

Si le plan est béné­fique pour tous les emprun­teurs, il s’avère par­ti­cu­liè­re­ment néfaste pour l’épargne inves­tie en pro­duits de taux, comme en atteste le taux du livret A à 0,75 %.

Qui sont les clients d’Aviva Investors France et comment appréhendent-ils cette situation ?

Au 31 mars 2016, Avi­va Inves­tors France gère à long terme quelque 102 mil­liards d’euros d’actifs essen­tiel­le­ment pour la com­pa­gnie d’assurance Avi­va et ses clients par­ti­cu­liers sous­crip­teurs d’assurance vie, dont les 720 000 adhé­rents de l’Association Fran­çaise d’Epargne Retraite (Afer).

Nous déve­lop­pons notre acti­vi­té auprès d’investisseurs ins­ti­tu­tion­nels et de conseillers en ges­tion de patri­moine. L’extrême fai­blesse des taux en zone euro est un véri­table défi. 

Nous avons donc depuis de nom­breuses années anti­ci­pé et inves­ti dans de nou­velles exper­tises pour pou­voir conce­voir de nou­veaux produits. 

Quelles solutions apportez-vous aux investisseurs institutionnels ?

Outre les ges­tions clas­siques de taux et actions, nous avons mis en place une acti­vi­té d’analyse sur le sec­teur du finan­ce­ment d’entreprises et de pro­jets. Nous avons recru­té des experts en prêts ban­caires pour ana­ly­ser des finan­ce­ments d’entreprises solides et offrir des ren­de­ments attractifs. 

Cette acti­vi­té a tout d’abord répon­du aux demandes du groupe Avi­va qui gère d’importants fonds en euro. Compte tenu des besoins d’autres inves­tis­seurs ins­ti­tu­tion­nels, nous avons élar­gi le champ de nos ana­lyses au domaine des infra­struc­tures, des entre­prises et plus récem­ment de l’immobilier.

Quels produits proposez-vous aux épargnants, notamment en perspective de leur retraite ?

Le groupe Avi­va offre de nom­breux pro­duits d’assurance vie adap­tés aux besoins d’épargne longue. Avi­va Inves­tors gère des fonds qui sont dis­tri­bués en « uni­tés de compte » dans ces contrats d’assurance vie. 

Les per­for­mances ont été par­ti­cu­liè­re­ment bonnes ces der­nières années, comme en attestent les 19 prix reçus en 2015, dont celui de la meilleure grande socié­té de ges­tion par le spé­cia­liste amé­ri­cain Lippers. 

Pour faire face à un envi­ron­ne­ment tou­jours plus com­plexe, nous avons inno­vé en pro­po­sant un nou­veau fonds inter­na­tio­nal, « Avi­va Inves­tors Mul­ti-Stra­te­gy (AIMS) Tar­get Return », qui vise à géné­rer de la per­for­mance, quelles que soient les condi­tions de marchés. 

Comment aidez-vous les distributeurs de vos fonds ?

La proxi­mi­té des réseaux de dis­tri­bu­tion est la clé pour créer la confiance et répondre aux besoins des épar­gnants. Nous venons d’effectuer une série de 12 ren­contres, « Ren­dez-vous de l’investissement », dans toute la France pour pré­sen­ter nos poli­tiques de pla­ce­ment, les oppor­tu­ni­tés et les risques aux­quels les épar­gnants font face. 

Nous déve­lop­pons avec les dis­tri­bu­teurs des accès numé­riques qui leur per­mettent d’avoir accès aux avis de nos experts et nous for­mons régu­liè­re­ment les réseaux sur nos produits. 

Quel est selon vous le principal frein à la bonne allocation de l’épargne ?

Notre pays jouit d’une épargne abon­dante, plus forte que la plu­part des autres pays euro­péens, ce qui est un atout éco­no­mique, et pour les épar­gnants, un bon début. Cette épargne est insuf­fi­sam­ment tour­née vers l’économie productive. 

Je crois que le manque de connais­sance et de confiance dans les méca­nismes éco­no­miques et finan­ciers freine la bonne allo­ca­tion de l’épargne fran­çaise. L’économiste amé­ri­cain Gal­braith pré­ten­dait que le PNB de la France croî­trait de 1 % de plus si les Fran­çais avaient une meilleure for­ma­tion économique. 

Je suis convain­cu que la per­for­mance leur épargne aug­men­te­rait de plus qu’un pour cent, si elle était mieux investie !

Poster un commentaire