Berlioz Te Deum op. 22

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°623 Mars 2007Par : Orchestre Philharmonique de Vienne, J. Carreras, Claudio AbbadoRédacteur : Marc Darmon (83)

Le Te Deum de Berlioz a été créé en 1859, avec plus de mille musi­ciens et chanteurs. L’ensemble mon­u­men­tal de chœurs, dont un chœur de 600 enfants à la créa­tion, fait de ce morceau, au même titre que la Sym­phonie des mille de Mahler ou le Requiem de Berlioz lui-même, une des œuvres les plus lour­des à mon­ter. La musique alterne entre recueille­ment religieux et tri­om­phal­isme impressionnant.

Cette œuvre gagne beau­coup à l’image, à la représen­ta­tion en con­cert ou en DVD, plutôt qu’en disque. En effet, le regard se promène par­mi les cen­taines d’interprètes et per­met de mieux saisir la richesse d’une musique com­plexe et fouil­lée. L’interprétation de C. Abba­do, spé­cial­iste de l’œuvre, rend tout à fait jus­tice aux exi­gences d’une par­ti­tion majestueuse et intimiste à la fois. José Car­reras, dans le célèbre Te Ergo Quae­sumus, est mag­nifique. Le ténor sor­tait d’une péri­ode de grave mal­adie. Cet enreg­istrement lui est dédié.

En com­plé­ment de pro­gramme, une bril­lante inter­pré­ta­tion de l’ouverture des Maîtres chanteurs de Nurem­berg. Berlioz et Wag­n­er s’étaient ren­con­trés dès 1839, et ont entretenu des rap­ports soutenus, ami­caux ou ten­dus mais tou­jours respectueux. Les Maîtres chanteurs est un opéra plein d’humour, dont la ruti­lante ouver­ture n’est pas représen­ta­tive de la finesse et de la portée musi­cale. Toute­fois, l’interprétation du Phil­har­monique de Vienne est tout à fait impressionnante.

Ce con­cert de 1992 est très bien enreg­istré, et méri­tait d’être immor­tal­isé. Le son est grandiose, et même très mar­quant dans les pas­sages les plus com­plex­es du Te Deum, avec notam­ment un orgue, présent mais pas envahissant, remar­quable­ment reproduit.

Poster un commentaire