Bien plus qu’un bureau d’étude, le partenaire de la réussite de vos projets d’économie circulaire

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Sébastien FOLLET
Par Étienne AGENEAU

Depuis 1979, Ter­ra accom­pa­gne tous les acteurs dans le déploiement d’une économie cir­cu­laire. Forte d’une exper­tise his­torique et à l’avant-garde des dernières évo­lu­tions, notam­ment régle­men­taires, Ter­ra est aus­si un des parte­naires priv­ilégiés de l’Ademe dans le déploiement des actions en matière d’économie cir­cu­laire sur le ter­rain. Sébastien Fol­let, prési­dent directeur général, et Eti­enne Age­neau, directeur général délégué respon­s­able du pôle Etude et Stratégie, nous présen­tent leur bureau d’étude et de conseil.

Au cœur de l’expertise de Terra, on retrouve une forte maîtrise et connaissance de la chaîne de valeur de l’économie circulaire. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Ter­ra a vu le jour en 1979, une époque où on com­mençait à peine à évo­quer les ques­tions de recy­clage alors que la notion d’économie cir­cu­laire n’existait pas. Nous avons ain­si d’abord tra­vail­lé sur la ges­tion de fin de vie des pro­duits, des équipements, et sur la ges­tion et la val­ori­sa­tion des déchets. Depuis, nous avons élar­gi notre spec­tre d’intervention afin de cou­vrir égale­ment les autres piliers de l’économie cir­cu­laire, dont l’éco-conception avec l’intégration des matières recy­clées dans les pro­duits. Nous n’intervenons pas en qual­ité de con­cep­teur, mais allons réfléchir avec nos clients sur l’identification et l’élaboration des critères d’éco-conception les plus per­ti­nents afin de lim­iter l’impact envi­ron­nemen­tal de leurs pro­duits. Plus en amont dans la chaîne de valeur de l’économie cir­cu­laire, nous tra­vail­lons égale­ment sur la préven­tion des déchets, le réem­ploi, la réu­til­i­sa­tion, la répa­ra­tion, ain­si que sur la ques­tion de l’allongement de la durée de vie des pro­duits et des matériaux.

En 2017, au départ à la retraite de son prési­dent fon­da­teur, les salariés ont repris l’entreprise qui depuis est une SCOP. 

Eco-organisme, entreprise, gestionnaire de déchets, collectivité locale et filières REP vous sollicitent dans le cadre de leur projet relatif à l’économie circulaire. Quels sont les besoins et les enjeux spécifiques à chacun de ces acteurs ? 

Nous nous posi­tion­nons comme un leader his­torique de l’accompagnement de l’ensemble de ces acteurs.

Dès la fin des années 90 et le début des années 2000, nous avons con­seil­lé les indus­triels et les met­teurs en marché dans leurs oblig­a­tions de Respon­s­abil­ité Élargie des Pro­duc­teurs (REP). Nous avons ain­si tra­vail­lé avec les fil­ières dédiées à l’emballage, les équipements élec­triques et élec­tron­iques, l’ameublement, le tex­tile, les pro­duits chim­iques… Récem­ment, de nou­velles fil­ières REP ont vu le jour : bâti­ment, sport, loisir… Dans ce cadre, nous les accom­pa­gnons dans la mise en place de leur organisation.

En par­al­lèle, nous accom­pa­gnons la plu­part des éco-organ­ismes. Très sou­vent, nous inter­venons, en amont, dès la phase de pré­fig­u­ra­tion et de mise en œuvre, puis dans le cadre de leur déploiement sur leur ter­ri­toire, la déf­i­ni­tion de sché­mas opéra­tionnels d’intervention, l’aide à la réal­i­sa­tion de busi­ness plan, l’éco-modulation, l’ éco-con­cep­tion… Nous les assis­tons aus­si dans le cadre de leurs pro­grammes de R&D qui visent à dévelop­per des procé­dures indus­trielles de recy­clage. Cette année, pour l’éco-organisme Refash­ion de la fil­ière tex­tile, nous avons par exem­ple réal­isé une étude sur les tech­nolo­gies de tri optique, de recon­nais­sanceet de délis­sage des matières tex­tiles à l’échelle européenne qui est acces­si­ble depuis leur site web. Nous avons aus­si réal­isé un état des lieux et diag­nos­tic de la fil­ière de traite­ment mécan­isé des DEEE en France pour OCAD3E qui a notam­ment été cofi­nancé par l’Ademe.

En plus de cette activ­ité de bureau d’étude clas­sique, nous avons deux activ­ités opéra­tionnelles : un pôle audit (con­trôle, con­for­mité…) et un pôle métrolo­gie qui pro­pose des presta­tions d’analyse de com­po­si­tion, de gise­ment, de flux pour amélior­er la con­nais­sance de ces élé­ments en vue d’une réaf­fec­ta­tion des coûts auprès de dif­férents secteurs indus­triels en amont, l’évaluation du poten­tiel de recy­cla­bil­ité de ces flux, la détec­tion de teneurs résidu­els en polluant…

Au-delà du con­texte régle­men­taire, on note une prise de con­science glob­ale rel­a­tive à la néces­sité de réduire leur impact envi­ron­nemen­tal et car­bone… Sur ces sujets, nous sommes essen­tielle­ment sol­lic­ités par des entre­pris­es. Nous déployons ain­si le diag­nos­tic Eco-Flux, un pro­gramme lancé par BPI France et l’Ademe pour accom­pa­g­n­er les entre­pris­es dans l’optimisation de la ges­tion de leurs dif­férents flux (matière, eau, déchets, énergie…) et la réduc­tion de leur impact économique et envi­ron­nemen­tal. Nous réal­isons des études de fais­abil­ité pour leurs activ­ités, leurs nou­veaux pro­jets ou bien dans le cadre du repo­si­tion­nement de leur stratégie d’activité dans le champ de l’économie cir­cu­laire (réem­ploi, réu­til­i­sa­tion, boucle cir­cu­laire). Actuelle­ment, nous accom­pa­gnons par exem­ple une entre­prise en Bre­tagne sur le déploiement d’une activ­ité de réem­ploi de pièces détachées. Nous aidons aus­si les entre­pris­es sur la mise en con­for­mité de leurs oblig­a­tions REP.

Au niveau des ges­tion­naires de déchets, on va retrou­ver divers enjeux. Ils font face à des oblig­a­tions plus mar­quées en ter­mes de val­ori­sa­tion de la matière, de capac­ité à doc­u­menter leurs manières de tra­vailler… Nous les accom­pa­gnons dans leur démarche de cer­ti­fi­ca­tion : WEEELABEX, Eucert­plast, Recy­class. Au tra­vers de notre pôle métrolo­gie, nous les aidons à dévelop­per leur con­nais­sance des déchets, à les car­ac­téris­er, à réalis­er des échan­til­lon­nages et des analy­ses chim­iques non-destruc­tive, analyse des résines plas­tiques, des métaux…

Au niveau des col­lec­tiv­ités locales, on note aus­si un besoin d’accompagnement sur cette ques­tion de la con­nais­sance de la matière. Elles ont aus­si un enjeu en matière de mise en œuvre du tri à la source des déchets et notam­ment des biodéchets, qui peu­vent génér­er des coûts de col­lecte impor­tants. Elles ont aus­si un sujet de trans­for­ma­tion des déchè­ter­ies, dont elles sont les ges­tion­naires, dans ce con­texte mar­qué par l’émergence de nou­velles REP et l’obligation de col­lecte séparée des éco-organismes. 

En parallèle, vous travaillez également avec l’État au travers de l’Ademe. Qu’en est-il ?

Au cours des dernières années, l’État a mis en œuvre des lois trans­posant la régle­men­ta­tion européenne et ain­si que des nou­velles lois en France comme la Loi AGEC en 2020. Dans la pré­pa­ra­tion à la mise en œuvre des décrets et arrêtés d’application de cette loi, Ter­ra fait par­tie des bureaux d’études qui accom­pa­gne l’Ademe à ce niveau. 

Plus spé­ci­fique­ment, nous réal­isons actuelle­ment l’étude de pré­fig­u­ra­tion de la fil­ière REP française sur les embal­lages indus­triels et com­mer­ci­aux, une fil­ière qui relève d’une direc­tive européenne avec l’obligation d’une mise en place des REP dans l’ensemble des États mem­bres au 1er jan­vi­er 2025. Nous avons réal­isé trois études de pré­fig­u­ra­tion de fil­ière REP ces dernières années : pour la fil­ière des pro­duits et matéri­aux de con­struc­tion et du bâti­ment, pour la fil­ière des jou­ets et celle des arti­cles de sport et loisirs. Tou­jours pour l’Ademe, nous inter­venons aus­si sur des études trans­ver­sales qui per­me­t­tent de pro­duire un état de l’art ou un éclairage spé­ci­fique. Nous avons notam­ment réal­isé l’étude des mod­èles économiques des acteurs du réem­ploi en France, dif­férents états de l’art sur des tech­nolo­gies de recy­clage ou de tri à l’échelle européenne sur dif­férentes fil­ières matériaux… 

L’Ademe nous a aus­si retenus pour dévelop­per de nou­velles méthodolo­gies de car­ac­téri­sa­tion en déchè­terie, ain­si que dans les dépôts sauvages, dont la résorp­tion va devoir être prise en charge finan­cière­ment par les éco-organismes. 

Sur ces sujets et enjeux qui vous mobilisent, quels sont les freins et enjeux qui persistent ? 

Nous avons un con­texte actuel favor­able au développe­ment de l’économie cir­cu­laire. La crise énergé­tique, la hausse des prix, les ten­sions qui vont s’amplifier sur les ressources et une régle­men­ta­tion de plus en plus con­traig­nante inci­tent les acteurs à aller vers plus de cir­cu­lar­ité. Les lég­is­la­teurs français et européens ont, en effet, bien cerné l’intérêt économique et stratégique de la ressource (sou­veraineté, com­péti­tiv­ité économique…). 

Toute­fois, cer­tains freins per­sis­tent. Il y a notam­ment des freins assur­antiels en matière de réem­ploi dans des secteurs nor­mal­isés comme le bâti­ment, les jou­ets… où la ques­tion de la dura­bil­ité et de la sécu­rité est très cadrée. 

Nous devons aus­si être très vig­i­lants à l’éco-conception. Aujourd’hui, des pro­duits con­tenant des sub­stances dan­gereuses fab­riqués il y a une dizaine, une quin­zaine d’années ne peu­vent pas être recy­clés à cause de leur com­po­si­tion et doivent donc être incinérés. 

Aujourd’hui, quelles sont vos ambitions pour Terra ? 

Sur ce marché dynamique, nous con­nais­sons une crois­sance régulière. Notre ambi­tion est de con­tin­uer à accom­pa­g­n­er nos dif­férentes par­ties prenantes sur l’ensemble des piliers de l’économie cir­cu­laire. Nous sommes con­va­in­cus que l’éco-conception, l’allongement de la durée de la vie des équipements et des fil­ières de recy­clage per­for­mantes sont des démarch­es vertueuses et créa­tri­ces de valeur pour l’économie française. 

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