ANtin investissements infrastructures télécommunications

« Les infrastructures sont trop souvent décrites à tort comme des investissements statiques »

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°757 Septembre 2020
Par Stéphane IFKER (93)

Ren­con­tre avec Stéphane Ifk­er (93), Directeur Asso­cié en charge des investisse­ments dans les télé­com­mu­ni­ca­tions et l’énergie chez Antin. Il revient sur le posi­tion­nement d’Antin dans le monde du Pri­vate Equi­ty et des investisse­ments dans les infrastructures.

Quelles sont les tendances qui ont marqué le marché de l’investissement dans les infrastructures au cours des dernières années ?

Au fil des années, l’infrastructure s’est imposée comme une com­posante forte du Pri­vate Equi­ty et une stratégie d’investissement per­ti­nente. En effet, les investisse­ments dans ce domaine se mon­trent plus résis­tants aux crises, notam­ment dans les années 2008 et 2009 avec des per­for­mances meilleures que celles enreg­istrées par les fonds de LBO clas­sique. Les prochains mois et le cycle économique à venir devraient, par ailleurs, venir con­firmer cette ten­dance de fond et la per­ti­nence de cette stratégie d’investissement. En par­al­lèle, ce marché en pleine crois­sance se pro­fes­sion­nalise avec de plus en plus d’acteurs qui s’y intéressent et une com­péti­tion plus accrue. Ce phénomène valide le mod­èle pour lequel Antin a opté depuis sa créa­tion : des fonds gérés dits à valeur ajoutée qui s’appuient sur les méth­odes clas­siques du Pri­vate Equi­ty clas­sique, à savoir la recherche de per­for­mance opéra­tionnelle, le M&A ain­si que l’optimisation de la struc­ture du cap­i­tal pour créer des retours supérieurs à la moyenne. En ter­mes de seg­men­ta­tion du marché, nous avons assisté à un regain d’intérêt pour les infra­struc­tures de télé­com­mu­ni­ca­tions porté par le développe­ment du traf­ic IT, mais aus­si pour tout ce qui tourne autour de la tran­si­tion énergé­tique et du renou­ve­lable. On note aus­si l’émergence des infra­struc­tures sociales, notam­ment autour de la santé.

Quelle place occupent les nouvelles technologies dans ce cadre ?

Les infra­struc­tures sont impactées par le développe­ment des nou­velles tech­nolo­gies, mais elles con­tribuent égale­ment à leur développe­ment. En effet, elles sont un catal­y­seur dans le sens où elles ren­dent la trans­for­ma­tion dig­i­tale, la tran­si­tion énergé­tique et le développe­ment de la mobil­ité pos­si­ble… Enfin, les nou­velles tech­nolo­gies représen­tent aus­si un fac­teur de per­for­mance pour de nom­breuses sociétés, dont des entre­pris­es qui déti­en­nent des infrastructures.

Aujourd’hui, comment se positionne Antin ? Quels sont les axes autour desquels se décline votre stratégie d’investissement ?

Nous avons tou­jours eu un posi­tion­nement de pio­nnier sur les ten­dances fortes. En 2012, nous avons été l’un des pre­miers fonds à inve­stir dans des infra­struc­tures télé­com en France et en Europe via FPS Tow­er. Nous sommes aus­si l’un des prin­ci­paux investis­seurs mon­di­aux dans la fibre avec la ges­tion de 4 par­tic­i­pa­tions qui déti­en­nent des réseaux de fibre en Europe et aux USA. C’est un secteur que nous suiv­ons avec intérêt depuis près de 12 ans. Il en est de même pour les infra­struc­tures sociales aux­quelles nous nous sommes intéressés depuis plusieurs années. Nous sommes en veille per­ma­nente et cher­chons à iden­ti­fi­er les ten­dances qui fer­ont le marché demain. Par exem­ple, actuelle­ment, nous nous intéres­sons à la logis­tique agroal­i­men­taire avec un pre­mier investisse­ment dans la logis­tique, très niche, du saumon. Enfin, Antin est un acteur engagé et respon­s­able sig­nataire de la charte UNPRI des Nations-unies. Dans cette con­ti­nu­ité, nous sommes aus­si sen­si­bles aux ques­tions de diver­sité ou encore de san­té et sécu­rité des collaborateurs.

Pour conclure ?

Les infra­struc­tures sont trop sou­vent décrites à tort comme des investisse­ments sta­tiques qui néces­si­tent une ges­tion pas­sive. Pour Antin, bien au con­traire, ces investisse­ments, qui ont une part de risque, néces­si­tent une ges­tion active, un savoir-faire, des exper­tis­es et un investisse­ment dans l’humain et les com­pé­tences pour créer de la per­for­mance et des oppor­tu­nités. Sur un plan plus opéra­tionnel, nous sommes mobil­isés par plusieurs pro­jets notam­ment dans le domaine des infra­struc­tures télé­com, des renou­ve­lables et des infra­struc­tures sociales.


En bref

  • Un fonds de Pri­vate Equi­ty qui investit dans les infrastructures ;
  • Plus de 15 mil­liards d’euros d’actifs sous gestion ;
  • Un fort ADN européen ; 
  • Des bureaux à Paris, Lon­dres, New York et au Lux­em­bourg (mid­dle et back office) ;
  • 100 col­lab­o­ra­teurs, dont plus de la moitié fait par­tie de l’équipe dédiée aux investissements.

Pour en savoir plus : site Inter­net d’Antin

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