Au plus proche des territoires dans la lutte contre le changement climatique

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°780 Décembre 2022
Par Pascal BERTEAUD (X83)

Pas­cal Berteaud, directeur général du Cere­ma, nous explique com­ment cet étab­lisse­ment spé­cial­isé dans les ques­tions rel­a­tives à l’aménagement du ter­ri­toire accom­pa­gne les col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales dans leur adap­ta­tion au change­ment cli­ma­tique et dans leur tran­si­tion écologique et environnementale.

Comment le Cerema appréhende la question climatique et les enjeux relatifs à la neutralité carbone ?

Le Cere­ma est un organ­isme spé­cial­isé dans les domaines liés à l’aménagement du ter­ri­toire : exper­tise et ingénierie ter­ri­to­ri­ale, bâti­ment, mobil­ités, envi­ron­nement et risques, infra­struc­tures de trans­port, mer et lit­toral… L’ensemble de ces sujets sont bien évidem­ment impactés par le change­ment cli­ma­tique et la tran­si­tion écologique et énergé­tique. Ces enjeux sont au cœur de nos com­pé­tences, de nos métiers et des sujets majeurs sur lesquels nous tra­vail­lons. Aujourd’hui, il s’agit de con­stru­ire un monde dans lequel nous pour­rons encore vivre dans 30 ans. Et pour ce faire, il nous faut nous adapter au cli­mat en tra­vail­lant avec toutes les par­ties prenantes, en amont, avec les col­lec­tiv­ités et l’État, et en aval, avec les struc­tures d’études privées pour que la France puisse relever ce défi. 

Quelles sont les actions et initiatives déployées en ce sens ?

Nous lançons des pro­grammes et des actions dans cha­cun de nos champs d’action. Nous menons, par exem­ple, un audit à grande échelle pour mesur­er l’état des ponts, afin notam­ment de voir com­ment ces infra­struc­tures réagis­sent face à ce phénomène. Nous allons démar­rer des actions du même type pour les infra­struc­tures routières. Au niveau des ter­ri­toires, dans le cadre des Con­trats de Relance et de Tran­si­tion Écologique, nous lançons des études glob­ales sur la résilience et la capac­ité des ter­ri­toires à s’adapter à ces tran­si­tions. En par­al­lèle, nous sommes mobil­isés sur de nom­breux autres sujets et enjeux comme le zéro arti­fi­cial­i­sa­tion nette et la ré-urban­i­sa­tion des frich­es, la réduc­tion des nui­sances comme par exem­ple pour la qual­ité de l’air… Si le périmètre d’action est vaste, notre ligne direc­trice est unique : accom­pa­g­n­er la Tran­si­tion Écologique et l’adaptation au change­ment climatique. 

Sur ces sujets, quels sont les objectifs fixés ? 

Notre objec­tif et notre mis­sion sont intime­ment liés. Il s‘agit de dévelop­per et de met­tre à dis­po­si­tion de tous des méthodolo­gies qui per­me­t­tront à toutes nos par­ties prenantes d’appréhender ces enjeux. Nous tra­vail­lons avec les acteurs du ter­rain, comme les bureaux d’études, pour éla­bor­er ces méthodolo­gies qui seront ensuite util­isées par les com­mu­nautés tech­niques. Au-delà, nous avons égale­ment un objec­tif de trans­mis­sion qui nous amène à repenser notre poli­tique de dif­fu­sion de la doc­u­men­ta­tion et de for­ma­tion. Dans ce cadre, nous avons lancé la plate­forme Exper­tis­es Ter­ri­toires dont l’objet est de met­tre en rela­tion l’ensemble des acteurs des ter­ri­toires afin de faciliter le partage de retour d’expériences et de bonnes pra­tiques. Par exem­ple, un tech­ni­cien basé à Dunkerque qui ren­con­tre une prob­lé­ma­tique liée au trait de côte pour­ra échang­er avec des tech­ni­ciens qui opèrent à Biar­ritz ou Mar­seille et cap­i­talis­er sur leur expéri­ence en la matière. La plate­forme nous per­met de com­pléter notre logique ver­ti­cale de dif­fu­sion des con­nais­sances avec une logique hor­i­zon­tale qui promeut un mode de fonc­tion­nement en réseau tout en cap­i­tal­isant sur le poten­tiel des out­ils numériques.

Et quelles pistes de réflexion pourriez-vous partager avec nos lecteurs ?

Nous invi­tons les lecteurs à nous rejoin­dre dans ces réflex­ions afin de faire face à cette péri­ode com­plexe car­ac­térisée par des tran­si­tions d’une enver­gure inédite et une néces­sité vitale de s’adapter au change­ment cli­ma­tique. Il nous faut dès aujourd’hui penser et dévelop­per les méthodolo­gies nou­velles. Parce que ces tran­si­tions s’opèreront, d’abord, à un niveau local, le Cere­ma devient un étab­lisse­ment d’expertise de l’État et des col­lec­tiv­ités pour que ces dernières puis­sent béné­fici­er directe­ment de nos exper­tis­es et connaissances.

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