Carte de visite cabinet Philippe DEROUIN

Cabinet Philippe DEROUIN, une “ boutique de droit ” spécialisée en fiscalité et contentieux

Dossier : Dossier FFE Hors SérieMagazine N°715 Mai 2016Editeur : Avocat fondateur du cabinet éponyme
Par Philippe DEROUIN

Les entreprises manquent souvent de visibilité sur les risques fiscaux encourus.
Pouvez-vous nous en dire plus ?

La pre­mière exi­gence d’une ges­tion fis­cale est bien évidem­ment de con­naître les risques encou­rus, ce qui n’est pas tou­jours le cas, même dans les entre­pris­es bien organisées.

Les risques fréquem­ment mécon­nus sont prin­ci­pale­ment de deux types :

  • Les défauts de con­for­mité : en France, comme à l’étranger, les oblig­a­tions déclar­a­tives et les exi­gences doc­u­men­taires ont été alour­dies, avec des pénal­ités finan­cières à la clé, y com­pris lorsque l’absence de con­for­mité n’entraîne pas de préju­dice direct pour le Tré­sor public ;
  • Les posi­tions fis­cales incer­taines : de nom­breux choix fis­caux, par­fois implicites, peu­vent faire l’objet d’une con­tes­ta­tion à cause d’une loi man­quant de clarté, d’absence de précé­dents ou au con­traire de solu­tions con­tra­dic­toires. Un change­ment de jurispru­dence ou de pra­tique admin­is­tra­tive peut, par exem­ple, ren­dre con­testable un choix fis­cal antérieur.

Les entre­pris­es implan­tées à l’étranger doivent être dou­ble­ment vig­i­lantes pour répon­dre à ces enjeux aus­si bien en France qu’à l’international. Elles doivent trou­ver un équili­bre entre les cožts de con­for­mité fis­cale et les inci­dences des risques fis­caux, qui peu­vent indi­recte­ment porter atteinte à leur répu­ta­tion sur cer­tains marchés.

Quels sont les enjeux pour les entreprises ?

Comme en d’autres domaines, la ges­tion fis­cale des entre­pris­es tend à une opti­mi­sa­tion sous con­traintes, avec cette par­tic­u­lar­ité qu’en matière fis­cale les con­traintes sont déter­minées par l’État, pris en ses trois qual­ités d’autorité lég­isla­tive, d’administration finan­cière et de juge de l’impôt, voire par plusieurs États dans les opéra­tions internationales.

La sécu­rité juridique des choix fis­caux impose de com­bin­er les règles posées par les textes avec un cer­tain pou­voir d’appréciation : l’esprit de géométrie, qui pré­domine en matière fis­cale et finan­cière, ne peut aller sans au moins un peu d’esprit de finesse pour attein­dre les objec­tifs des entre­pris­es tels que :

  • tax­er une trans­ac­tion une seule fois, c’est-à-dire éviter la dou­ble impo­si­tion, spé­ciale­ment à l’international ;
  • prévoir les con­séquences fis­cales d’une opération ;
  • veiller à ne pas pay­er plus d’impôts que nécessaire ;
  • choisir une économie fis­cale sûre pour garan­tir la sécu­rité du résul­tat et éviter une con­tes­ta­tion éventuelle.

Comment l’entreprise peut-elle au mieux gérer un contrôle fiscal ?
Comment doit-elle agir dans le cadre de relations pré-contentieuses avec l’administration fiscale ?

Le con­trôle fis­cal est une dis­cus­sion entre tech­ni­ciens de la fis­cal­ité sur les inci­dences fis­cales d’opérations accom­plies par l’entreprise dans n’importe quel domaine. S’il se déroule générale­ment entre le fis­cal­iste de l’entreprise et son con­seil, d’une part, et les agents de l’administration, d’autre part, il porte sur des actes de ges­tion et sur des faits accom­plis par d’autres.

La col­lecte d’informations sur les faits auprès des opéra­tionnels et des décideurs est donc essen­tielle, car elle con­di­tionne la capac­ité de l’entreprise à les expos­er et à jus­ti­fi­er, auprès des autorités fis­cales, les déci­sions — finan­cières, com­mer­ciales ou autres — qui ne relèvent pas prin­ci­pale­ment de la fis­cal­ité. En amont, l’entreprise doit donc se pré­par­er à établir les faits et analyser les déci­sions qui ont con­duit à l’opération exam­inée afin de pou­voir la jus­ti­fi­er et fournir les preuves nécessaires.

Cette pré­cau­tion est même oblig­a­toire pour le con­trôle des prix de trans­fert. Dans les rela­tions avec les agents vérifi­ca­teurs, il est générale­ment dans l’intérêt de l’entreprise de coopér­er et mon­tr­er que les opéra­tions en cause cor­re­spon­dent à une saine ges­tion de l’entreprise et ne pour­suiv­ent pas un objet cri­ti­quable d’un point de vue fiscal.

En four­nissant rapi­de­ment l’information, l’entreprise peut ain­si créer une rela­tion de con­fi­ance avec ses inter­locu­teurs, au moins sur les ques­tions de fait, dans le but de prou­ver que l’entreprise se trou­ve du bon côté de la controverse.

Dans un troisième temps, lors de la dis­cus­sion juridique et fis­cale, l’entreprise s’efforcera de se rap­procher des textes et précé­dents favor­ables en se dis­tan­ciant de ceux qui lui sont défavorables.

Vous décrivez votre cabinet comme une « boutique ». Pourquoi ce choix ?

On peut dire aus­si que c’est un cab­i­net de niche. Mon approche du méti­er s’apparente à l’artisanat d’art : une activ­ité fondée sur une grande expéri­ence, une con­cen­tra­tion sur mes sujets de prédilec­tion pour apporter une véri­ta­ble valeur ajoutée aux clients.

Même si mon expéri­ence a été exten­sive, dans les trans­ac­tions comme au con­tentieux, je ne pré­tends pas cou­vrir toutes les branch­es de l’activité juridique et fiscale.

Comment vous différenciez-vous sur le marché ?

EN BREF

Le cabinet Philippe Derouin est une « boutique » de droit, principalement dédiée à la fiscalité des transactions et au contentieux.
Son activité se partage entre le conseil aux entreprises sur des opérations financières (fusions, acquisitions, joint ventures, financements, successions d’entrepreneurs) et l’assistance des contribuables lors des contrôles et des contentieux fiscaux.

D’abord par l’ancienneté et la diver­sité de mon expéri­ence. Ensuite par l’agilité créa­tive que j’ai dévelop­pée dans le con­tentieux et que j’ai pour­suiv­ie dans la struc­tura­tion des trans­ac­tions. En procé­dant par petits pas, je mise sur une inno­va­tion mesurée en pro­posant des solu­tions, des moyens et des argu­ments nova­teurs, que les autorités et le pub­lic puis­sent accepter, de manière à ne pas faire pren­dre de risque réel aux clients.

Ain­si, j’ai été le pre­mier avo­cat à faire appli­quer en France les direc­tives européennes en matière de TVA. Plus récem­ment en 2015, j’ai con­tribué à la pre­mière fusion trans­frontal­ière dans laque­lle une société cotée en France a été absorbée par une société étrangère.

Et pour conclure, quels conseils pourriez-vous donner sur la gestion du risque fiscal ?

Le risque fis­cal et sa ges­tion ne relèvent pas exclu­sive­ment de la fis­cal­ité. Ils sont liés à l’organisation et à l’activité de l’entreprise. À sa cul­ture aussi.

Dans une économie mon­di­al­isée, où les États s’efforcent de mieux appréhen­der la ges­tion des entre­pris­es et combler leur déficit d’information sur leur fonc­tion­nement, la ges­tion du risque fis­cal invite les entre­pris­es à pren­dre en compte ces ori­en­ta­tions, à mieux se con­naître elles-mêmes, mieux com­mu­ni­quer sur elles-mêmes afin d’anticiper l’attente des pou­voirs publics et des citoyens pour pré­par­er l’avenir.

Poster un commentaire