“Accompagner les élèves dans leurs choix”

Dossier : L’École polytechnique aujourd’huiMagazine N°695 Mai 2014
Par Joaquim NASSAR (91)

« Le défi, com­mente Joaquim Nas­sar, est d’accueillir de jeunes étu­di­ants au poten­tiel con­sid­érable, mais qui n’ont majori­taire­ment pas une vision claire de ce qu’ils veu­lent devenir, et d’en faire en qua­tre ans de jeunes pro­fes­sion­nels dans le méti­er qui leur per­me­t­tra de don­ner à la col­lec­tiv­ité le meilleur d’eux-mêmes.

Joaquim Nassar (91)

Ingénieur en chef de l’Armement, a rédigé une thèse de doctorat sur les matériaux magnétiques en couches minces sous la direction du professeur Albert Fert.
Après avoir été pendant quelques années en charge de programmes de recherche et développement dans le domaine des composants électroniques à la Délégation générale pour l’armement (DGA), il a rejoint en 2002 l’ENSTA puis, à sa création en 2007, le Pôle de recherche et d’enseignement supérieur ParisTech, où il a travaillé au développement de collaborations internationales dans le domaine de l’énergie et de l’environnement – notamment le China-Europe Institute for Clean and Renewable Energy de Wuhan, auquel il contribue toujours.
Recruté à l’École début 2010 pour y assurer des enseignements et recherches dans le domaine de l’énergie solaire photovoltaïque, il a été nommé directeur des études en novembre 2012.

« Notre enseigne­ment est et restera à dom­i­nante sci­en­tifique. Il développe surtout une apti­tude à abor­der des prob­lèmes de toute nature avec méthode et rigueur, en sachant aller rapi­de­ment à l’essentiel.

Il est utile de con­tin­uer d’irriguer tous les secteurs – y com­pris le monde poli­tique – avec de jeunes esprits à la fois for­més à l’attitude sci­en­tifique et tournés vers l’action.

« Notre con­cours d’entrée pousse aus­si loin qu’il est pos­si­ble la sélec­tion sur la per­for­mance indi­vidu­elle. Toute­fois, la qua­si-total­ité des prob­lèmes du monde pro­fes­sion­nel ne peu­vent être réso­lus que col­lec­tive­ment. C’est pourquoi a été intro­duit dans le cycle poly­tech­ni­cien un Pro­jet sci­en­tifique col­lec­tif (PSC), main­tenant bien établi. »

Préparer les évolutions

« Le cycle d’ingénieur est en évo­lu­tion régulière, avec un allonge­ment à douze semaines du stage en entre­prise de deux­ième année ou le développe­ment de cur­sus ori­en­tés vers l’innovation tech­nologique et la créa­tion d’entreprises.

Glob­ale­ment, l’École poly­tech­nique est une école où l’on tra­vaille beau­coup, même si veiller au bon équili­bre entre la part de for­ma­tion procurée par cer­taines activ­ités asso­cia­tives et celle apportée par les études au sens plus clas­sique reste une mis­sion tra­di­tion­nelle du directeur des études. »

Le PSC

Le Projet scientifique collectif se déroule sur l’ensemble de la deuxième année du cycle d’ingénieur polytechnicien, par groupes de cinq élèves, à raison d’une demi-journée par semaine.
Dans la phase « d’avant-projet », les élèves définissent un sujet (question scientifique d’envergure, démonstrateur technologique), parfois inspiré par une entreprise, et se choisissent un « tuteur » (en général une personnalité extérieure, prête à faire bénéficier le groupe de son expertise). Cette phase se termine par la remise d’une « proposition détaillée ».
Démarre alors la phase de « réalisation », qui s’achève par une soutenance en présence d’invités issus du monde des entreprises. Quelques-uns souhaitent poursuivre ultérieurement jusqu’à la création d’une entreprise. Le programme « Innovation technologique » de troisième année leur offre pour cela un cadre idéal.

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