AXA : un assureur, un investisseur et un employeur engagé depuis toujours !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°780 Décembre 2022
Par Marie-Louise ELHABRE

Pio­nnier des enjeux cli­ma­tiques et la lutte con­tre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique, AXA pour­suit et ren­force ses engage­ments non seule­ment sur le plan envi­ron­nemen­tal, mais égale­ment sur le plan social et socié­tal. Le point avec Marie-Louise Elhabre, mem­bre du comité de direc­tion d’AXA Europe & Latin Amer­i­ca, en charge du développe­ment stratégique.

La question climatique, les enjeux énergétiques, la décarbonation des usages sont au cœur de toutes les priorités. Comment un acteur comme AXA appréhende ces enjeux ?

AXA est pio­nnier dans la lutte con­tre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Nous abor­dons ce sujet autour de trois prismes : en tant qu’assureur, en tant qu’investisseur et en tant qu’employeur.

Depuis 2015 et l’accord de Paris pour le cli­mat, AXA a forte­ment ren­for­cé ses actions, en se fix­ant notam­ment les objectifs :

  • réduire de 20 % les émis­sions car­bone liées à ses investisse­ments entre 2019 et 2025, après les avoir déjà dimin­uées de ‑31 % entre 2015 et 2019 ;
  • ne plus inve­stir dans le char­bon et de s’en désen­gager totale­ment d’ici 2030 dans les pays de l’OCDE et 2040 dans le reste du monde. Nous avons été les pre­miers du secteur à pren­dre cet engage­ment. Depuis 2015, les investisse­ments d’AXA ont bais­sé de 90 % dans le char­bon et de 42 % dans le gaz ;
  • préserv­er les forêts et la bio­di­ver­sité, notam­ment en investis­sant 1,5 mil­liard d’euros pour soutenir une ges­tion durable des forêts ;
  • inve­stir dans les investisse­ments verts, avec 26 mil­liards d’euros d’objectif d’ici 2023. Celui-ci est en excel­lente voie, plus de 23 mil­liards d’euros ayant déjà été engagés.

En par­al­lèle, en tant qu’assureur, notre con­vic­tion est que nous avons un rôle clé à jouer dans la lutte con­tre le change­ment cli­ma­tique. Cet engage­ment doit transparaître dans les garanties que nous cou­vrons et les ser­vices que nous pro­posons à nos clients, car ces dif­férentes dimen­sions con­tribuent, en effet, à la tran­si­tion vers une économie verte. Sur ce sujet, nous pen­sons qu’une telle tran­si­tion n’est pos­si­ble que si l’ensemble du secteur de l’assurance se mobilise.

C’est dans cette logique que le groupe AXA a ini­tié en décem­bre 2020 la créa­tion de la « Net Zero Insur­ance Alliance » (NZIA) qui a pour but de met­tre en place des actions visant à trans­former le secteur de l’assurance, avec pour objec­tif de cou­vrir un porte­feuille d’assurés neu­tre en car­bone à hori­zon 2050. Cet engage­ment a été ren­du pub­lic en juil­let 2021 et la NZIA a été offi­cielle­ment créée lors de la COP 26 à Glas­gow. Plus de 25 assureurs et réas­sureurs en sont déjà mem­bres. Renaud Guidée, notre directeur des risques du groupe, en est l’actuel président.

“Cet enjeu de positionner AXA sur les sujets climatiques est d’autant plus pertinent qu’il figure comme étant le risque principal pour les prochaines années d’après le AXA Future Risks Report publié en 2022, une étude annuelle faite par AXA s’appuyant sur l’avis d’experts dans le but d’identifier les risques majeurs de demain.”

Cet enjeu de posi­tion­ner AXA sur les sujets cli­ma­tiques est d’autant plus per­ti­nent qu’il fig­ure comme étant le risque prin­ci­pal pour les prochaines années d’après le AXA Future Risks Report pub­lié en 2022, une étude annuelle faite par AXA s’appuyant sur l’avis d’experts dans le but d’identifier les risques majeurs de demain. 

En tant qu’employeur, nous pen­sons qu’il est égale­ment de notre devoir d’être exem­plaire sur ces sujets. Nous avons ain­si ini­tié un pro­gramme de for­ma­tion à grande échelle, la AXA Cli­mate Acad­e­my, afin que d’ici 2023 tous nos employés aient suivi une for­ma­tion sur les faits sci­en­tifiques jus­ti­fi­ant le change­ment cli­ma­tique et sur les con­séquences con­crètes de leurs activ­ités. Fin juin 2022, 80 % de nos col­lab­o­ra­teurs avaient déjà suivi la for­ma­tion. Et aujourd’hui, notre ambi­tion est de pro­pos­er ce pro­gramme à un plus large pub­lic. Nous l’avons ain­si mis à dis­po­si­tion de plusieurs écoles et insti­tu­tions bénév­ole­ment pour for­mer la jeunesse sur ces enjeux.

Enfin, AXA a aus­si l’ambition d’atteindre la neu­tral­ité car­bone pour ses activ­ités d’ici 2025. Pour ce faire, nous réduisons dras­tique­ment l’empreinte de nos opéra­tions avec le sou­tien et l’engagement de nos collaborateurs.

Au cœur de ces sujets, pour un acteur comme AXA, il y a la dimension et la question ESG. Qu’en est il ? 

Comme précédem­ment men­tion­né, AXA est pio­nnier et forte­ment engagé sur le volet envi­ron­nemen­tal avec des objec­tifs affichés très ambitieux. Au-delà, nous sommes très impliqués sur le volet social, qui cor­re­spond par­faite­ment à notre rai­son d’être « Agir pour le pro­grès humain en pro­tégeant ce qui compte ».

D’un point de vue RH, AXA souhaite être une entre­prise exem­plaire en ter­mes d’inclusion pour ses col­lab­o­ra­teurs. Plusieurs exem­ples le prou­vent. Nous prônons l’égalité des chances, en ayant été l’un des pre­miers employeurs à utilis­er les can­di­da­tures anonymes dès 2005.

Nous invi­tons et encour­a­geons égale­ment nos col­lab­o­ra­teurs, au tra­vers de notre asso­ci­a­tion AXA Atout Cœur, à soutenir des pro­jets visant à répon­dre à des besoins socié­taux par des dons financiers mais aus­si en per­me­t­tant de con­tribuer active­ment sur le ter­rain en libérant du temps de tra­vail pour des actions caritatives.Cela passe aus­si par le développe­ment de l’assurance inclu­sive afin que nos pro­duits soient acces­si­bles aux pop­u­la­tions les plus vulnérables.

Enfin, sur la dimen­sion gou­ver­nance, nous priv­ilé­gions la trans­parence au sein du groupe et pro­mou­vons une cul­ture d’entreprise éthique adossée à des stan­dards con­nus de tous et que nous revisi­tons chaque année dans le cadre de notre code de déontologie.

Pouvons-nous revenir plus particulièrement sur le sujet de l’assurance inclusive. Comment cela se traduit-il concrètement ? 

Dans les pays où nous opérons, on estime à 800 mil­lions le nom­bre de ménages qui ne sont pas cou­verts sur le plan assur­an­ciel. Trois vul­néra­bil­ités majeures sont la cause de cette exclu­sion à l’accès à l’assurance : la sit­u­a­tion finan­cière de ces ménages ; leur sit­u­a­tion (retraités, tra­vailleurs indépen­dants…) ; la san­té (mal­adies chroniques, mentales…).

Deux tiers de ces ménages vivent dans les pays émer­gents. C’est tout naturelle­ment que nos actions ont com­mencé dans cette zone. Depuis plusieurs années, nous nous mobil­isons pour pro­pos­er des solu­tions à ces pop­u­la­tions situées en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. On peut notam­ment citer l’assurance récolte pour les agricul­teurs, l’assurance con­tre les cyclones…

Au-delà d’une offre qui cible en pri­or­ité ce pub­lic et leurs besoins, nous avons aus­si repen­sé notre stratégie de dis­tri­b­u­tion pour pou­voir attein­dre ces pop­u­la­tions qui sont très sou­vent rurales. En 2021, cela nous a per­mis de cou­vrir 9,5 mil­lions de clients dans ces marchés émer­gents avec un chiffre d’affaires d’environ 145 mil­lions d’euros. C’est aus­si un enjeu dans les pays dits matures où env­i­ron 30 % de la pop­u­la­tion est con­sid­érée comme finan­cière­ment vul­nérable. Et ce chiffre ne cesse d’augmenter à cause de la pré­car­ité de l’emploi et du con­texte macroé­conomique actuel.

En France, aujourd’hui, la petite moyenne classe, ceux qui gag­nent entre 60 % et 90 % du revenu médi­an, représente 18 mil­lions de per­son­nes. Les études mon­trent que chaque dix du mois, il ne leur reste qu’une cen­taine d’euros après s’être acquit­tée de l’ensemble de leurs dépens­es obligatoires.

Notre enjeu est aus­si de cou­vrir cette population.

Dans cette démarche, quels sont les principaux freins et enjeux ?

Le prin­ci­pal chal­lenge est de trou­ver le bon mod­èle économique qui doit non seule­ment être adap­té aux besoins des clients, mais aus­si viable pour AXA afin que nos solu­tions puis­sent s’inscrire dans la durée. Cela implique de trou­ver le bon pro­duit, le bon prix et le bon canal de dis­tri­b­u­tion en fonc­tion du seg­ment traité.

Si l’on fait le par­al­lèle avec le secteur ban­caire, la Fin­tech Nick­el, créée en 2013, a réus­si à trou­ver son mod­èle en pro­posant une offre min­i­male : un compte ban­caire, un RIB et une carte ban­caire, pour un coût plus faible que la con­cur­rence à l’époque (env­i­ron 20 euros par an). Mais c’est surtout à tra­vers le canal de dis­tri­b­u­tion, les bureaux de tabac, qu’ils ont réus­si à faire la dif­férence. Les résul­tats sont là : + de 2 mil­lions de clients, dont 75 % ayant des revenus en dessous du SMIC.

Dans le secteur de l’assurance, la solu­tion à l’équation pro­duit, prix, canal de dis­tri­b­u­tion est loin d’être unique et dif­fère selon le marché dans lequel on opère.

L’idée est là, com­ment est-ce qu’on con­cré­tise ? C’est un très beau chal­lenge que nous avons, totale­ment en lien avec notre rai­son d’être, et nous sommes très mobil­isés pour répon­dre à cet enjeu sociétal.

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