A polytechnique X1901

À Polytechnique X 1901, Ils étaient l’élite de la Belle Époque. Qu’ont-ils accompli ?

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°763 Mars 2021Par : Hervé JolyRédacteur : Charles-Henri Pin (56)Editeur : Flammarion, janvier 2021

A polytechnique X1901Le 1er octobre 1901, 180 jeunes Fran­çais étaient incor­po­rés à l’École poly­tech­nique. L’historien Her­vé Joly, qui s’est fait une spé­cia­li­té des élites éco­no­miques, s’est inté­res­sé à leur par­cours. Dans sa pré­face, A. Com­pa­gnon (70) s’interroge sur le choix de cette pro­mo­tion « ordi­naire » : pas de grand scien­ti­fique, pas de chef de guerre, un seul entre­pre­neur Gil­lier (Lacoste). C’est jus­te­ment ce qui la rend inté­res­sante, car elle est repré­sen­ta­tive d’une cer­taine nor­ma­li­té et elle peut donc avoir valeur d’exemple. D’autant plus qu’elle a vécu deux conflits même si elle était trop jeune (en 1914) ou trop âgée (en 1939) pour jouer un rôle majeur.

À Poly­tech­nique X 1901 est l’aboutissement d’une enquête exhaus­tive dans les archives mili­taires et de l’École, ain­si qu’une ana­lyse de docu­ments tels que faire-part de mariage ou de décès, actes de nais­sance, décla­ra­tions d’impôts, rap­ports de gen­dar­me­rie, etc. Her­vé Joly décrit le cadre admi­nis­tra­tif de cette pro­mo­tion comme le nombre de places, le finan­ce­ment, les bourses, l’organisation de l’enseignement, le sta­tut mili­taire, etc. Il les replace dans leur évo­lu­tion avant et après 1900.

Les des­tins indi­vi­duels, clas­sés par grands thèmes, les corps mili­taires et civils, l’entreprise, la science et le sport, sont très docu­men­tés : les unions, les enfants, les adresses, la domes­ti­ci­té, les reve­nus. Sou­vent inat­ten­dus, ils relèvent du roman.

L’École que j’ai connue, cin­quante-cinq ans plus tard, n’était pas fon­da­men­ta­le­ment dif­fé­rente de celle de la pro­mo­tion 1901 ! Heu­reu­se­ment, elle n’a rien à voir avec l’École actuelle où l’accent est mis sur le déve­lop­pe­ment per­son­nel dans un cadre scien­ti­fique innovant.

À Poly­tech­nique X 1901 est un livre agréable à lire qui mani­feste l’empathie de l’auteur pour ses personnages.

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