Amundi technology

Des Hommes, des compétences et de l’innovation

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°774 Avril 2022
Par Guillaume LESAGE

Guillaume Lesage, chief ope­ra­ting offi­cer d’Amun­di, nous pré­sente Amun­di Tech­no­lo­gy, la nou­velle ligne métier du pre­mier gérant d’actifs euro­péen1. Il revient notam­ment sur la dimen­sion tech­no­lo­gique de cette offre et son carac­tère unique sur un mar­ché deman­deur d’expertises, de com­pé­tences et de tech­no­lo­gies. Explications.

Pouvez-vous présenter Amundi Technology ?

Amun­di Tech­no­lo­gy a vu le jour en 2020 pour conce­voir, déve­lop­per et com­mer­cia­li­ser des solu­tions tech­no­lo­giques pour l’ensemble des acteurs de l’épargne, gérants d’actifs, banques pri­vées, ins­ti­tu­tion­nels notam­ment. À la pointe de la tech­no­lo­gie, elle est nati­ve­ment cloud. Et les solu­tions intègrent l’ensemble des contraintes règle­men­taires et de sécu­ri­té, y com­pris en termes de cybersécurité. 

Concrètement, quelle est l’offre d’Amundi Technology ? 

Com­mer­cia­li­sée sous le nom ALTO*, elle s’articule autour de 5 produits :

  • ALTO* Invest­ment : il s’agit d’outils des­ti­nés aux gérants d’actifs pour la ges­tion des por­te­feuilles, la ges­tion des risques, la tenue de posi­tion, les repor­tings, les exé­cu­tions d’ordre (dea­ling)… ;
  • ALTO* Wealth and Dis­tri­bu­tion : cet outil per­met aux conseillers dans les banques mais éga­le­ment aux clients eux-mêmes de pilo­ter l’épargne. Il per­met d’optimiser le conseil qu’ils effec­tuent en termes d’investissements ;
  • ALTO* Employee Savings & Reti­re­ment : cette offre couvre l’épargne sala­riale clas­sique ain­si que l’épargne col­lec­tive dans la conti­nui­té de la Loi PACTE. Il s’agit, par ailleurs, du pre­mier pro­duit sur le mar­ché qui per­met de répondre aux exi­gences de cette loi ;
  • ALTO* Asset Ser­vi­cing : ce logi­ciel déve­lop­pé pour les grandes socié­tés de conser­va­tion est une nou­velle offre par­ti­cu­liè­re­ment modu­laire, sur un mar­ché plu­tôt mature, mais très deman­deur d’innovation. Déve­lop­pée il y a main­te­nant 18 mois, cette offre a déjà convain­cu trois clients dont BNY Mel­lon, une des plus grandes banques américaines ; 
  • ALTO* Sus­tai­na­bi­li­ty : cette offre a été pen­sée pour appré­hen­der la ques­tion de l’ESG dans le monde de l’épargne et de la ges­tion d’actifs. Elle couvre trois aspects : la ges­tion du por­te­feuille au regard des carac­té­ris­tiques ESG, la mesure et le sui­vi de l’impact ESG, le sui­vi de la tem­pé­ra­ture d’un portefeuille. 

Pen­sée et déve­lop­pée par un asset mana­ger qui appar­tient à un groupe ban­caire, ALTO* répond avec jus­tesse et effi­ca­ci­té à l’ensemble des besoins et attentes des acteurs de ce sec­teur. Cette offre s’accompagne, par ailleurs, de ser­vices com­plé­men­taires : dans le cadre de la signa­ture d’un accord avec AG2R, en plus de la mise à dis­po­si­tion de la solu­tion logi­cielle, nous pre­nons en charge le trai­te­ment des opé­ra­tions du middle office et de tra­ding. Sur le mar­ché, nous sommes un des rares acteurs à être en capa­ci­té de pro­po­ser la tech­no­lo­gie ain­si que des ser­vices sophistiqués. 

À quels problématiques et enjeux de la gestion d’actifs répondez-vous ? 

Dans un envi­ron­ne­ment de plus en plus règle­men­té, le sec­teur de la ges­tion d’actifs est confron­té à un pro­blème de marges qui baissent chaque année. Au-delà, les acteurs doivent trou­ver un juste équi­libre entre la capa­ci­té à pro­po­ser des solu­tions person-
nali­sées tout en adop­tant une démarche d’industrialisation pour faire face à cet enjeu de marge. Avec un coef­fi­cient d’exploitation de 50 % (contre 65 % pour le mar­ché) et des coûts infor­ma­tiques qui repré­sentent 6 % du CA (là où les ins­ti­tu­tions finan­cières sont à 12 %), Amun­di Tech­no­lo­gy a la capa­ci­té d’apporter une réponse per­ti­nente à ces problématiques. 

En paral­lèle, se pose la ques­tion de l’ESG qui est deve­nue incon­tour­nable dans le monde de la finance. En effet, il ne s’agit plus seule­ment de gérer la per­for­mance et les risques, mais aus­si de prendre en compte l’impact envi­ron­ne­men­tal, socié­tal et en termes de gou­ver­nance. C’est un chan­ge­ment de para­digme qui va néces­si­ter des évo­lu­tions tech­no­lo­giques considérables. 

Pourquoi la technologie est-elle devenue centrale dans le domaine de la finance et plus particulièrement de la gestion d’actifs ?

Pour une meilleure ges­tion des coûts, dis­po­ser des bons pro­duits ban­caires et finan­ciers ne suf­fit plus. Ils doivent être com­plé­tés par des offres tech­no­lo­giques. Tra­di­tion­nel­le­ment, nos clients ins­ti­tu­tion­nels qui ache­taient nos fonds rece­vaient régu­liè­re­ment des repor­tings pour faire le sui­vi de leurs pla­ce­ments. Aujourd’hui, ils veulent avoir accès à leurs infor­ma­tions en temps réel pour suivre l’évolution de leurs fonds ou faire des simulations. 

Dans la banque de détail, au-delà de la qua­li­té et de la per­ti­nence du pro­duit ban­caire, le client sou­haite contac­ter un conseiller au télé­phone ou en agence, mais il veut aus­si pou­voir consul­ter ses infor­ma­tions et effec­tuer des opé­ra­tions depuis son smart­phone. La tech­no­lo­gie n’est donc plus seule­ment un moyen, mais elle devient aus­si une par­tie de l’offre.

Cette évo­lu­tion implique d’importantes trans­for­ma­tions aus­si bien au niveau des banques que des gérants d’actifs. Tou­te­fois, tous n’auront pas for­cé­ment les capa­ci­tés finan­cières et humaines pour mener à bien cette évo­lu­tion. C’est une réa­li­té que nous avons anti­ci­pée chez Amun­di depuis déjà une décen­nie. Nous avons fait le choix d’investir dans le déve­lop­pe­ment en interne de nos solu­tions tech­no­lo­giques en nous posi­tion­nant sur des sujets à la pointe de la tech­no­lo­gie : SaaS, cloud, open source, API, intel­li­gence arti­fi­cielle, NLP. 

Enfin, comme men­tion­né pré­cé­dem­ment, l’ESG va avoir un impact sur les outils des gérants de por­te­feuille et des ana­lystes. La prise en compte des cri­tères ESG dans les déci­sions d’investissement va appor­ter aux sys­tèmes d’information des don­nées très qua­li­ta­tives qui vont venir com­plé­ter des don­nées jusque-là plu­tôt quan­ti­ta­tives (per­for­mance, ren­ta­bi­li­té …). Et à cela vont s’ajouter des modèles ana­ly­tiques plus com­plexes qui vont venir impac­ter le mode de fonc­tion­ne­ment de ces systèmes. 

Comment voyez-vous ce secteur évoluer ? 

La ques­tion de la taille ou de l’étendue fonc­tion­nelle va se poser sur le moyen terme. Parce que la taille des banques et des ins­ti­tu­tion­nels ne cesse de croître, les gérants d’actifs sont dans l’obligation de croître et d’avoir une taille cri­tique afin d’être effi­caces et per­for­mants. En effet, les clients recherchent avant tout des par­te­naires solides, qui dis­posent de liqui­di­té suf­fi­sante et qui sont en capa­ci­té de cou­vrir tous leurs besoins, par­ti­cu­liè­re­ment dans le contexte actuel.

Pré­sent dans 36 pays, Amun­di est un acteur finan­cier majeur (ges­tion active, gestion
pas­sive, dette pri­vée…) qui, grâce à Amun­di Tech­no­lo­gy, est capable d’offrir ce que j’appelle de l’épargne aug­men­tée : un pro­duit, des ser­vices, des com­pé­tences et de la tech­no­lo­gie. Et c’est là que réside notre véri­table valeur ajou­tée et notre prin­ci­pal vec­teur de différenciation. 

Enfin, nous allons assis­ter éga­le­ment à une mon­tée en puis­sance de l’Asie et en par­ti­cu­lier de la Chine sur le seg­ment de l’épargne. His­to­ri­que­ment, nous sommes pré­sents depuis de nom­breuses années dans cette géo­gra­phie. En 2020, nous avons aus­si été le pre­mier asset mana­ger à lan­cer une joint-ven­ture d’asset mana­ge­ment avec Bank of Chi­na en étant majo­ri­taire. Et c’est aus­si la pre­mière fois qu’une solu­tion non chi­noise, à savoir ALTO*, est uti­li­sée par un asset mana­ger chi­nois. En une année, nous avons d’ores et déjà réa­li­sé une col­lecte de plus de 11 mil­liards d’euros.

Pour développer cette ligne métier, quels sont les talents et compétences que vous recherchez ?

Le recru­te­ment est un enjeu et un levier stra­té­gique pour Amun­di Tech­no­lo­gy, dont l’ambition est de se posi­tion­ner comme le lea­der tech­no­lo­gique dans le domaine de l’épargne en Europe. Nous pro­po­sons ain­si aux jeunes talents et com­pé­tences confir­mées tous les métiers de la concep­tion et du déve­lop­pe­ment des sys­tèmes d’information, et aus­si de la ges­tion de pro­jet ou de la vente pour accom­pa­gner nos clients dans le déploie­ment de nos solu­tions et la trans­for­ma­tion de leur organisation. 

Nous recher­chons aus­si des mana­gers pour accom­pa­gner la crois­sance d’Amundi Tech­no­lo­gy. En 2019, nous étions 600 per­sonnes. Aujourd’hui, nous sommes 800 et demain nous pré­voyons de recru­ter 100 nou­velles personnes.


EN BREF2

Amundi

  • Pre­mier gérant d’actifs euro­péen dans le top 10 mon­dial1
  • 2 064 mil­liards d’euros sous gestion
    Don­nées Amun­di y com­pris Lyxor au 31/12/2021
  • Un résul­tat net de 1 315 mil­lions d’euros en 2021
  • 5 300 col­la­bo­ra­teurs dans 36 pays
    Don­nées Amun­di y com­pris Lyxor au 01/01/2022

Amundi Technology

  • Créa­tion en 2020
  • 800 col­la­bo­ra­teurs répar­tis dans 2 centres de déve­lop­pe­ment (Paris et Dublin) et dans 19 pays 
  • Des reve­nus de 36 mil­lions d’euros en 2021, auprès de 39 clients, en pro­gres­sion de 60 % par rap­port à 2020
  • Un objec­tif de 150 mil­lions d’euros de reve­nus en 2025

*ALTO : Amun­di Lea­ding Tech­no­lo­gies & Operations 

1. Source : IPE « Top 500 Asset Mana­gers » publié en juin 2021 sur la base des encours sous ges­tion à décembre 2020.

2. Chiffres Amun­di au 31 décembre 2021.

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